Matricule « 45 766 » à Auschwitz Rescapé
Jules Le Troadec : né à Bourbriac (Côtes du Nord) en 1895 ; domicilié au Havre (Seine-Inférieure ; docker, forgeron ; ancien des brigades internationales ; conseiller d’arrondissement communiste en 1937 ; arrêté le 23 juin 1941 ; interné à Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, Flossenbûrg, Wansleben ; rescapé ; réélu conseiller d’arrondissement en 1945 ; décédé en 1961.
Jules Le Troadec est né à Bourbriac (Côtes du Nord / Côtes d’Armor), le 27 janvier 1895. Il est le fils de Marie Le Bianic, 29 ans, ménagère et de Jean, François Le Troadec, 35 ans, charron. Il a un frère aîné, Jean Marie, né en 1888.
Selon sa fiche matricule militaire Jules Le Troadec mesure 1m 65, a les cheveux châtain et les yeux marron, le front moyen et le nez rectiligne. Au moment du conseil de révision, il travaille comme forgeron en carrosserie à Saumur (Maine-et-Loire). Il sera docker par la suite. Il a un niveau d’instruction « n° 2 » pour l’armée (sait lire et écrire et compter, instruction primaire).
Conscrit de la classe 1915, Jules Le Troadec est mobilisé par anticipation fin 1914, comme tous les jeunes hommes de sa classe après la déclaration de guerre. Il est incorporé au 47ème Régiment d’infanterie et arrive au corps, à Saint-Malo, le 19 décembre 1914. Il est classé « service auxiliaire » par les commissions de réforme de Saint-Malo des 17 février et 16 septembre 1915,
pour « astigmatisme hypermétropique des deux yeux ». Le 25 décembre 1915 il est transféré au 19ème Escadron du Train… et le même jour affecté au 13ème régiment d’artillerie, service auto. Le 1er juin 1916, il « passe » au 20ème Escadron du Train, en opérations avec l’Armée d’Orient. Du 30 août au 20 septembre 1917, il est évacué sur l’hôpital n° 8 de Salonique pour paludisme.
Il est rapatrié et le 8 janvier 1918, il « passe » au 8ème Escadron du Train, puis « aux armées » au 83ème Régiment d’artillerie lourde le 11 mars 1918. Il est placé en « congé illimité de démobilisation » le 17 septembre 1919 au dépôt du 103ème RAL,
et « se retire » au Havre, 25, rue de la Halle.
Jules Le Troadec est membre de l’ARAC (Association Républicaine des Anciens Combattants).
En mars 1920, il habite au 28, rue Franklin, au Havre. Il est proposé comme « réformé temporaire » pour la Réserve de l’Armée et pour une pension temporaire de 20 % pour « séquelles de paludisme » par la commission de réforme militaire du Havre du 15 janvier 1921… Mais celle de septembre le classe « service auxiliaire », sans pension !
Entre temps, en mars 1921, il est embarqué sur le paquebot « France ».
L’année suivante, en avril 1922, il habite à Levallois-Perret (Seine / Hauts-de-Seine) au 10, rue Fouquet, ville où il sera domicilié en novembre 1922 (au 38, rue des frères Herbert, aujourd’hui rue Edouard Vaillant).
Il est membre du Parti communiste depuis 1922. Il est secrétaire du syndicat CGT des métaux de Levallois-Perret et y habite en novembre 1926 au 23, rue Marjolin.
Il est emprisonné pendant la guerre du Rif (sans doute à la suite des premières manifestations d’opposition à la guerre et de solidarité avec les peuples sous domination coloniale, organisées par le Parti communiste).
En février 1928 il revient habiter au Havre, au 22, rue Saint Jacques. Il travaille alors comme docker sur le port. Il est un des dirigeants du syndicat CGT des Dockers du Havre.
Dès 1932, il est inscrit sur le Carnet B (personnes dangereuses à arrêter en cas de conflit). Il est secrétaire d’une cellule communiste du Havre (2ème canton) et de la section des dockers du Havre. Il est le candidat du Parti communiste aux élections du 2 ème canton du Havre en 1934. Aux élections législatives d’avril 1936, Jules Le Troadec est le candidat unique du Front populaire dans la première circonscription du Havre. Il obtient au premier tour 29 % des voix contre 44 % à Léon Meyer, député sortant radical-socialiste, et au second 39 % contre 46 % à Léon Meyer qui est réélu (Le Maitron).
Le 8 juillet 1934, Jules Le Troadec ainsi que Louis Eudier participent à une manifestation de protestation contre la venue de Pétain, qui vient inaugurer la statue d’un général Havrais, officier colonial. Ils sont arrêtés et emprisonnés (in Marie Paule Hervieu… op.cité).
En 1936, il est candidat du Parti communiste aux élections législatives (deuxième circonscription du Havre).
Jules Le Troadec s’engage dans les Brigades Internationales pour défendre la République espagnole contre les troupes rebelles franquistes (1).
Il appartient au bataillon Henri Vuillemin de la 13ème brigade entre décembre 1936 et le 18 août 1937 (ci-contre, Le Prolétaire Normand du 25 décembre 1936). Puis il est engagé dans l’armée républicaine espagnole, mais il doit être rapatrié début septembre pour raison de santé. Le 12 juin 1937, au Havre, un challenge de boxe avait porté son nom en hommage à son engagement dans les Brigades internationales.
Revenu au Havre, Jules Le Troadec est élu conseiller d’arrondissement du 4èmecanton du Havre le 14 octobre 1937 : «le 10 octobre 1937 (…) pour la première fois un communiste arrive en tête au premier tour» (Marie-Paule Hervieu, historienne).
Au deuxième tour, bénéficiant du désistement du candidat socialiste, du soutien de la fédération Radicale de Seine-Inférieure et de militants antifascistes, Jules Le Troadec obtient 7388 voix (55,81 %).
Il obtient la majorité dans 10 bureaux sur 12. Il dirige alors la nouvelle section des dockers du Havre (sise boulevard Amiral-Mouchez) et forte de 200 adhérents fin 1937.
Il est un des dirigeants communistes du Havre, avec René Cance, conseiller général (qui sera élu maire en 1956).
Le 22 juin 1939, Jules Le Troadec est condamné par le Tribunal correctionnel du Havre à 16 F d’amende pour « blessures involontaires, commis le 22 octobre 1938« .
A la déclaration de guerre, il refuse de désavouer le Pacte germano-soviétique, tout comme les autres élus René Cance, Lucien Vallée et Georges Déziré. Tous sont exclus des travaux de l’assemblée départementale (Le Petit Havre du 6 novembre 1939, Marie-Paule Hervieu).
Déchu de son mandat le 9 février 1940 en tant que communiste, il est interné à la deuxième compagnie disciplinaire au camp français d’internement administratif du Ruchard, en Indre-et-Loire près de Chinon, avec Fernand Legagneux secrétaire général de l’UD CGT, puis libéré.
Les troupes allemandes entrent dans Le Havre le jeudi 13 juin 1940, et transforment la ville et le port en base navale (on comptera jusqu’à 40.000 hommes de troupe). Après la capitulation et l’armistice du 22 juin, La Feldkommandantur 517 est installée à l’hôtel de ville de Rouen et des Kreiskommandanturen à Dieppe, Forges-les-Eaux, et Rouen. Une Kreiskommandantur est installée à L’Hôtel de ville du Havre.
Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).
A partir de l’année 1941, les distributions de tracts et opérations de sabotage par la Résistance se multipliant, la répression s’intensifie à l’encontre des communistes et syndicalistes. Dès le 22 juillet 1941, le nouveau préfet régional, René Bouffet, réclame aux services de police spéciale de Rouen une liste de militants communistes. Une liste de 159 noms lui est communiquée le 4 août 1941 avec la mention : « tous anciens dirigeants ou militants convaincus ayant fait une propagande active et soupçonnés de poursuivre leur activité clandestinement et par tous les moyens ». Ces listes, comportent la plupart du temps – outre l’état civil, l’adresse et le métier – d’éventuelles arrestations et condamnations antérieures. Elles seront communiquées à la Feldkommandantur 517, qui les utilisera au fur et à mesure des arrestations décidées pour la répression des actions de Résistance.
En 1941, Jules Le Troadec est «convoqué au commissariat de police parce que des tracts communistes circulaient dans son quartier » (Louis Eudier), questionné au commissariat central de police du Havre, puis relâché, faute de preuves.
Mais il est arrêté le 23 juin 1941, cette fois par la police allemande dans le cadre de la grande rafle commencée le 22 juin, jour de l’attaque hitlérienne contre l’Union soviétique.
Sous le nom «d’Aktion Theoderich», les Allemands arrêtent plus de mille communistes dans la zone occupée, avec l’aide de la police française.
D’abord placés dans des lieux d’incarcération contrôlés par le régime de Vichy (Jules Le Troadec est d’abord emprisonné au Havre, puis à Rouen), ils sont envoyés, à partir du 27 juin 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré par la Wehrmacht et qui ce jour là devient un camp de détention des “ennemis actifs du Reich”, Frontstallag 122.
Le 8 décembre 1941, en réponse aux demandes du Haut commandement militaire dans le but de former un convoi de 500 personnes vers l’Est, la Feldkommandantur 517 de Rouen établit une liste de 28 communistes : «actuellement au camp de Compiègne et pour lesquels est proposé un convoi vers l’Est. Cette liste a été complétée de quelques personnes arrêtées à la suite de l’attentat du Havre du 7 décembre 1941» (document ci-contre). Le 7 décembre 1941, un sous officier allemand est blessé par un coup de révolver au Havre derrière la brasserie Paillette, rue Jacques Louer (5ème canton). Fernand Chatel, jeune instituteur de Bléville, membre de l’OS en est l’auteur.
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».
Depuis le camp de Compiègne, Jules Le Troadec est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.
Cf article du site : Les wagons de la Déportation.
Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.
Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942.
Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.
Il est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro matricule « 45 766 » ce qui suppose qu’une faute d’orthographe (Le Froadec) a été commise sur son nom par les Allemands avant son départ. Ce matricule sera tatoué sur son avant-bras gauche quelques mois plus tard. Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces).
Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ». Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Le 13 juillet : «Nous sommes interrogés sur nos professions. Les spécialistes dont ils ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et s’en retournent à Auschwitz I, ils sont approximativement la moitié de ceux qui restaient de notre convoi (…)» (Pierre Monjault).
A Auschwitz I, Jules Le Troadec est affecté au kommando de la Forge. « Il était petit, mais râblé, costaud« , se souvient Robert Gaillard. La Résistance clandestine le charge d’organiser la solidarité au sein du kommando des forgerons.
Il aide aussi ses camarades français : son camarade du Havre, Louis Eudier en a témoigné : «Notre camarade Le Troadec (…) travaillait comme maréchal Ferrand dans un bâtiment voisin du notre. Il nous faisait donner de la soupe (…). Julot Le Troadec et ses camarades, chaque jour, faisaient provision de ces déchets alimentaires qu’ils obtenaient grâce aux déportés affectés à la porcherie».
Malade, il est «mis du côté gauche à l’appel du matin», témoigne Robert Gaillard, ce qui signifie qu’il est destiné à la chambre à gaz ; mais son kapo polonais, qui apprécie son travail, intervient auprès du médecin SS, et lui fait réintégrer le kommando de la Forge. «C’est la seule fois que je lui ai vu faire un tel geste» dira Robert Gaillard.
En application d’une directive de la Gestapo datée du 21 juin 1943 accordant aux détenus des KL en provenance d’Europe occidentale la possibilité de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis renfermant des vivres, Jules Le Troadec, comme les autres détenus politiques français d’Auschwitz, reçoit en juillet 1943 l’autorisation d’échanger des lettres avec sa famille – rédigées en allemand et soumises à la censure – et de recevoir des colis contenant des aliments. Ce droit leur est signifié le 4 juillet 1943. Entre le 14 août 1943 et le 12 décembre 1943, il est en quarantaine au Block 11 avec la quasi totalité des Français survivants.
Lire l’article du site « les 45 000 au block 11. Le 12 décembre, les Français quittent le Block 11 et retournent dans leurs anciens Kommandos.
Le 3 août 1944, il est à nouveau placé en “quarantaine”, au Block 10, avec la majorité des «45000» d’Auschwitz I.
Dès 1944, devant l'avancée des armées soviétiques, les SS commencent à ramener vers le centre de l’Allemagne les déportés des camps à l’Est du Reich, dont Auschwitz. Les premiers transferts de "45.000" ont lieu en février 1944 et ne concernent que six d’entre eux. Quatre-vingt-neuf autres "45 000" sont transférés au cours de l'été 1944, dans trois camps situés plus à l'Ouest - Flossenbürg, Sachsenhausen, Gross-Rosen - en trois groupes, composés initialement de trente "45 000" sur la base de leurs numéros matricules à Auschwitz. Une trentaine de "45 000" restent à Auschwitz jusqu'en janvier 1945. Lire dans le site : "les itinéraires suivis par les survivants".
Le 28 août 1944, Jules Le Troadec est transféré au camp de Flossenbürg avec 30 autres «45 000». Il y est immatriculé sous le n° 19 887.
Le 29 novembre 1944 il est transféré au camp de Wansleben (usine de potasse, kommando de Buchenwald) où il arrive avec 10 autres «45 000» le 1ernovembre. Il y reçoit le matricule n° 93419.
Le 12 avril 1945, Wansleben est évacué à marche forcée en direction de Halle. Les « 45 000 » contournent Halle par le nord. André Gaullier et Maurice Rideau s’évadent le 13. Les autres sont libérés le 14 ou le 15 avril 1945 entre les villages de Quellendorf et de Hinsdorf. Jules Le Troadec est libéré le 14 avril 1945 par les troupes américaines.
Il est homologué «Déporté Politique».
A son retour, le 12 juin 1945, Jules Le Troadec est le premier à témoigner dans les colonnes de l’Avenir du Havre sur Auschwitz.
Il est homologué « déporté politique ».
Il est réélu conseiller d’arrondissement au Havre à son retour.
Le 30 septembre 1945, il est remplacé au conseil d’arrondissement du 4ème canton par son camarade de déportation Louis Eudier (Marie-Paule Hervieu).
Il exerce la profession de commis de quai au Havre.
Le 26 octobre 1946, il épouse au Havre Louise Joséphine Marrec. Le couple a deux filles (mesdames Machecourt et Trufaut).
Jules Le Troadec, à la retraite, veuf de Louise, meurt accidentellement à son domicile du 25, rue Reynaldo Hahn au Havre, le 3 février 1961, asphyxié par le gaz selon le témoignage de son frère. Il a 66 ans.
- Note 1 : Une centaine de Havrais s’engagent dans les Brigades Internationales : à des engagements spontanés, émanant de jeunes communistes de la communauté espagnole du quartier des Neiges (…) s’ajoute une série de départs (33 français et 15 espagnols le 20 novembre 1936) liés à des décisions politiques, celle de l’Internationale communiste de former des brigades internationales. Les Partis et sections (rayons) communistes étant en charge du recrutement. Ceux du Havre n’échappent pas à la règle puisque leur secrétaire, Edmond Parisse, est décrit comme étant en charge de l’enrôlement des volontaires havrais, puis de l’acheminement de volontaires étrangers, en particulier les nombreux Américains, débarquant au Havre. C’est ainsi qu’une centaine de volontaires havrais, dont deux membres de la direction de section, Jules Le Troadec et Roger Hauguel, s’enròlèrent dans les Brigades. Les autres étant de jeunes ouvriers déchargés de responsabilités familiales, journaliers comme Charles Drouet, marins comme Augustin Gruenais, Roger Lhévéder ou Maurice Vernichon, dockers… Furent-ils assez nombreux pour constituer une unité autonome, une colonne internationale à laquelle ils donnèrent le nom de Roger-Laurens ? ll semble qu’ils furent affectés à la Xlllème brigade (…), 3° bataillon Henri-Vuillemin, et à la XVème dite Lincoln, bataillon franco-belge, engagé dans la défense de Madrid (Marie-Paule Hervieu)
Sources
- Carte d’interné politique de Jules Le Troadec. Elle est conservée sous la cote 4660 W 121. Remerciements à Marie-Paule Hervieux qui me l’a transmise. Docteur en histoire contemporaine (Institut d’études politiques de Paris) elle a sollicité Mme Marie-Christine Hubert, chef du service des archives orales et de la gestion des fonds, chargée de collecte pour les secteurs : justice, sécurité, anciens combattants, Recherches sur les fonds de la Seconde guerre mondiale / Direction des Archives départementales de la Seine-Maritime.
- «L’Avenir du Havre», quotidien, numéro du 12 juin 1945, témoignage de Jules Le Troadec».
- La photo de Jules Le Troadec est scannée à partir du N° de l’Avenir du Havre ci-dessus, ce qui en explique la très mauvaise qualité.
- Louis Eudier évoque sa personnalité dans son ouvrage «Notre combat de classe et de patriotes (1934-1945)», Le Havre, 1977.
- Témoignage de Robert Gaillard, cassette audio, décembre 1987.
- Témoignage de Maurice Rideau pour Wansleben.
- Biographie résumée : Eugène Kerbaul.
- Communication de Madame Sylvie Barot, Archiviste du Havre : 20 juillet 1989 et 23 mars 1994.
- Marie Paule Hervieu «Communistes au Havre, communistes du Havre» Institut d’Etudes Politiques de Paris. Thèse de doctorat. Et © «Communistes au Havre: histoire sociale, culturelle et politique, 1930-1983» pages 112 et 114.
- Le Prolétaire Normand du 25 décembre 1936, in«Communistes au Havre: histoire sociale, culturelle et politique, 1930-1983» page 121.
- Liste d’otages du 8 décembre 1941 : CDJC (Centre de Documentation Juive Contemporaine) XL III – 56.
- Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Le Maitron, Claude Pennetier (dir.), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997.
- ©Archives en ligne des Côtes d’Armor – Bourbriac
- © Siteinternet «Le Fil rouge», Institut CGT d’Histoire sociale de Seine Maritime.
- © photo Flossenbourg in National Archives Collège Park
- Registres matricules militaires.
- Acte de décès.
- Carte d’identité et carte de Déporté politique, envoi de © M. Laurent Bonventré, brocanteur/antiquaire à Prémery (58700 – Nièvre), qui les a trouvées dans un livret de caisse d’Epargne. Nous le remercions et le félicitons pour avoir fait des recherches afin de savoir à qui les transmettre et les confier. Nous transmettrons ces pièces aux Archives nationales (Pôle seconde guerre mondiale).
Notice biographique complétée en 2006, 2011, 2017, 2018 et 2019, rédigée par Claudine Cardon-Hamet en 2000 pour l’exposition de Rouen de l’association « Mémoire vive » sur les “45000”et les “31000”de Seine-Maritime. Docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942», Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000. Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique.
Pour la compléter ou corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com
Bonjour
je suis du Havre et je suis ravie d'avoir autant de détails sur cet homme exceptionnel.
On ne parle pas suffisament des personnalités qui ont eu une action pour la défense de notre nation. Mes grands parents étaient résistants sur la place du Havre – ma grand mère a été internée politique, son mari abattu par la gestapo le 9 aout 1943. Je suis fière d'eux !