Hilaire Séguin, dit Gaby est né en 1901 à Jaunay-Clan (Vienne) ; Il est domicilié à Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) ; tourneur SNCF ; communiste ; résistant ; il récupère armes et munitions ; il est arrêté la nuit du 9 au 10 février 1942 comme otage ; interné à Compiègne il est déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, où il meurt le 6 novembre 1942. Lire sa notice biographique : SEGUIN Hilaire
Témoignage de Camille Lafoucrière, qui fut secrétaire du Comité de Libération des Cheminots de Tours / Saint-Pierre.
« Ayant été nommé aux Ateliers SNCF de Tours au premier mars 1939, à cette époque je ne connaissais pas Gaby. Ce n’est qu’à mon retour de la guerre au début de septembre 1940 que je l’ai connu. A cette époque il était tourneur à la robinetterie de frein ; cet atelier se trouvait au premier étage de l’atelier d’ajustage. Je donne ce détail car il était important : vue son implantation il était rare que les allemands viennent trainer dans cette partie des Ateliers. Ce que je sais de cette époque, c’est que Gaby coordonnait le travail des communistes des ateliers. Puis au mois de janvier 1941, comme le camarade Beaumont, qui doublait Seguin à son poste, tomba malade (je signale que Beaumont était lui aussi membre du Parti) donc à cette époque je fus désigné pour remplacer ce camarade et je devins le doublard de Gaby. Ma venue à ce poste perturba son travail. Cette situation dura quelques jours, puis un beau matin Seguin me mit courant de ses activités. Et c’est à cette époque je j’ai appris qu’il était responsable du Parti pour l’ensemble du Centre ferroviaire de Tours-St-Pierre. Et de ce fait, il collationnait des armes et munitions que les camarades lui apportaient. Il avait toujours une musette sur lui, musette qui lui permettait de transporter ces armes et munitions. Bien entendu il ne s’agissait pas de fusils, mais de grenades, révolvers, baïonnettes, balles de fusils et de révolvers. D’autre part la musette lui servait pour apporter des tracts et des journaux. Puis un jour du mois de février 1942, Gaby était de matinée. Quand je suis arrivé pour le relever, j’ai appris qu’il avait été arrêté le matin en venant prendre son service avec le camarade Letondu. Soi-disant, et ceci est à contrôler, que lors de son arrestation, il transportait des tracts. Donc, mon idée, ils ont dû être dénoncés.
Sitôt prévenus, avec un autre camarade qui était dans le coup, nous avons fait disparaitre des chargeurs de Lebel, deux grenades et quatre baïonnettes que nous avons planqué ailleurs. Tout ceci se trouvant dans le banc du tour ; puis ensuite nous nous sonnes rendus à son vestiaire pour faire disparaitre tout papier compromettant. Si je dis ceci, c’est que nous nous attendions à une perquisition sur place. Mais nous n’avons jamais vu personne, ce qui confirme que Seguin et Letondu ont été arrêtés sur dénonciation.
Lafoucrière, ex secrétaire du Comité de Libération des Cheminots de Tours Saint-Pierre.
Camille Lafoucrière est né le 10 décembre 1912 à Montluçon (Allier), mort le 8 mars 1985 à Tours (Indre-et-Loire) ; tourneur-outilleur ; résistant ; membre du bureau du syndicat CGT des cheminots de Tours-Saint-Pierre-des-Corps (1948-1967) ; membre de la commission exécutive (1948-1985) de l’UD CGT d’Indre-et-Loire. Lire sa notice biographique complète dans le "Maitron".