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DENIS Marcel

 

Marcel Denis est né le 4 mai 1921 à Rouen (Seine-Inférieure/Seine-Maritime). Célibataire, il est ouvrier métallurgiste et habite sur le plateau à Belbeuf (Seine-Inférieure/Seine-Maritime) au hameau de Normare, avec ses parents.

Membre des Jeunesses communistes, il appartient au même groupe de Résistance que Jean et Valère Creignou, dès 1940, selon le témoignage de Valère qui l’a connu deux ou trois ans avant son arrestation. « Marcel devait mesurer 1 m 60, 65, il était blond, légèrement ondulé, très coloré de visage, vivant au grand air. Toujours très sympa, très dévoué, très solide dans ses positions de pensée, déjà un homme véritable« .

Arrêté le 21 octobre 1941 par des gendarmes français, comme communiste. Son arrestation est ordonnée par les autorités allemandes en représailles au sabotage (le 19 octobre) de la voie ferrée entre Rouen et Le Havre (tunnel de Pavilly) Lire dans le blog Le « brûlot » de Rouen. Une centaine de militants communistes ou présumés tels de Seine-Inférieure sont ainsi raflés les 21 et 22 octobre. Ecroués pour la plupart à la caserne Hatry de Rouen, tous les hommes appréhendés sont remis aux autorités allemandes à leur demande, qui les transfèrent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122) entre le 19 et le 30 octobre 1941. Trente neuf d’entre eux seront déportés à Auschwitz. A Compiègne il reçoit le numéro matricule 2015.

Marcel Denis figure sur la liste des jeunes communistes destinés à être déportés en mars 1942 en application de l’avis du 14 décembre 1941, signé par Otto von Stülpnagel, commandant des troupes d’occupation en France.

Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à leur déportation, lire dans le blog «une déportation d’otages 

Depuis le camp de Compiègne, Marcel Denis est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

On ignore son numéro d’immatriculation à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942. Le numéro «45455 ?» inscrit dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 (éditions de 1997 et 2000) correspondait à une tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules. Ce numéro, quoique plausible, ne saurait être considéré comme sûr en raison de l’existence de quatre listes alphabétiques successives, de la persistance de lacunes pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Seule la reconnaissance, par un membre de sa famille ou ami, de la photo d’immatriculation publiée ci-dessus pourrait désormais en fournir la preuve. Mais son camarade Valère Creignou n’avait pas reconnu cette photo en 1972.

Marcel Denis meurt à Auschwitz le 4 novembre 1942d’après le registre d’état civil de la municipalité d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 2 page 220).

Une rue et une impasse de Belbeuf, hameau de Normare portent son nom qui est inscrit sur le monument aux morts de Belbeuf.

La mention «Mort en déportation» a été apposée sur son acte de décès paru au Journal Officiel du 27 mars 1988.

« Sa mère est décédée peu de temps après la libération, minée par la perte de son fils unique » écrit Valère Creignou en 1972.

Sources

  • Valère Creignou (lettre à Roger Arnould, 1983).
  • Mairie de Belbeuf (9 juin 1992) et mairie du Mesnil Esnard (13 juillet 1992).
  • Liste des jeunes communistes nés entre 1912 et 1922, «aptes à être déportés à l’Est» (archives du CDJC. XLIV-198).
  • Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres – incomplets – de l’état civil de la ville d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • © Site Internet Mémorial-GenWeb
  • © Sitewww.mortsdanslescamps.com

Biographie rédigée en octobre 2011 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942», Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce blog) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette biographie. Pour compléter ou corriger cette biographie, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com 

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