Dino Tamani : né en 1914 à Joeuf (Meurthe-et-Moselle); domicilié à Homécourt (Meurthe-et-Moselle) ; coiffeur ; Jeunesse communiste ; arrêté le 20 février 1942 comme otage; interné à Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il serait mort le 15 janvier 1943 

Dino Tamani est né le 9 avril 1914 à Joeuf (Meurthe-et-Moselle).
Il habite rue Thiers à Homécourt (Meurthe-et-Moselle).
De parents italiens, il est naturalisé en 1927.
Il exerce le métier d’artisan-coiffeur.
Il est marié. Le couple a une fille.
En 1937-38, il est connu par le gendarmerie d’Homécourt comme militant communiste très actif. Il est responsable des Jeunesses Communistes et secrétaire adjoint d’une cellule du PC.
Il est mobilisé en 1939 et fait prisonnier de guerre en 1940.
Fin juin 1940, toute la Meurthe-et-Moselle est occupée : elle est avec la Meuse et
les Vosges dans la « zone réservée » allant des Ardennes à la Franche-Comté, destinée au « peuplement allemand ».  Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Plus de 20 000 Allemands, soit l’équivalent de deux divisions, sont stationnés en permanence en Meurthe-et-Moselle. Le Préfet de Meurthe-et-Moselle collabore sans état d’âme avec les autorités allemandes, il « ne voit aucun inconvénient à donner à la police allemande tous les renseignements sur les communistes, surtout s’ils sont étrangers » (Serge Bonnet in L’homme de fer p.174).
Dino Tamani est rapatrié en février 1941.
La résistance communiste est particulièrement active dans le « Pays-Haut » (in Magrinelli, Op. cité pages 229 à 251). A Homécourt
la Préfecture recense 1 sabotage de voie ferrée et 3 sabotages de freins de wagons, à Auboué commune voisine de deux kilomètres : 2 sabotages de lignes téléphoniques, 2 sabotages d’installations industrielles, 3 sabotages de voies ferrées. Le sabotage du transformateur d’Auboué, entraîne une très lourde répression en Meurthe-et-Moselle.
Lire dans le site : Meurthe et Moselle Le sabotage du transformateur électrique d’Auboué (février 1942).
Speidel à l’Etat major du MBF annonce qu’il y aura 20 otages fusillés et 50 déportations.

Il est arrêté le 20 février 1942. Il est remis aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp de Royallieu à Compiègne en vue de sa déportation comme otage.
A Compiègne, il semblerait avoir été mis en quarantaine par ses camarades internés en raison de suspicions de délation (en fait il aurait signé la « motion Capron » à Compiègne, selon Charles Dallavale. On sait par ailleurs que son épouse s’est mis au service de la Gestapo. Elle a été condamnée le 14 avril 1949 à 10 ans de travaux forcés pour intelligence avec l’ennemi).

Depuis ce camp, Dino Tamani va être déporté à destination d’Auschwitz. Depuis ce camp, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages». 

Depuis le camp de Compiègne, Dino Tamani est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Le numéro d’immatriculation de Dino Tamani à Auschwitz n’est pas connu.

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Il est affecté au Block 16.
Aucun document des archives SS préservées de la destruction ne permet de connaître la date de son décès à Auschwitz.
Selon Jacques Jung et Giobbé Pasini, il serait mort le 15 janvier 1943. Dans les années d’après-guerre, l’état civil français a fixé celle-ci 15 juillet 1943 sur la base du témoignage d’un ses compagnons de déportation polonais qui certifia qu’il avait été fusillé à cette date.

Sources

  • M. Jean Pierre Minella, maire d’Homécourt (9 mars 1989).
  • Témoignages de Charles Dallavalle, ouvrier sidérurgiste aux usines Marine Wendel d’Homécout avant guerre et Résistant (recueilli par Roger Arnould en 1972).
  • Bureau de la Division (ou Pôle) des archives des victimes des conflits contemporains
    (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen (dossier individuel).

    Affiche de la conférence du 5 juillet 1997 salle Pablo Picasso à Homécourt
    Le Républicain Lorrain 28 juillet 1997

    Notice biographique rédigée en 1997 pour la conférence organisée par la CGT et
    le PCF de la vallée de l’Orne, à Homécourt le 5 juillet 1997, complétée en 2015, 2018 et 2021 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45.000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000. Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette biographie. Pour compléter ou corriger cette notice biographique, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

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