Texte mis à jour d'un article paru dans « Le Patriote résistant » journal édité par la FNDIRP. Février 2003 

C’est à propos de la déportation à Auschwitz des 230 femmes du convoi du 24 janvier 1943, immatriculées dans la série des « 31000 », que paraît, en France, pour la première fois dans la presse clandestine, une description du camp d’Auschwitz dans un tract édité par le Front National de Lutte pour la libération de la France, créé par le Parti communiste clandestin [1].

J’accuse du 15 décembre 1942 qui mentionne Oswieciny

Le nom d’Auschwitz (Oswieciny) est, semble-t-il, mentionné pour la première fois dans la presse clandestine française le 15 décembre 1942, bien que le premier convoi de déportation des Juifs de France vers Auschwitz date du 27 mars 1942.
Il apparaît dans un numéro spécial de J’accuse, édité par le Mouvement national contre le racisme (MNCR) que la MOI avait créé en mai-juin 1942.
Ce numéro dénonçait le sort réservé aux « 50 000 hommes, femmes et enfants (juifs) déportés à l’Est [2] »… « 11 000 d’entre eux – écrivait-il – ont servi de cobayes pour l’expérimentation d’un gaz toxique que les nazis s’apprêtent à employer. D’autres sont morts de faim dans des wagons plombés. D’autres languissent dans des camps de «rééducation» comme celui d’Auschwitz en Haute-Silésie dont nous avons déjà fait connaître les conditions atroces d’existence » [3]

On remarque que ce qui transperçait en octobre 1942 du génocide des Juifs est encore confus et qu’en particulier, le rôle central d’Auschwitz-Birkenau dans leur extermination n’est pas souligné, alors qu’à cette époque ce camp était déjà le principal lieu de destination des Juifs d’Europe. Il faut savoir que cette extermination n’était pressentie en France que par une infime minorité de Juifs, de chrétiens et de résistants [4].

Quelques mois plus tard, un tract édité par le Comité directeur du Front National de Lutte pour la Libération de la France (zone Sud) était distribué sous le titre : Un cas parmi mille [5]. Ce tract est composé de trois parties, dont la première est consacrée aux « 31 000 » ou, plus exactement, aux « cent femmes françaises (qui) furent emmenées en janvier dernier du Fort de Romainville ». Il cite les noms de huit d’entre elles et notamment ceux de Maï Politzer, Hélène Solomon, Marie-Claude Vaillant-Couturier, Danièle Casanova. Il annonce que ces cent femmes se trouvent à Auschwitz alors que depuis leur départ vers l’Est en janvier 1943, personne n’avait reçu de leurs nouvelles jusqu’à ce qu’en mai, les parents de Marie-Thérèse Fleury soient avisés par les autorités occupantes que leur fille était décédée dans ce camp [6].

La seconde partie, occupant la moitié du tract, contient une description du camp d’Auschwitz, « tirée du témoignage d’un homme qui vécut 4 mois dans ce camp« . Cette description du camp d’Auschwitz est la première à paraître en France dans la presse clandestine.

« Un cas parmi mille » photocopie du recto

La dernière partie est un appel à la conscience humaine : « Il faut que dans le monde, il faut que sur le sol même de la patrie enchaînée, les autorités spirituelles et les guides moraux de la nation expriment leur indignation (…) pour exiger que (l’Allemagne de Hitler) ouvre les portes de ses bagnes et, en particulier, celui d’Auschwitz, à des commissions d’enquête désignées par des institutions neutres et internationales, telles que la Croix-Rouge de Genève. Il invite les Français à écrire des « MILLIONS DE LETTRES » à Pétain et à Laval. (…) L’appel se poursuit ainsi : « Que les hommes des Lettres, des Arts et de la Science, que les membres du clergé de la magistrature et du corps enseignant, que tous les hommes de bien que tous les patriotes fassent entendre la voix de la conscience humaine, et la vie des 100 femmes d’Auschwitz, la vie des centaines de patriotes déportés, la vie des ouvriers travaillant en Allemagne, la vie de Léon Jouhaux, du président Herriot, de Léon Blum, de Paul Reynaud, et de tous les autres Français qui peuvent servir d’otages demain sera sauvée. »

Une large diffusion

Le contenu de ce tract allait être largement diffusé, compte tenu des moyens dont disposait la Résistance. Il fut distribué en France par les résistants du Front national : Georgette Wallé se souvient l’avoir fait en mai ou juin 1943, avant d’être arrêtée en juillet de la même année [7]. De larges extraits furent reproduits en France dans plusieurs journaux clandestins : La Vérité (20 mai 1943), Les lettres françaises (septembre 1943), Libération-Sud (12 octobre 1943), Franc-Tireur (décembre 1943-février 1944)…

Les Lettres Françaises du septembre 1943

Le 17 août 1943, Fernand Grenier, émissaire du Parti communiste, du Front national, et des FTP à Londres auprès du général De Gaulle, en lut une version légèrement modifiée à la BBC dans l’émission Les Français parlent aux Français [8]. 

Libération sud du 12 octobre 1943

D’après Fernand Grenier, le témoignage sur Auschwitz fut repris dans d’autres émissions en langue étrangère de Radio-Londres. Nombre de journaux anglais et américains le publièrent (…). La presse suédoise également en fit mention.

Ce témoignage fut aussi à l’origine de plusieurs strophes du poème Le Musée Grévin de Louis Aragon, publié sous le pseudonyme de « François la Colère », le 6 octobre 1943, par les éditions de Minuit (clandestines) [9]. Auschwitz [10]

Des détails erronés sur le camp d’Auschwitz ?

Annette Wievorka a remarqué qu’Aragon ignorait tout du sort des Juifs et des chambres à gaz de Birkenau au moment où il a écrit son poème. On constate également que, dans le tract du Front national, le sort des Juifs n’est pas dégagé de celui des autres détenus [11].
Certes, il mentionne la présence des Juifs des premiers convois partis de France et des centaines de femmes juives à qui les enfants ont été enlevés (est-ce une allusion à la séparation des enfants de leur mère au moment des internements en France ou à la « sélection » des Juifs « aptes au travail » à leur arrivée à Auschwitz ?). Le crématoire, installé dans le camp, a apparemment pour seule fonction de brûler les cadavres dus à la très forte mortalité qui y règne (en moyenne 10 internés par jour, sur une population totale de 10 000 détenus).

De son côté, Charlotte Delbo s’est étonnée dans son livre, Le convoi du 24 janvier, de trouver dans le tract du Front National des détails sur Auschwitz qui ne correspondaient à ce qu’elle avait connu (à Birkenau) et qu’elle considérait par conséquent comme erronés. Tel le nombre de robinets cité : un robinet d’eau pour cinq cents femmes et l’envoi des détenu(e)s à titre de punition dans les mines de sel. Ce qui l’amène à s’interroger sur les sources de ce témoignage : d’où venaient ces informations ? Vraisemblablement d’un Polonais qui s’est évadé d’Auschwitz en avril 1943, a gagné la Suisse où il a rencontré un journaliste. Et, pour expliquer les insuffisances de ce texte, elle ajoute : Si ce Polonais était mal renseigné sur notre convoi, c’est qu’entre le camp des hommes, où il était et Birkenau, les communications passaient par plusieurs intermédiaires et par différentes langues.

En réalité, il est peu probable que cette évasion ait eu lieu à la date indiquée par Charlotte Delbo qui pensait que le témoignage de cet évadé sur Auschwitz et les révélations sur la destination de son convoi dans ce camp émanaient d’une même source. La découverte par Daniel Virieux, dans les archives de Pierre Villon, déposées par Marie-Claude Vaillant-Couturier aux archives du Musée de la Résistance nationale (à Champigny), d’un mémorandum du Comité directeur du Front National pour la libération de la France, permet d’avancer l’hypothèse selon laquelle les informations sur les femmes du convoi du 24 janvier et celles sur le camp d’Auschwitz étaient de sources et de dates différentes [12].

Le mémorandum du Comité directeur du Front National (zone Sud)

Ce mémorandum est joint, en annexe, à une déclaration du Front National (zone Sud), adressée aux généraux de Gaulle et Giraud, présidents du Comité français de Libération nationale. Dans cette déclaration le Comité directeur du Front National, réuni le 19 juin 1943, salue avec enthousiasme la constitution à Alger du CFLN et expose les orientations qu’il souhaite voir prendre au CFLN.
En premières lignes figurent, la lutte contre les déportations et l’entraide aux réfractaires, ainsi que la mise en échec de la répression hitlérienne et vichyssoise. Plus de la moitié de la seconde partie de cette adresse est consacrée aux traitements subis par les détenus des « bagnes » nazis. Celle-ci reprend, dans des termes presque identiques, les demandes d’intervention formulées par le Front national à la fin du tract précédemment cité.

L’annexe du mémorandum consacré au camp d’Auschwitz commence par le récit d’un homme qui a vécu 4 mois à Auschwitz et se termine, à l’inverse du tract, par le passage relatif aux cent femmes françaises.
Ce mémorandum a été rédigé après le 19 juin 1943. Il est donc postérieur au tract du Front national, puisque la reproduction intégrale de ce dernier dans le numéro du 20 mai 1943 de « La Vérité » permet de situer sa rédaction dans la première semaine de mai. Il n’a pu l’être antérieurement puisque le décès de Marie-Thérèse Fleury est fixé par le tract à mai 1943.

A présent si on confronte le texte du mémorandum et celui du tract, on remarque que le témoignage sur le camp d’Auschwitz reproduit par le mémorandum est plus complet et est donc – semble-t-il – plus proche de la source originale. Ainsi, le nombre des condamnés allemands, évalué à 300 dans celui-ci, est beaucoup plus vraisemblable que celui de 3000, annoncé par le tract.
On constate également que rien ne prouve formellement que le témoin polonais ait eu connaissance de la présence, à Birkenau, des cent femmes françaises issues du fort de Romainville. Certes, le paragraphe qui leur est consacré dans le mémorandum ne se distingue pas typographiquement de la description d’Auschwitz – mais il l’est dans le tract – et sa position inverse dans le mémorandum permet d’envisager cette hypothèse.
D’autre part, on peut s’étonner qu’à aucun moment il ne soit mention de l’existence des autres « 31 000 ». Car les femmes du convoi du 24 janvier étaient non pas 100 mais 230 à leur départ de Compiègne. Pourquoi ne parler que des cent femme françaises, chiffre approximatif qui correspondait à celui des 119 communistes du convoi. On pourrait ajouter enfin qu’en avril 1943, au moment de la date supposée de l’évasion, il ne restait sur les 230 femmes du convoi, qu’une cinquantaine encore en vie.

On peut donc reconstituer ainsi l’histoire de ce mémorandum et de ce tract. Le paragraphe sur les cent femmes (communistes) a été élaboré à partir de renseignements que détenait indépendamment du témoignage de l’évadé polonais, la direction clandestine du Front National. Celle-ci avait appris leur départ de Romainville en janvier 1943 vers une direction inconnue. Parmi elles se trouvaient des militantes de très haut niveau. Puis en mai 1943, le Parti communiste avait découvert, grâce à l’avis de décès de Marie-Thérèse Fleury, auquel les deux textes font d’ailleurs allusion, le lieu de leur déportation. Ainsi leur histoire avait pu être reconstituée. A la révélation de leur présence à Auschwitz, les dirigeants communistes ont probablement décidé d’adjoindre la description du camp d’Auschwitz, reçue vraisemblablement par un autre canal, ainsi que leur demande d’intervention, en faveur de ces femmes et de tous les « otages » déportés de France.

Pour étayer cette hypothèse, on peut faire état du témoignage d’Isabelle Zimmer, future épouse de Raymond Leibovici. Elle se souvient avoir tapé le tract du Front national à la machine. Or cette résistante communiste appartenait au réseau de Jean Jérôme, lui-même chargé, au sein de l’appareil du Parti communiste, d’opérations particulièrement importantes et délicates, comme celles ayant trait au financement du Parti, à la mise en place des cadres FTPF (Francs-tireurs et partisans français) et aux contacts avec les militants enfermés dans les camps et les prisons. Il était également chargé de suivre les contacts du PCF avec les autres groupes de résistance de la zone Nord et avec le général de Gaulle[13].

Un témoignage sur Auschwitz antérieur à l’arrivée des « 31 000 » à Birkenau

Si l’on retient cette hypothèse, il reste à déterminer la date et la source du témoignage sur Auschwitz. On peut pour cela faire une analyse de texte de la description du camp d’Auschwitz.
Comme premier élément de datation, on peut examiner la question du tatouage des détenus sur la poitrine. Celui-ci était pratiqué à cet endroit du corps sur les prisonniers de guerre soviétiques et, en 1942, sur les Juifs « aptes au travail ». Puis, il fut remplacé, à partir de septembre 1942, par le tatouage sur l’avant-bras gauche progressivement appliqué à l’ensemble des détenus à l’exception des Allemands et des Autrichiens (non juifs), des détenus en rééducation et des détenus de police [14]. A partir de février 1943, le tatouage à l’avant-bras gauche était devenu la norme générale.
Ce qui indique que le témoignage est antérieur au printemps 1943.
D’autre part, alors que les « 31 000 » appartenaient au camp de Birkenau, aucune ligne n’est consacrée à ce camp. On constate au contraire que tous les détails mentionnés se rapportent uniquement au camp principal : les casernes abritant les détenus, « les 3 W.C. et les quelques lavabos pour 1.500 prisonniers que contenait chaque block ». Quant au crématoire, « installé dans le camp », il ne peut s’agir que de celui du camp principal car, en avril 1943, deux Krématorium neufs fonctionnaient déjà à Birkenau : l’un avait été mis en service en mars 1943 et le second en avril 1943.
On peut aussi s’étonner qu’il ne soit pas, une seule fois, question de la terrible épidémie de typhus qui a commencé à ravager le camp à partir de la mi-juillet 1942. Par contre, le texte évoque les trains qui conduisant les détenus sur les chantiers voisins. Or ces déplacements de main d’œuvre furent interrompus en août 1942, à la suite des mesures prises pour éviter la propagation de la maladie [15]. De même, l’auteur évoque le sort des « centaines de femmes » juives. Mais rien n’indique qu’elles étaient à Birkenau. Le transfert des femmes du camp principal vers Birkenau à eu lieu entre le 6 et le 12 août 1942.
On peut donc en conclure que cette description est antérieure au 12 août 1942 .

Pour être plus précis encore, on peut ajouter que ces documents font mention des otages des premiers convois de Drancy, de Compiègne, de Pithiviers et Beaune-La-Rolande. Dans l’hypothèse d’une évasion ayant eu lieu en avril 1943, l’auteur ne se serait pas contenté d’évoquer ces premiers convois venus de France puisque, à cette date, 49 transports sur 69 étaient déjà partis pour Auschwitz. Il faut aussi s’attarder sur le mot otages. Plusieurs convois d’otages furent en effet constitués au titre de représailles des premières  actions armées organisées contre des officiers et des détachements de la Wehrmacht par des groupes communistes [16]. Ces convois avaient été constitués dans le cadre de la lutte contre un prétendu «judéo-bolchevisme », rendu responsable par les autorités occupantes de ces actions de Résistance. Il s’agissait des transports, entièrement composés de Juifs, partis de Compiègne le 27 mars 1942 et le 5 juin, de Drancy le 22 juin, de Pithiviers le 25 juin 1942, et de Beaune-la-Rolande le 28 juin 1942 [17].

Par contre aucune allusion n’est faite au convoi du 6 juillet 1942, formé d’un millier d’otages communistes – ou supposés tels – d’une cinquantaine d’otages juifs (entre 50 et 55), et d’une quinzaine d’otages « asociaux » (des droits communs). Or, selon toute vraisemblance, ce transport aurait pu attirer l’attention de cet évadé, par sa composition exceptionnelle. Or les « 45 000 » ont été enregistrés au camp d’Auschwitz le 8 juillet 1942 puis transférés le lendemain à Birkenau avant que la moitié d’entre eux ne retourne au camp principal le 13 juillet 1942.
Ainsi ces différents arguments plaident en faveur de l’hypothèse d’une description du camp principal d’Auschwitz qui date non de l’été 1943 mais de l’été 1942, entre le 28 juin et le 6 août, et probablement de la première semaine de juillet 1942. Ce qui expliquerait pourquoi les sélections systématiques des convois de la « Solution finale », dont la première eut lieu à Birkenau, le 4 juillet 1942, n’aient pas été mentionnées [18].

Cette explication, qui réduit de façon sensible les « erreurs » signalées par Charlotte Delbo, fait du témoignage sur Auschwitz (au début de l’été 1942) un document important et fiable. Ce qui n’écarte pas la possibilité de quelques inexactitudes d’importance secondaire qui pourraient trouver leur origine dans les conditions dans lesquelles ce témoignage a été recueilli et retranscrit.
Une telle hypothèse expliquerait aussi les faits relevés par Annette Wievorka.
Au début de juillet 1942, les Juifs présents au camp principal et à Birkenau – alors en pleine construction – n’étaient pas aussi nombreux qu’en 1943 (et 1944) et n’étaient même pas majoritaires. D’autre part, tous les détenus étaient mélangés. Il n’y avait pas de baraque spécifique par catégorie de concentrationnaires, ni par nationalité. Seuls les deux sexes étaient séparés.

Qui était cet évadé ?

Dès lors se pose la question de l’identité de cet évadé polonais. Il est possible qu’il s’agisse bien d’un évadé polonais dont le témoignage a été recueilli par l’émissaire du « Front de la Résistance (polonaise)» auprès du gouvernement polonais en exil à Londres. L’existence de cet émissaire est connu notamment par son témoignage sur le massacre des Juifs publié en juillet 1943 par Fraternité, organe ronéotypé du Mouvement national contre le racisme pour la zone Sud. Ce témoignage a fait l’objet de l’émission de la BBC. Les Français parlent aux Français, du 8 juillet 1943.
On y apprend que ce résistant polonais avait été chargé d’enquêter sur ce sujet et de rassembler la documentation que pouvaient lui fournir tous les groupes de la Résistance polonaise, y compris le Bund (organisation juive social-démocrate). Cet homme avait quitté Varsovie pour Londres en octobre 1942. Dans son témoignage reproduit par Fraternité, d’une parfaite et terrible précision, il décrit le rassemblement des Juifs dans les ghettos de Pologne, puis leur extermination dans les centre de mise à mort de Belzec, Treblinka et Sobibor.
Il avait lui-même assisté au massacre de Juifs à Belzec au début de juillet où il avait pu s’introduire, en juillet 1942, grâce à des complicités. Ainsi, la concordance des dates, le style court et précis des deux témoignages, le fait qu’ils aient été diffusés en premier lieu dans la zone Sud permettent d’envisager raisonnablement l’hypothèse que le témoignage sur Auschwitz dans l’été 1942 faisait partie des documents recueillis par cet émissaire polonais.

Claudine Cardon-Hamet. 22 janvier 2003 Prière de mentionner les références (auteur et coordonnées du site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cet article.

[1] Cette organisation de Résistance avait été créée en mai 1941 par le Parti communiste clandestin sous le nom de Front national pour la liberté et l’indépendance de la France et rassemblait aux côtés des communistes, des résistants d’autres opinions. Dans la zone sud, il portait le nom de Front National pour la Libération de la France. Ce mouvement était le plus souvent désigné sous son nom abrégé de Front National, qui n’a rien à voir, bien évidemment, avec l’actuel parti politique.

[2] « J’accuse », organe de liaison des forces françaises contre la barbarie raciste, était édité par le Mouvement national contre le racisme (MNRC). Ce mouvement, destiné à organiser au sein de la population française la lutte contre la persécution et la déportation des Juifs, avait été créé en mai-juin 1942 sur l’initiative de la section juive de la MOI (Section de la main d’œuvre immigrée du Parti communiste).

[3] Le numéro auquel il est fait allusion ici date du 20 octobre 1942 mais aucun nom de camp n’y est cité. Archives du CDJC.

[4] Voir Stéphane Courtois, Adam Rayski, Qui savait quoi ? Paris, éditions de la Découverte, 1987, p. 173 et Annette Wievorka, Déportation et génocide, Entre mémoire et oubli, Plon, Paris, 1992, p.53-59.

[5] Une photocopie de ce tract m’a été remis par Marie-Elisa Cohen, déportée dans le convoi du 24 janvier 1943, en 1987, au début de mes recherches sur le convoi d’otages communistes du 6 juillet 1942 qui a connu une histoire parallèle à celui des « 31000 ».

[6] En réalité, les parents de Marie-Thérèse Fleury avaient été informés, en avril 1943, par un télégramme rédigé ainsi : Marie-Thérèse Fleury décédée le 16 avril 1943, insuffisance myocarde, à l’hôpital d’Auschwitz.. D’autres familles de « 31000 » avaient été prévenues de la mort de leur parente à la même époque et dans des conditions similaires. Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, éditions de Minuit, Paris, 1965 et 1985. Cette date est confirmée par Les livres des Morts d’Auschwitz, Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau, Paris, 1995

[7] Témoignage de Georgette Wallé recueilli par Marie-Claude Vaillant-Couturier, en juillet 1992.

[8] La transcription de l’émission a été publiée dans Fernand Grenier, C’était ainsi, Editions sociales, Paris, 1959, p. 225 et suivantes, et dans Ici Londres…, les voix de la liberté, sous la direction de Jean-Louis Crémieux-Brilhac, Paris, 1975 p. 27 et 28.

[9] François la Colère, Le Musée Grévin, Les éditions de Minuit, octobre 1943, p.26-27.

[10] Annette Wievorka, Déportation et génocide, Entre mémoire et oubli, Plon, Paris, 1992, p.58-59.

[11] Le texte des Etoiles est publié dans le livre de Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, (édition de 1985), p. 295-296.

[12]. Aragon fait référence à ce mémorandum dans le n° 10 du journal qu’il édite en zone Sud, Les étoiles, et où il reprend les principaux éléments relatifs au camp d’Auschwitz.

[13] Voir à ce sujet Daniel Virieux, Le Front national pour la liberté et l’indépendance de la France : un mouvement de Résistance. Période clandestine (mai 1941-août 1944). Thèse de doctorat d’Etat soutenue en janvier 1996 à l’Université de Paris-8 (Saint-Denis) et qui sera prochainement l’objet d’un livre publié par les éditions de l’Atelier.

[14] Les Juifs du premier convoi, partis de Compiègne le 27 mars 1942, ont été immatriculés sur la poitrine, à l’exception des derniers de la liste. Les Juifs slovaques, arrivés le 13 juillet 1942, furent tatoués sur le sein gauche. Rudolf Vbra, Alan Bestic, Je m suis évadé d’Auschwitz, Paris, Ramsay, 1988, p. 362. Par contre, les cinquante Juifs du convoi du 6 juillet 1942, pourtant arrêtés en tant que tels comme otages juifs, n’ont pas été tatoués à leur arrivée, peut-être parce qu’ils appartenaient à un convoi composé pour l’essentiel de politiques arrêtés à titre de représailles. Leur tatouage fut plus tardif, vraisemblablement au moment de la généralisation du tatouage à Auschwitz à la fin de l‘hiver 1942-43.

[15] Auschwitz, Camp hitlérien d’extermination, Varsovie, Interpress, 1986, p. 23.

[16] Voir à ce sujet mon livre, Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 », éditions Graphein, Fondation de la Mémoire pour la Déportation, Paris, 1997 et 2000.

[17] Serge Klarsfeld, Le Mémorial de la déportation des Juifs de France, Paris.

[18] Hermann Langbein, Hommes et Femmes à Auschwitz, Paris, Fayard, 1975, p. 21

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