Dès 1944, devant l'avancée des armées soviétiques, les SS commencent à ramener vers le centre de l’Allemagne les déportés des camps à l’Est du Reich, dont Auschwitz. Les premiers transferts de "45.000" ont lieu en février 1944 et ne concernent que six d’entre eux. Quatre vingt neuf autres "45.000" sont transférés au cours de l'été 1944, dans trois camps situés plus à l'Ouest - Flossenbürg, Sachsenhausen, Gross-Rosen - en trois groupes, composés initialement de trente "45000" sur la base de leurs numéros matricules à Auschwitz. Une trentaine de "45.000" restent à Auschwitz jusqu'en janvier 1945. Il y eut également quelques cas particuliers.
Itinéraires reconstitués par © Claudine Cardon-Hamet, droits réservés

Quelques renseignements fournis par les rescapés n’ont pu être recoupés par des documents d’archives, notamment ceux du centre de Bad-Arolsen, et certains itinéraires sont incomplets.

 

 

 

 

 

 

 

I – Buchenwald

1) Le 23 février 1944, arrivent d’Auschwitz dans un transport de détenus travaillant pour le DAW : Robert Lambotte (34 150), Raymond Montégut (34 162), Camille Nivault (34 191), Lucien Penner (34 161).
Le 26 octobre 1944, Robert Lambotte est transféré à Neuengamme et affecté dans un kommando de la DAW, près de Kiel.
Les trois autres restent à Buchenwald jusqu’à la libération du camp, le 11 avril 1945.

2) Le 22 janvier 1945, arrivée de Frédéric Ginollin (118 878) et de Jean Guilbert (118 535), évacués d’Auschwitz, puis ensuite transférés à Dachau en avril 1945, où ils sont libérés.

II – Flossenbürg

1) Le 15 août 1944, Marius Zanzi arrive à Flossenbürg (46266-17342) venant d’Auschwitz après un passage à Lublin-Maïdanek pour cause de malaria. Il est placé à Flossenbürg au block des contagieux.

liste pour le transfert à Flossenbürg datée du 31 août 1944 (© International Center on Nazi Persecution, Bad Arolsen Deutschland

2) Le 28 août 1944, 29 « 45 000 » quittent Auschwitz dans un groupe de 31 détenus pour Flossenbürg (la liste est datée du 31 août 1944) : il s’agit de Georges Hanse (45653-19907), Jules Le Troadec (45766-19887), Albert Morel (45895-19885), Louis Paul (45952-19902), Henri Peiffer (45956-19 878), Roger Pelissou (19 908), Etienne Pessot (19 880), Gustave Raballand (19 904), Maurice Rideau (19 888), Mario Ripa (19 884), Jean Rouault (19 890), Georges Rousseau (19 895), Camille Salesse (19 898), André Seigneur (19 892), Stanislas Slovinski (19 883), Stanislas Tamowski (19 886), Jean Tarnus (19 881), Marcel Thibault (19 889), Léon Thibert (19 894), Gabriel Torralba (46264-19900), Lucien Tourte (19 906), Antoine Vanin (19 899), Lucien Vannier (46173-19903), Pierre Vendroux (46184-19 879), Francis Viaud (46190-19905). Jean Bach (46217-19882), Roger Debarre (46231-19893), Louis Faure (46234-19896), André Gaullier (46238-19891) 

Note : Compte tenu de l’ordre par matricules utilisé (avec quelques exceptions) par l’administration SS pour organiser l’évacuation de 3/4 des derniers « 45000 » survivants vers d’autres KL en 1944, Marcel Vaisse (46165) aurait dû être dirigé vers le camp de Flossenbürg, le 28 août 1944. Cependant, son nom ne figure pas sur la liste des 31 détenus évacués sur Flossenbürg le 28 août 1944. On ignore quel fut son premier camp de transfert à partir d’Auschwitz. Il est possible qu’il n’ait pas pu être intégré à ce groupe qui devait normalement compter trente « 45000 » (comme pour les autres transferts d’évacuation des 45000 qui furent effectués vers Sachsenhausen et Gross-Rosenparce que malade ou pour une toute autre raison. Puisque l’on sait que Marcel Vaisse a été détenu par la suite au camp de Mittelbau-Dora, on peut en déduire qu’il faisait partie de la dizaine de 45 000 évacués d’Auschwitz vers Gross-Rosen le 17 janvier 1945 (voir plus loin les transferts vers Gross-Rosen).
Plusieurs 45000 restent au camp de Flossenbürg.  Louis Paul entre en décembre au Revier (infirmerie) de Flossenbürg où il meurt 9 janvier 1945.

Le 20 avril 1945, Flossenbürg est évacué :  Louis Faure, André Seigneur et Léon Thibert sont évacués le 20 avril 1945 par les SS puis retournent au camp où ils restent quelques jours jusqu’à la libération de Flossenbürg par les Américains, le 23 avril.
Roger Debarre est libéré par les Américains au cours de l’évacuation de Flossenbürg.

3) D’autres 45000 sont transférés depuis Flossenbürg dans d’autres camps :

  • a) à Rochlitz (kommando de Flossenbürg). Le 27 octobre 1944, Georges Rousseau, Lucien Tourte, ensuite affectés à Wansleben du 1er novembre au 12 ou 13 avril 1944.
  • b) à Dresden (ateliers voies ferrées, kommando de Flossenbürg) : Le 14 septembre 1944, Albert Morel et Mario Ripa. Ils y sont libérés le 7 mai 1945. Le 23 mars 1945, Antoine Vanin, jusqu’à son évasion, le 18 avril 1945.
  • c) à Leitmeritz (kommando de Flossenbürg) : En janvier 1945 : Georges Hanse, Etienne Pessot et Camille Salesse
  • d) à Legenfeld (kommando de Flossenbürg) : Le 11 octobre 1944, Jean Bach (on ignore la date réelle de sa mort). Il a été déclaré décédé « le 1er juin 1944 à Auschwitz » par l’état civil français.
  • e) à Wansleben (usine de potasse, kommando de Buchenwald) où ils sont enregistrés : Le 29 octobre 1944 (arrivée à Wansleben le 1er novembre 1944) : André Gaullier (93 417), Jules Le Troadec (93 419), Henri Peiffer (93 420), Gustave Raballand (93 418), Maurice Rideau (93 421), Jean Rouault (93 422), Georges Rousseau (93 423), Stanislas Tamowski (93 413), Lucien Tourte (93 425), Lucien Vannier (93 427), François Viaud (93 428). Le 12 avril 1945, Wansleben est évacué à marche forcée. Les « 45 000 » contournent Halle par le nord. André Gaullier et Maurice Rideau s’évadent le 13. Les autres sont libérés le 14 ou le 15 avril 1945 entre les villages de Quellendorf et de Hinsdorfe) à Mauthausen : Entre 23 le 25 octobre 1944 : Roger Pelissou (108 698) et Marcel Thibault (108 785). Le 26 janvier 1945, Roger Pélissou et Marcel Thibault sont transférés à Gusen II, camp annexe de Mauthausen. Ils y arrivent le 1er février 1945. Marcel Thibault meurt d’épuisement le 15 mai 1945 (l’état civil indique mort le 1er décembre 1944 à Gusen).
  • f) à Dachau : A la mi-novembre 1944 : Pierre Vendroux (116 400), Marius Zanzi.
« Marches de la mort » / Monument d’ Oranienburg-Sachsenhausen

4) On ignorait les itinéraires suivis par Stanislas Slowinski, Jean Tarnus et Gabriel Torralba à partir de Flossenbürg au moment de l’évacuation du camp. Mais grâce au travail de l’Association des déportés et familles des disparus du camp de concentration de Flossenbürg et Kommandos, qui a fait des fiches sur 6679 déportés, on connait désormais leur itinéraire : Gabriel Torralba est évacué sur le camp de Dora où il sera libéré en avril 1945. Stanislas Slowinski, Jean Tarnus sont rassemblés avec 500 détenus le 14 avril en fin de matinée. Marche vers le sud-est. Au 5ème jour, le 18 avril, la marche continue pour atteindre Leitmeritz. Le camp est surpeuplé et il faut se battre pour manger. Le 25, embarquement dans un convoi pour Prague. Arrêt dans la banlieue de Prague. Des Tchèques apportent de la nourriture. Départ vers Prague-Werchonitz le 29 avril. Le 8 mai départ en train vers l’Autriche, mais le convoi est intercepté et libéré par les partisans tchèques, entre Velesin et Kaplice.

III – Sachsenhausen

1) Le 27 février 1944, Armand Saglier et Jean Thomas partent dans un petit transport de 11 détenus pour Sachsenhausen où ils sont enregistrés le 1er mars. Ils sont affectés dans le kommando extérieur de Lieberose, puis de Falkenhagen.

2) Le 29 août 1944, trente « 45 000 » sont transférés d‘Auschwitz à Sachsenhausen où ils sont enregistrés : Georges Gourdon (45622-94257), Henri Hannhart (45652-94258), Germain Houard (94 259), Louis Jouvin (94 260), Jacques Jung (94 261), Lahousine Ben Ali (94 264), Marceau Lannoy, Louis Lecoq, Guy Lecrux (94 266), Maurice Le Gal (94 267), Gabriel Lejard (94 268), Charles Lelandais (94 269), Pierre Lelogeais, Charles Limousin, Victor Louarn, René Maquenhen, Georges Marin, Henri Marti, Maurice Martin, Henri Mathiaud, Lucien Matté, Emmanuel Michel, Auguste Monjauvis (94 280), Paul Louis Mougeot, Daniel Nagliouck, Emile Obel (94 282), Maurice Ostorero, Giobbé Pasini, René Petitjean, Germain Pierron.

3) Une partie d’entre eux sont ensuite affectés à d’autres camps :

  • a) à Berlin-Siemens Stadt (kommando de Sachsenhausen) : Du début octobre 1944 au 28 mars 1945 : René Maquenhen, Henri Marti, Auguste Monjauvis, René Petitjean. Ils sont ensuite ramenés à Sachsenhausen.
  • b) à Falkensee (kommando de Sachsenhausen) : Au début 1945 : Pierre Lelogeais est libéré le 25 avril 1945.
  • c) à Heinkel (kommando de Sachsenhausen) : En février 1945 : Marceau Lannoy, Maurice Le Gall et Charles Lelandais. Ils sont ensuite transférés à Trebnitz. Au début mai, ils marchent en direction de Hambourg. Maurice Le Gal meurt pendant cette évacuation (l’état civil français le déclare « décédé le 31 décembre 1944 » sans autre renseignement). Marceau Lannoy et Charles Lelandais sont libérés, le 6 mai 1945, dans la forêt de Schwerin par l’armée soviétique.
  • d) à Trebnitz : Le 10 octobre 1944 Jean Henri Marti et Paul Louis Mougeot sont transférés à Trebnitz puis, le 1er février 1945 à Heinkel, d’où ils partent pour Flossenbürg (ils y arrivent le 5 février). Henri Marti est envoyé à Pottenstein (où il arrive le 26 février 1945). Il est libéré le 16 avril 1945. Paul Louis Mougeot (45890) meurt à l’infirmerie de Flossenbürg, le 10 mars 1945.
  • e) à Kochendorf (kommando de Natzweiler-Struthof), situé sur le Neckar à 50 km de Stuttgart, (mines de sel et usines souterraines), arrivent le 5 octobre 1944 : Georges Gourdon, Henri Hannhart, Germain Houard, Louis Jouvin, Lahoussine Ben Ali, Guy Lecrux, Gabriel Lejard (33 834), Maurice Martin. Fin mars 1945, ils sont évacués sur Dachau à pied jusqu’à Augsburg, puis en train jusqu’à Dachau où ils arrivent le 8 avril 1945. Georges Gourdon (140 707), Henri Hannart (140 708), Germain Houard (140 715), Louis Jouvin (140 709), Guy Lecrux (149 704), Gabriel Lejard sont libérés par les Américains à Dachau, le 29 avril 1945. Lahousine Ben Ali meurt à Dachau, au moment de la libération du camp.
  • f) à Innsbruck (kommando de Dachau) : Le 2 février 1945, Maurice Martin (140 440).
  • g) à Buchenwald : Le 5 février 1945, Charles Limousin. Il meurt à l’infirmerie, le 30 mars 1945 (il est inscrit au livre des morts (Totenbücher), le 2 avril 1945).

4) D’autres « 45 000 » restent au camp central de Sachsenhausen comme Georges Marin et Maurice Ostorero. L’évacuation de Sachsenhausen a lieu le 21 avril 1945, en direction de Schwerin puis de Lübeck ou de Hambourg. Certains « 45 000 » sont libérés en cours de route par les Soviétiques, au début mai : René Maquenhen, Georges Marin, Henri Mathiaud, Auguste Monjauvis, Daniel Naglouck, René Petitjean. Victor Louarn est libéré, le 2 mai par les Soviétiques.  Armand Saglier et Jean Thomas sont libérés par les Américains. Louis Lecoq et Giobbé Pasini atteignent Schwerin, où il sont libérés par les Anglais.

5) On ignore les itinéraires suivis par Lucien Matté, Emile Obel et Germain Pierron à partir de Sachsenhausen.

IV – Gross-Rosen

1) Le 7 septembre 1944, trente « 45 000 » partent d’Auschwitz pour Gross-Rosen où ils sont enregistrés : Roger Abada (40 965), René Aondetto (40 966), (Victor) Gaston Aubert (40 968), André Bardel (40 969), Roger Bataille (40 971), Eugène Beaudoin (40 972), Johan Beckman (40 973), Robert Beckman (40 974), Ferdinand Bigarré (40 975), René Bordy (40 976), Georges Brumm (40 980), Louis Brunet (40981), Louis Cerceau (40 982), Eugène Charles (40 985), Cyrille Chaumette (40 986), Marcel Cimier (40 987), Clément Coudert (40 988), Robert Daune (40 989), René Demerseman (40 9990), Fernand Devaux (40 991), Lucien Ducastel (40 992), Georges Dudal (40994), Louis Eudier (40 995), Adrien Fontaine (40 996), Robert Gaillard (40 997), Georges Gaudray (40 998), Roger Gauthier (40 999), Gérard Gillot (41 000), Richard Girardi (41 111 probablement), Henri Gorgue (41 181). Après leur quarantaine, les « 45 000 » sont répartis dans divers kommandos dont une dizaine sont affectés aux usines Siemens. André Bardel, entre à l’infirmerie de Gross-Rosen, fin décembre 1944. Il y est déclaré « décédé le 31 janvier 1945 ».

2) Le 17 janvier 1945, douze « 45 000 » arrivent à Gross-Rosen venant d’Auschwitz : René Besse, Raymond Boudou, Henri Charlier, Maurice Courteaux, Pierre Felten, Georges Gallot, Adrien Humbert, Francis Joly, Lucien Marteaux, Pierre Monjault, Albert Rosse et – très vraisemblablement – Marcel Vaisse. 

NoteCompte tenu de l’ordre par matricules utilisé par l’administration SS pour organiser l’évacuation de 3/4 des derniers « 45000 » survivants vers d’autres KL en 1944, Marcel Vaisse (46165) aurait dû être dirigé vers le camp de Flossenbürg, le 28 août 1944. Cependant, son nom ne figure pas sur la liste des 31 détenus évacués sur Flossenbürg le 28 août 1944. On ignore donc quel fut son premier camp de transfert à partir d’Auschwitz. Il est possible qu’il n’ait pas pu être intégré à ce groupe qui devait normalement en compter « 45000 » (comme pour les autres transferts d’évacuation des 45000 qui furent effectués vers Sachsenhausen et Gross-Rosen) parce que malade ou pour une toute autre raison. Comme on sait que Marcel Vaisse a été détenu par la suite au camp de Mittelbau-Dora, on peut en déduire qu’il faisait partie de la dizaine de 45 000 évacués d’Auschwitz vers Gross-Rosen le 17 janvier 1945.  

 3) Le 9 février 1945, le camp de Gross-Rosen est évacué

  • a) sur Mauthausen : Henri Charlier, après un bref passage à Gross-Rosen (25 au 30 janvier 1945) part pour Mauthausen (8/15 février-17 mars, n° 127 659), puis pour Dachau (16 mars-27 avril, n° 145 437).
  • b) sur Buchenwald : Adien Humbert, transféré ensuite à Magdeburg (kommando de Buchenwald). Il s’évade pendant la marche d’évacuation de ce camp.
  • c) sur Hersbruck (kommando de Flossenbürg, constructions Dogger). Entre le 8 et le 15 février 1945, dix-huit « 45 000 » sont transférés à Hersbrück où ils sont enregistrés : Roger Bataille (84 303), Eugène Beaudoin (84 341), Ferdinand Bigaré, René Bordy (84 332), Georges Brumm (84 363), Louis Brunet (84 362), Eugène Charles (84 391), René Demerseman (84 463), Fernand Devaux (84 476), Georges Dudal (84 497), Louis Eudier (84 454), Adrien Fontaine (84 498), Robert Gaillard (84 616), Roger Gauthier (84 634), Gérard Gillot (84 656), Henri Gorgue (84 707), Francis Joly, Albert Rosse. René Bordy meurt le 28 mars 1945 à l’infirmerie d’Hersbrück (l’état civil indique le 3 mars 1945).

Le 20 avril 1945, devant l’avancée des troupes US, le camp de Buchenwald est évacué. Les dix-sept « 45000 » restants partent à pied avec des centaines d’autres déportés d’Hersbruck vers Dachau. « Le vendredi 20 avril, 14 790 détenus quittent le KZ en quatre colonnes : trois de 4 000 déportés et une de 2 600 personnes environ. Une seule de ces colonnes, commandée par  l’Obersturmführer Pachen, atteint Dachau. Sur ces 4000 évacués, 2 654 survivent. Les gardes SS tirent sur tout prisonnier trop fatigué ou malade pour avancer. Ils arrivent à Dachau le 24 avril » (US Mémorial Holocaust). A Dachau, Eugène Beaudoin (160 247) et Louis Brunet  (151 854)  sont libérés le 29 avril 1945 par les troupes américaines.

  • d) sur Leitmeritz (kommando de Flossenbürg) : Le 10 février 1945, quatre « 45 000 » sont transférés de Gross-Rosen à Leitmeritz, (kommando de Flossenbürg, spécialisé dans d’armement et les huiles minérales) : René Aondetto, Johan et Robert Beckman, Gérard Girardi. René Aondetto est libéré à Leitmeritz alors qu’il était au Revier. Il est ensuite évacué sur Theresienstadt (Terezin) où il est hospitalisé.
  • e) Johan et Robert Beckman, René Aondetto sont dirigés sur Mauthausen. Pendant le  transfert vers ce camp, le train s’arrête à Prague. Les trois « 45000 » s’évadent et trouvent refuge à l’hôpital de Prague dans la partie réservée aux malades du typhus. Johan Beckman moins épuisé que ses compagnons rejoint les partisans tchèques. Il participe aux combats de la libération de Prague, sur une barricade.
Mittelbau-Dora (Nordhausen) @ Lapi
  • f) Sur Mittelbau-Dora : Le 8 février 1945, 17 « 45 000 » sont transférés de Gross-Rosen à Mittelbau-Dora, près de Nordhausen,  où ils sont enregistrés le 11 février : Roger Abada, (Victor) Gaston Aubert, René Besse, Raymond Boudou, Louis Cerceau (116 860), Cyrille Chaumette (116 861), Marcel Cimier, Clément Coudert, Maurice Courteaux (116 084), Robert Daune, Lucien Ducastel, Pierre Felten, Georges Gallot, Georges Gaudray (116 934), Jacques Marteaux, Pierre Monjault (115 719), Marcel Vaisse (111 038). Roger Abada, René Besse, Clément Coudert, Pierre Monjault restent au camp de Mittelbau-Dora.Robert Daune et Georges Gallot sont affectés à Dora-HarzungenCyrille Chaumette à Dora-Rottleberode. Maurice Courteaux, Pierre Felten et Jacques Marteaux à Dora-OsterodeDébut avril 1945, le camp de Mittelbau-Dora est évacué en direction de Hanovre et vers le KL de Bergen-BelsenRené Besse et Pierre Montjault s’en évadent, le 3 avril, Roger Abada le 5, à la faveur de bombardements alliés sur le camp.Roger Abada, blessé le 7 avril se cache dans une cave. Le camp est libéré le 11 mais son retour est retardé par un début de gangrène, soigné à Dora dans un hôpital de campagne. Il regagne la France par avion le 24 avril. La plupart des déportés de Mittelbau-Dora (40000 détenus) sont évacués le 4 ou le 5 avril. Certains à pied, comme Pierre Felten qui affaibli, décède le 8 avril 1945 à Osterode-am-Hartz après une marche de vingt-six kilomètresCyrille Chaumette meurt le 13 avril 1945 au cours de son évacuation vers Hanovre. Maurice Courteaux s’évade au cours de cette marche. Robert Daune atteint Bergen-Belsen où il est libéré, le 15 avril. Louis Cerceau, Marcel Cimier, Georges Gaudray sont amenés en train jusqu’à Neuengamme, au nord de Bergen-Belsen puis évacués à pied sur Lübeck. Louis Cerceau et Georges Gaudray sont embarqués sur le navire allemand « Cap Arcona », bombardé par l’aviation britannique. Ils échappent à la mort et sont libérés le 3 mai 1945. Marcel Cimier est enfermé dans les cales d’un autre navire-prison, puis échangé le 29 avril avec 299 autres détenus français, belges, néerlandais par la Croix-Rouge contre des médicaments, puis rapatrié par la Suède. Marcel Vaisse arrive le 15 avril 1945 à Bergen-Belsen où il est libéré par les Britanniques, très probablement au « camp des casernes » (plutôt qu’au KL lui-même). C’est au cours de son rapatriement par convois de camions partis de Bergen-Belsen et dirigés  vers Bruxelles puis Lille, qu’il décède dans le centre de rapatriement de Rheine, le 27 avril 1945. D’autres déportés sont dirigés à pied vers Lübeck via Sachsenhausen.

Après son évasion, Pierre Monjault, ne sachant où aller,  rejoint Rotteblerode (à l’est de Nordhausen) en pleine évacuation. Il se retrouve dans une colonne d’évacuation qui se dirige à pied vers Lübeck, via Sachsenhausen (évacué le 21 avril). Il est finalement libéré et hospitalisé le 9 mai à Schwerin. Dans ce camp se trouvaient 18 000 déportés, évacués de Sachsenhausen et Ravensbrück.
René Besse au cours de son errance rencontre un soldat US. Il est reconduit en camion américain au camp de Mittelbau-Dora libéré puis est rapatrié au Bourget par avion le 15 avril 1945.
Victor Gaston Aubert, Raymond Boudou et Lucien Ducastel sont dirigés vers Ravensbrück. Victor Gaston Aubert meurt le 15 avril 1945. Raymond Boudou et Lucien Ducastel sont évacués vers un petit camp où ils sont libérés. Jacques Marteaux est libéré à Bruschweg (au nord de
Dresde).

V – Mauthausen

1) Entre le 17 et le 25 Janvier 1945, vingt « 45 000 » sont évacués d’Auschwitz vers Mauthausen où ils sont enregistrés : Georges Autret (116 522), Emile Bouchacourt (119 582), André Boulandet (118 607), Clément Brioudes 116 593), Abel Buisson, Marcel Claus (116 621), Roger Collignon, Raymond Cornu (117 639), Jean Corticchiato (116 625), Marcel Guilbert (116 787), Georges Guinchan (117 795), Robert Jarry (117 867), André Montagne (118 108), Aimé Oboeuf (118 146), Clément Pellerin (120 165), Jean Pollo (120 190), Jules Polosecki (118 193), Jean Quadri (117 190), André Rousseau (119 238), Raymond Saint-Lary (119 250).

2) Une partie d’entre eux sont rapidement transférés dans des kommandos extérieurs de Mauthausen:

  • a) Le 28 ou 29 janvier 1945, treize « 45 000 » sont affectés à Melk (usines souterraines) : André Boulandet, Abel Buisson, Raymond Cornu, Jean Corticchiato, Marcel Guilbert, Georges Guinchan, André Montagne, Aimé Oboeuf, Jean Pollo, Jules Polosecki, Jean Quadri, André Rousseau.
  • b) Puis, le 15 ou 17 avril 1945, ils sont évacués à pied sur Ebensee (aménagement d’usines souterraines, province de Salzbourg) où ils seront libérés.
  • c) Robert Jarry est transféré à Wien (Vienne) puis revient, le 1er avril 1945, à Mauthausen où il est libéré le 5 mai 1945.
  • d) Quatre « 45 000 » sont affectés à Gusen-I et / ou Gusen-II où ils seront libérés le 5 mai 1945. 

Le 28 février 1945, André Montagne à Gusen-I, puis à Gusen-II. Georges Autret (Gusen-II du 16 février au 5 mars). Emile Bouchacourt et Clément Pellerin (Gusen-II puis Gusen-I).

3) Clément Brioudes meurt à Mauthausen le 19 avril 1945.

VI – Auschwitz

Au 16 janvier 1945, trente sept  « 45000 » sont présents à Auschwitz. L’évacuation du camp d’Auschwitz commence entre le 17 et le 27 janvier en direction de  plusieurs camps : douze « 45 000 » sont dirigés sur Gross-Rosen, deux sur Buchenwald (voir plus haut), vingt sur MauthausenMarceau Tellier meurt au cours de l’évacuation d’Auschwitz sans que l’on en connaisse les circonstances. Il est déclaré décédé le 18 janvier 1945. André Faudry et Eugène Garnier restent jusqu’au bout à Auschwitz où ils sont libérés par les Soviétiques, le 27 janvier 1945.

VII- Itinéraire particulier

David Badasas (Badache) est transféré d’Auschwitz, le 15 mai 1944, au camp de Plaszow, dans un kommando de recherches en chimie, dépendant de l’école Supérieure des Mines (Université de Cracovie). Puis au mois d’octobre, à Flossenbürg où il effectue le même travail. Il retourne à Auschwitz en janvier 1945. Le lendemain, il est évacué à pied sur Gleiwitz, puis transporté en wagon en direction de l’Allemagne. Il est libéré le 25 janvier 1945 par les Soviétiques.

Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 », Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé).
En cas d’utilisation ou publication de cet article, prière de citer : article publié dans le site « deportes-politiques-auschwitz » et  « Déportés politiques à Auschwitz : le convoi dit des 45.000 » https://deportes-politiques-auschwitz.fr
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