On ignore le nombre exact d’otages déportés le 6 juillet 1942 car la liste de départ au camp allemand de Compiègne, le Frontstalag 122, n’a pas été retrouvée. Plusieurs rescapés ont indiqué que leur convoi était composé de 1175 détenus au moment de leur départ du camp de Compiègne. Seule certitude, le 8 juillet 1942, le convoi arrive à Auschwitz et 1170 de ces déportés furent immatriculés au camp principal (Stammlager, Auschwitz). Les recherches sont compliquées par l’existence de quatre listes alphabétiques successives que j'ai reconstituées, par la persistance de lacunes pour quatre noms, mais aussi d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Deux rescapés du convoi ont affirmé connaître le nom de deux camarades dont les noms ne figurent pas sur ces listes que j'ai tenté de reconstituer à partir des recherches des historiens polonais.
Jean Gros
D’après Louis Eudier, Jean Gros, était contremaître en menuiserie au Havre (in « Notre combat de classe et de patriotes (1934-1945) ».
Dans un courrier daté du 22 février de 1973 adressé au Comité international d’Auschwitz pour obtenir des informations sur tous ses camarades de Seine Inférieure déportés à Auschwitz il le mentionne à nouveau : Grosjean, menuisier, décédé en octobre 1942. Comme il a systématiquement mis – avant leur nom – le prénoms de ses camarades dans ce courrier, il s’agit vraisemblablement d’une faute de frappe.
L’historienne Marie-Paule Dhaille-Hervieu mentionne un Jean Gros parmi les hommes arrêtés au Havre les 24-25 février 1942 à la suite de l’attentat de l’Arsenal : « soient les marins et ouvriers Henri André, Léon Bauquier, Georges Bertrand, Auguste Blaise, Jules Crampon, Georges Delaunay, Léon Georges, Jean Gros, Roland Lebel, Robert Levasseur, Antoine Omnes, René Panel, René Prigent, Marcel Randou, Robert Roiné, Raphaël Venance, mais aussi Simon Fdida et Isidore Hoffmann, petits commerçants juifs« . (in Communistes du Havre).
Jean Gros serait mort rapidement à Auschwitz.
Louis Eudier écrit : « je couchais près du camarade Jean Gros, un contremaitre menuisier du Havre. Ce camarade ne put résister que quelques semaines à ce travail forcé, à ce régime de terreur« . Et il situe sa mort en octobre 1942.
Cependant nous n’avons pas trouvé mention de son nom sur le site du Musée d’Auschwitz, ni à la Division des archives des victimes des conflits contemporains à Caen, ni au Mémorial de la Shoah, ni sur une des publications du Journal officiel recensant les « morts pour la France » et les « morts en déportation »).
PETIT Roger
Selon Georges Marin un de ses camarades déportés se nommait Roger Petit. « En juillet 2012, alors âgé de 91 ans, Georges Marin m’appelle pour essayer de retrouver le visage d’un de ses camarades de Birkenau qui s’appelait Roger Petit ». Claudine Cardon-Hamet.
C’est tout ce que nous savons. Les témoignages de Georges Marin étaient très fiables, c’est pourquoi, malgré son grand âge, nous avons cherché une trace de son camarade.
Mais nous n’avons pas trouvé mention de ce nom sur le site du Musée d’Auschwitz, ni à la Division des archives des victimes des conflits contemporains à Caen, ni au Mémorial de la Shoah, ni sur une des publications du Journal officiel recensant les « morts pour la France » et les « morts en déportation »).
Notices biographiques rédigées en février 2024, par Pierre Cardon et Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages :Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Autrement, Paris 2005) et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé), qui reproduit sa thèse de doctorat (1995). Prière de mentionner ces références (auteurs et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de ces notices.
Pour les compléter ou les corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com