Louise Alcan, née le 17 février 1910 à Paris, de nationalité française, résidant à Paris, 48 Avenue de la Motte-Picquet, Elle fait des études de lettres, d’art et d’archéologie. Elle est membre du réseau de Résistance du musée de l’Homme. Elle travaille aussi comme garde-malades. secrétaire de l’Association des anciens prisonniers du camp de concentration d’Auschwitz.
Cracovie, 25 août 1947, membre de la Commission principale d'enquête sur les crimes allemands en Pologne, juge d'instruction Jan Sehn, à la demande écrite du premier procureur du Tribunal national suprême du 25 avril 1947 (Prok. No. NTN 719/47) , entendu sur la base et conformément au décret du 10 novembre 1945 (Journal des lois de la République de Pologne n° 51, point 293), en relation avec l'art. 254, 107, 115 du Code de procédure pénale, a témoigné comme témoin le prisonnier suivant du camp de concentration d'Oświęcim, qui a témoigné comme suit :
J’ai été déportée à Auschwitz par transport collectif depuis Drancy près de Paris (convoi n° 64). Ce transport comprenait 1 200 personnes d’âges et de sexes divers. Il y avait beaucoup d’enfants dans ce transport.
Le 6 février 1944, nous arrivons à la rampe de Birkenau. Les hommes SS y ont procédé à une sélection au cours de laquelle seules 49 femmes ont été sélectionnées dans notre transport – dont moi dans ce groupe – et environ 150 hommes. Les autres, soit environ un millier de personnes, ont été envoyés directement de la rampe de chemin de fer vers les chambres à gaz.
Je suis resté au camp d’Auschwitz jusqu’au 18 janvier 1945. Après avoir passé la quarantaine, j’ai travaillé dans une usine de tissage (Weberei) à Brzezinka et, à partir du 6 octobre 1944, dans le camp secondaire de Rajsko.
Le chef de ce camp (Lagerführerin) était Aufseherin Bormann. Quelque temps plus tard, Alicja Orłowska [Alice Orlowski] et son amie Elert arrivèrent à Rajsko Aufseherin. Elles se sont toutes deux installées là-bas et ont pris la direction de notre sous-camp, en remplacement de Bormann, qui a quitté Rajsko après leur arrivée.
Orlowski est restée à Rajsko pendant plusieurs jours. J’ai été témoin oculaire de ses coups de poing au visage des prisonnières pendant l’appel. Après quelques jours, Orlowski a été transféré au sous-camp de Budy et Elert a repris la direction du camp de Rajsko.
Du camp d’Auschwitz en passant par le camp de Ravensbrück, j’ai été transféré à la branche de ce camp à Malchow. J’y suis arrivé le 11 février 1945 et j’y suis resté jusqu’au 2 avril 1945.
Quelques jours après mon arrivée à Malchow, j’ai rencontré l’Aufseherin Luisa Danz, qui a repris la direction de ce camp sous le nom de Lagerführerin.
La rigueur dans le camp sous son règne était très sévère. La faim faisait des ravages. Au départ, nous recevions un pain pour cinq détenus par jour. Danz réduisit alors cette portion à 1/8, puis enfin à 1/10 du pain par prisonnier. Danz nous a tellement affamés, même s’il y avait des réserves de pain dans les entrepôts et que le pain se gâtait.
Pendant le peu de temps que je restais à Malchow, Danz punissait tous les prisonniers par une séance pénale (Strafestehen), qui durait à chaque fois quatre ou cinq heures. J’ai également vu Danz frapper une prisonnière à la tête avec ses mains si violemment qu’elle est tombée au sol.
In © site web de l’Institut Pilecki, créé en 2017 sous l’égide du gouvernement nationaliste polonais.
Lire également dans ce site d’autres témoignages au procès à Varsovie de Rudolf Höss, commandant du camp d’Auschwitz et à ceux de 40 bourreaux d’Auschwitz procès à Cracovie :
Henri Gorgue « 45 617 » témoigne au procès de Höss en 1947
Claudette Bloch témoigne au procès de Rudolf Höss
Jacques Klinger témoin au procès de Rudolf Höss
Jacques Lewin, médecin français, témoigne au procès de Höss
Hélène Langevin-Solomon témoigne au procès de 40 responsables du camp d’Auschwitz