Jean Cazorla le 8 juillet 1942 à Auschwitz

Matricule « 45.345 » à Auschwitz

Jean Cazorla : né en 1912 à Maalifs (Oranais, Algérie) ; domicilié à Aubervilliers (Seine) ; ouvrier peintre ; syndicaliste CGT : lieutenant dans les Brigades internationales ; arrêté le 24 janvier 1941 ; interné à la caserne des Tourrelles et au camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il meurt le 19 septembre 1942.

Jean Cazorla est né le 8 novembre 1912 à Maalifs (Saïda, dans l’oranais / Algérie). Il est le fils de Maria Ruiz et d’Indalecio Cazorla, son époux. Son père, Indalecio (mort) et sa mère étaient des ouvriers antifascistes. Ouvrier peintre, Jean Cazorla était au moment de son arrestation, domicilié chez sa mère (marchande foraine en 1946) au 33, rue de Solférino à Aubervilliers (Seine / Seine-Saint-Denis). Outre le français, Jean Cazorla parle l’arabe et l’espagnol.
Il fait trois ans à la section peinture de la seule école d’apprentissage d’Oran. Selon sa fiche du Komintern, il est semble-t-il proche des Jeunesses communistes en 1930.
Au contact des luttes et par ses lectures : l’HumanitéRegardAhoraFrente Rojo (1928, lecturas y luchas porque despedian a los ancianos y desde entonces he seguedo luchando de mas en mas por las 8 horas” et “por el mal que miraban a los obreros) [1928, lectures et luttes parce qu’on licenciait les vieux ouvriers et depuis lors, j’ai continué à lutter et de plus en plus pour les 8 heures et aussi pour le mépris avec lequel les ouvriers étaient considérés], il va militer à la CGTU et s’engager dans les JC « que se empesada a organisar clandestina, pero no teniamos carnet pagamos los cellos solamente » [qui commençaient à s’organiser dans la clandestinité, mais nous n’avions pas la carte, nous payions seulement les timbres]  Aux JC, il est responsable de l’organisation et de la propagande. Pour raison de propagande révolutionnaire, il est détenu plusieurs fois, peu de jours chaque fois. Pour le non-paiement d’amendes, il passe devant le tribunal. (©AVER/ACER).
En 1931, il devance l’appel et effectue ses 18 mois de service militaire au 2ème régiment de Hussards de Tarbes. Il est libéré de ses obligations militaires avec le grade de caporal-chef.
De retour à Oran, Jean Cazorla travaille chez Guillermina constructions. Adhérent à la CGTU, il est en 1933 secrétaire du syndicat des ouvriers peintres. En 1934, il est licencié pour avoir été l’un des « meneurs » d’une grève. Il se retrouve au chômage pendant cinq mois probablement mis à l’index par les organisations patronales « por hacer propaganda para el sindicato, entonces CGTU) [pour avoir fait de la propagande en faveur du syndicat, à cette époque la CGTU] » (©AVER/ACER).. Il était alors le secrétaire des ouvriers peintres d’Oran.. Jean Cazorla est arrêté à plusieurs reprises.
Sportif, en 1935 il est membre du club oranais affilié à la Fédération Sportive du Travail (future Fédération Sportive et Gymnique du Travail), organisation proche du mouvement syndical.
Connu comme syndicaliste, il ne trouve plus de travail dans les entreprises oranaises. Il devient alors représentant de commerce en teintures.
Il revient chercher du travail en métropole. Il épouse Célestine Cafferini le 30 mai 1936 à Aubervilliers. Elle est née le 23 septembre 1909 à Aubervilliers. Elle a été mariée en 1930 avec Marcel Bouzac. Elle est membre du Parti communiste (in ©AVER/ACER). Le couple Cazorla a un garçon. Jean Cazorla a trouvé du travail aux laiteries Maggi Kub, quai de la Loire à Paris 9ème, une firme qui travaille avec l’Allemagne (800 ouvriers. Il gagne 340 francs par semaine). C’est là qu’il devient secrétaire des ouvriers peintres CGT, en 1933. Il y est délégué CGTU de juin au 3 octobre 1936.
Le couple habite au 16, rue des Postes à Aubervilliers (Seine / Seine-Saint-Denis).
Lorsqu’éclate en Espagne le soulèvement militaire et civil du camp nationaliste contre le gouvernement légal issu du Front populaire, Jean Cazorla s’engage dans les Brigades internationales aux côtés des militaires restés fidèles à la République. Après être passé au 8, rue Mathurin Moreau point
de ralliement, d’accueil et de transit des volontaires, il s’embarque le 10 octobre 1936, par le bateau Ciudad de Barcelona, pour «vencer el facismo » et « aplastar el fascismo » [vaincre et écraser le fascisme]. Il arrive au quartier général des BI à la base aérienne de Los Llanos (Albacete) le 14 octobre 1936 avec un groupe de 500 volontaires, essentiellement français. il est affecté au Bataillon Commune de Paris de la 11e BI, puis comme sous-directeur à l’intendance de la 11e BI.
Il prend part aux combats de Madrid, Jarama, Guadalajara, Guadarrama. Le 23 novembre 1936, sur le front de Madrid, il est nommé lieutenant « por mi trabajo y mi comportamiento en el frente » [pour mon travail et mon comportement au front]. Le 19 janvier 1938, il passe devant la commission médicale qui le juge apte.
Jean Cazorla est affecté à la 11ème brigade internationale, au deuxième bataillon franco-belge « Commune de Paris ». Le 23 novembre 1936, au cours de la bataille de Madrid, il est nommé lieutenant. Le bataillon participe
aux batailles du Jarama en février-mars 1937, de Guadalajara (mars à août 1937) et de Guadarama. Le 13 juillet 1937, il est versé à l’intendance de la 11ème brigade, comme sous-directeur. En mars 1938 il est à nouveau à Albacete.
A Barcelone, le 7 mai 1938, il rédige, en espagnol, sa biographie de militant pour son adhésion au Parti communiste espagnol (PCE). « Jean Cazorla, lieutenant du service des effectifs, a fait l’objet d’un rapport d’informations sur les cadres dans lequel figurent les appréciations données le 11 septembre 1938 par Santos, chef du centre administratif des BI et celles du 4 septembre de la même année, de Martinez, secrétaire général C.904. Le rapport de Santos apporte les appréciations suivantes : « trabaja bien y honradamente » [il travaille bien et honnêtement]. Son travail politique est très faible. Sa conduite morale est satisfaisante mais « no hace nada por mijorrarse – algo indiferentes » [il ne fait rien pour s’améliorer – il se montre indifférent] »  Le rapport de Martinez indique qu’il fait du bon travail et que sa conduite morale est bonne, mais que pour le travail politique « nada » [il ne fait rien]. A la question de ses progrès ou faiblesses, il note « el que coresponde a su trabajo politico » [ce qui correspond à son travail politique]
. in notice AVER/ACER.
Il revient en France (soit à l’automne 1938 ou en février 1939).  Lire dans le site : Liste des « 45000 » ayant combattu pour l’Espagne Républicaine (1936-1938) 
On ignore s’il a été mobilisé après son retour en France. Ce que l’on sait d’après les témoignages de résistants d’Aubervilliers, c’est qu’il participe à des actions clandestines.

Le vendredi 14 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Les troupes allemandes occupent toute la banlieue parisienne les jours suivants.  Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français » et lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Note de service des RG

En tout état de cause, la police connait son engagement en Espagne. C’est
à cause de celui-ci qu’il est arrêté le 24 décembre 1941 à 6 heures du matin arrêté
par des agents du commissariat d’Aubervilliers, dans le cadre d’une vague d’arrestations lancée par la police française à l’encontre d’anciens membres des Brigades internationales (une liste recueillie par la 3eme section des RG, à la demande   du Conseiller Karl Boemelburg, chef des forces de police allemande en France, qui considère les anciens brigadistes comme étant très dangereux).

Jean Cazorla est conduit comme la plupart de ses camarades anciens brigadistes à la caserne des Tourelles. Parmi les 20 brigadistes de la région parisienne déportés à Auschwitz dont nous connaissons pour le moment les dates d’arrestation, 7 autres de ses camarades sont arrêtés dans la même période (du 24 au 25 décembre). Il s’agit d’Elie Delville de Paris 19ème, Maurice Fontès de Choisy-le-Roy,  Fernand Godefroy d’Epinay, Raymond Legrand de Paris 3ème, Louis Piazzalunga de Bondy, André Steff de Vanves et Fernand Tilliet de Vanves.
Cette opération a été préparée par une note de service des renseignements généraux en date du 23 décembre (document ci-dessus).

Transcription de la note des RG du « 23 décembre 1941. Perquisitions chez les membres des Brigades internationales. Mercredi 24 décembre à 6 heures. 2 inspecteurs par perquisition à 6 heures dans les postes des commissariats  de quartier ou au siège des commissariats de banlieue. Arrestation et conduite dans les postes centraux ou la direction des renseignements généraux les fera prendre. Si au cours des perquisitions se
révèlent des infractions pénales, les relever par procès verbaux et leur donner la suite normale. Pour les cas douteux, téléphoner à M. Baillet, commissaire divisionnaire aux renseignements généraux. Inviter les personnes arrêtés de se munir d’une couverture, de leur couvert et de leur carte d’alimentation. Si un commissaire de police a plusieurs perquisitions, il envoie à l’avance les inspecteurs mis à sa disposition ».

Etat des Tourelles, 26 décembre 1941 (montage P. Cardon)

Jean Cazorla et ses camarades sont « internés administrativement » à la
caserne désaffectée des Tourelles (1), boulevard Mortier, Paris 20ème.

Le 5 mai 1942, Jean Cazorla fait partie de la trentaine (34 ou 36) d’internés
administratifs – pour moitié anciens volontaires des Brigades internationales en Espagne – classés comme « indésirables » (2) – qui sont extraits du « Centre de séjour surveillé »  des Tourelles, pour être conduits à la gare du
Nord.
Ils sont mis à la disposition des autorités allemandes et internés le
jour même en tant qu’otages au camp allemand de Royallieu à Compiègne (le Frontstalag 122). Les « indésirables » des Tourelles seront tous déportés le 6 juillet 1942.
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, Jean Cazorla est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Il est immatriculé le 8 juillet 1942

Jean Cazorla est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45345» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.

Sa photo d’immatriculation (1) à Auschwitz a été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.

Dessin de Franz Reisz, 1946

Jean Cazorla meurt à Auschwitz le 19 septembre 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 2 page 159) et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau) où il est mentionné avec ses dates, lieu de naissance (Maalifs) et de décès, avec l’indication « Katolisch » (catholique).
Ce certificat porte comme cause du décès « arrêt cardiaque». L’historienne polonaise Héléna Kubica a révélé comment les médecins du camp signaient en blanc des piles de certificats de décès avec «l’historique médicale et les causes fictives du décès de déportés tués par injection létale de phénol ou dans les chambres à gaz». Il convient de souligner que cent quarante-huit «45000» ont été déclarés décédés à l’état civil d’Auschwitz les 18 et 19 septembre 1942, ainsi qu’un nombre important d’autres détenus du camp enregistrés à ces mêmes dates. D’après les témoignages des rescapés, ils ont quasiment tous été gazés à la suite d’une vaste sélection interne des « inaptes au travail », opérée dans les blocks
d’infirmerie. Lire dans le site : Des causes de décès fictives.

Selon le témoignage d’Henri Gorgue – ancien brigadiste lui aussi – au procès de Rudolf Höss ou Höß, commandant du camp d’Auschwitz, Jean Cazorla a mis sa vie en jeu pour les valeurs morales qu’il a toujours défendues. Il est dit-il « massacré pour avoir voulu défendre un homme fatigué que
frappait un Kapo
».
L’arrêté ministériel du 5 octobre 1987 apposant la mention Mort en déportation sur son acte de décès et paru au Journal Officiel du 15 novembre 1987, porte la mention erronée « décédé le 5 août 1942 à Auschwitz (Pologne) ». On sait que dans les années d’après-guerre, l’état civil français a fixé des dates de décès fictives à partir des témoignages de rescapés, afin de donner accès aux titres et pensions aux familles des déportés.
Il serait souhaitable que le ministère prenne désormais en compte les archives du camp d’Auschwitz emportées par les Soviétiques en 1945, et qui sont accessibles depuis 1995 (certificats de décès de l’état civil d’Auschwitz, documents officiels allemands, établis par les médecins du camp d’Auschwitz, à la mort d’un détenu) ou les informations consultables sur le site internet du © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau. Voir l’article : Les dates de décès des « 45000 » à Auschwitz.

@ Geneanet

Jean Cazorla a été déclaré « Mort pour la France » le 23 février 1948 et homologué comme « Déporté politique ».
Son nom est honoré sur une plaque dans le hall de la Mairie et inscrit sur le monument aux morts d’Aubervilliers (cimetière communal, 52 bis rue Charles Tillon), dédié “À ceux qui sont morts pour que vive la France, « Les morts sont des vivants présents dans nos combats ».

  • Note 1 : La caserne des Tourelles, « Centre de séjour surveillé » : Ouvert d’abord aux Républicains espagnols, entassés par familles entières, aux combattants des Brigades internationales, interdits dans leurs propres pays. Les rejoignent de nombreux réfugiés d’Europe centrale fuyant la terreur nazie, des indésirables en tous genres, y compris, bien sûr, les « indésirables » français : communistes, gaullistes et
    autres patriotes (on ratissait large), juifs saisis dans les rafles, «droit commun» aux causes bien datées (marché noir). France Hamelin in Le Patriote Résistant N° 839 – février 2010. Ce Centre de séjour surveillé fonctionne dans l’ancienne caserne d’infanterie coloniale du boulevard Mortier à Paris. En 1942, deux bâtiments seulement étaient utilisés, un pour les hommes et un pour les femmes. Ils étaient entourés de fil de fer barbelé. Chaque bâtiment disposait de 3 WC à chasse d’eau, largement insuffisants. Des latrines à tinette mobile étaient en outre disposées dans l’étroit espace réservé à la promenade. La nuit, une tinette était placée dans chaque dortoir
    … © In site Internet Association Philatélique de Rouen et Agglomération.
  • Note 2 : « Indésirables » : des militants communistes (dont plusieurs anciens des Brigades Internationales) et des « droits communs ». La
    plupart des « droits communs » déportés dans le convoi du 6 juillet 42 sont apparentés familialement ou proches des milieux communistes.
  • Note 3 : les 38 des Tourelles transférés à Compiègne le 5 mai : Claus Marcel, Corticchiato Jean, Delaume, Delville, Dupressoir Jean, Fontès, Garré Charles, Germa Daniel, Gorgue Henri, Guerrier, Hanlet Jean, Jeusset, Laval Marcel, Lavoir Léon, Legrand, Méresse Louis, Monjault, Moyen, Nozières, Piazzalunga Pierre, Pollo Jean, Porte Jean, Remy, Quadri Jean, Rouyer, Salamite Justin, Schaefer Lucien, Steff, Tillet Fernand, Trébatius
    François
  • Note 4 :524 photos d’immatriculation des « 45.000 » à Auschwitz ont été retrouvées parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation du camp d’Auschwitz. A la Libération elles ont été conservées dans les archives du musée d’Etat d’Auschwitz. Des tirages de ces photos ont été remis par Kazimierz Smolen (ancien détenu dans les bureaux du camp d’Auschwitz, puis directeur du Musée d’Etat d’Auschwitz) à André Montagne, alors vice-président de l’Amicale d’Auschwitz, qui me les a confiés.

Sources 

  • Archives de la Préfecture de police, cartons occupation allemande, Carnet BA 1837 et BA 2447. Tourrelles.
  • Fichier national de la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche individuelle consultée en octobre 1993.
  • RGASPI (BDIC, Mfm 880/9, 545.6.1114) ; Service historique du Ministère de la Défense / Dossiers des volontaires français. Bobine microfilm 880/9 – 545.6.1114 à 545.6.1123 (Cav à Chiv).
  • Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997. Edition informatique 2013, notice Claude Pennetier. Edition papier, Tome 37, page 242.
  • Liste (incomplète) par matricule du convoi du 6 juillet 1942 établie en 1974 par les historiens du Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau (Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (Ministère de la Défense, Caen) indiquant généralement la date de décès au camp.
  • Death Books from Auschwitz (registres des morts d’Auschwitz), Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès établis au camp d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • Helena Kubica : “Polish children and young people” p. 206, et “Methods and types of treatment”, p. 318 in“Auschwitz 1940-1945”, tome 2.Musée d’état d’Auschwitz-Birkenau 2000.
  • Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (Archives de Caen du ministère de la Défense). Liste communiquée par M. Van de Laar, mission néerlandaise de Recherche à Paris le 29.6.1948, établie à partir des déclarations de décès du camp d’Auschwitz. Liste Auch 1/7
  • Photo d’immatriculation à Auschwitz : Musée d’état Auschwitz-Birkenau /©collection André Montagne.
  • © Dessin de Franz Reisz, in « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946).

Notice biographique rédigée en novembre 2007 (complétée en 2016,  2019 et 2022) par Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages : Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé) et de Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Autrement, Paris 2005) .  Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique. Pour la compléter ou la corriger cette notice biographique, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com 

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