Matricule « 46 070 » à Auschwitz Rescapé
Albert Rossé : né à Paris 18è le 5 août 1919 ; domicilié à Rosny-sous-Bois (Seine - Seine-Saint-Denis) ; mécanicien, aide comptable ; communiste ; prisonnier évadé ; arrêté le 31 juillet 1940 ; condamné à 6 mois de prison ; interné à la prison de la Santé, aux maisons d’arrêt de Clairvaux et Gaillon ; interné aux camps de Voves et de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, Gross-Rosen, Hersbrück,Dachau. Décédé à Meaux (Seine-et-Marne), le 21 février 1981.
Albert Rossé est né Albart Smeets à Paris 18è le 5 août 1919. Il habite au 33, rue de Verdun à Rosny-sous-Bois (Seine / Seine-Saint-Denis) au moment de son arrestation, à quelque dizaines de mètres de la famille Beaulieu, qui habite à l’angle de la rue Hussenet et de la rue de Verdun.
Il est le fils de Suzanne Smeets, 30 ans, née le 27 mai 1889 par Paris 18è, veuve de guerre de Paul Chareton (tué en octobre 1914) et d’Albert Louis, Rossé, 39 ans, né le 10 mars 1880 à Blois (Loir et cher) couvreur plombier chez Citroën, son compagnon. Ils habitent au 10, rue d’Orchamps à Paris 18è. Il est reconnu par son père en 1923 et par sa mère en 1926. Albert Rossé a deux demi-frères aînés (dont André Chareton, né en 1912, qui travaille comme peintre chez Ronithe en 1931) et deux sœurs cadettes : Gilberte, née en 1923 à Chelles (Seine-et-Marne) et Denise, née en 1929 à Rosny.
En 1928 la famille habite au 43, rue Hussenet (son père s’inscrit à cette date sur les listes électorales de Rosny). Puis entre 1928 et 1931 la famille habite un pavillon (Loi Loucheur), au 33, rue de Verdun à Rosny (il n’y a pas de numéro 33 en 1926, mais il existe en 1931).
Célibataire en 1940, travaillant comme mécanicien, Albert Rossé est membre du Parti communiste.
De 1936 à juin 1938, il est employé comme mécanicien aux usines des Etablissements Lucien Hersot (garnitures de freins et embrayage) au 38, rue de Noisy-le-sec, à Rosny-sous-Bois.
Les renseignements généraux le connaissent comme « militant actif du Parti communiste » et relèvent son activité pendant les grèves du personnel des usines Hersot en 1936 et 1937 : « liaison entre les grévistes occupants et les éléments extérieurs ». La direction de chez Hersot dira ne pouvoir « fournir sur son compte que des renseignements défavorables ».
En août 1938, ayant vraisemblablement été licencié en 1937, Albert Rossé signe un engagement volontaire de trois ans dans l’artillerie.
Il est intégré au 2è groupe du 404è régiment d’artillerie de défense contre-avions, à Tours, intégré à la 31è brigade de défense contre-avions.
Après la déclaration de guerre son régiment est envoyé au front. Albert Rossé est fait prisonnier.
Le 13 juin 1940 la Wehrmacht occupe Pantin. Le 14 juin, l’armée allemande occupe Drancy et Gagny et entre par la Porte de la Villette dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Les troupes allemandes occupent toute la banlieue parisienne les jours suivants. Rosny dépend d’une Kommandantur installée à Nogent-sur-Marne. Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).
Albert Rossé s’évade au moment de son transfert vers un stalag, et retourne à Rosny deux jours après la signature de l’Armistice du 22 juin 1940. Il prend alors part à des activités de propagande avec des militants rosnéens du Parti communiste clandestin. Il retrouve du travail comme aide-comptable aux établissements Foux et Marchand au 260 rue des Pyrénées (Paris 20è). C’est pour distribution de tracts communistes « contre l’envahisseur allemand » dit-il (1), que des policiers français l’arrêtent le 31 juillet 1940 (c’est la même période d’arrestation que celles de trois autres Rosnéens : son voisin René Beaulieu, Gaston Jouy et Eugène Omphalius). « est arrêté après une distribution de tracts dans les boites aux lettres de Rosny. Il fut arrêté en même temps que René Beaulieu, Faustin Jouy, et Eugène Omphalius» (in Résistantes et Résistants en Seine-St-Denis, le témoignage de Mme Beaulieu et Le Maitron qui indique le 2 août).
Le 22 octobre 1940, il est placé sous mandat de dépôt à la Santé en attente de jugement. Il passe en jugement avec cinquante jeunes communistes filles et garçons devant la chambre des mineurs de la 15° Chambre Correctionnelle de Paris. Il est condamné, le 8 février 1941, à 6 mois de prison. Il fait appel de la sentence comme tous ses camarades. Alors que sa détention préventive a pourtant couvert sa peine, il n’est pas libéré : le préfet de police de Paris, Camille Marchand, ordonne son internement administratif en application de la Loi du 3 septembre 1940 (2).
Albert Rossé est alors transféré à la Maison d’arrêt de Clairvaux le 27 février 1941 avec 11 autres détenus de la Santé. Lors de leur arrivée à « l’arrêt Clairvaux » de la gare de Ville-sous-la-Ferté, ils sont transférés au camp par rotations d’un unique wagon cellulaire, escortés par des gardes mobiles (souvenirs de Pierre Kaldor et d’Henri Hannart).
Lire dans le site : La Maison centrale de Clairvaux
Le 31 mars, Albert Rossé est extrait de Clairvaux et ramené à la Maison d’arrêt de la Santé pour passer devant la cour d’appel, avec Francis Née, Robert Massiquat, Eugène Omphalius, et Thomas Sanchez. La cour d’appel confirme le premier jugement. Et comme la maison d’arrêt de Clairvaux est saturée, Albert Rossé est maintenu à la Santé en attente d’un autre camp.
Le 11 avril 1941 les Renseignements généraux, adressent pour information aux services du nouveau Préfet de police de Paris – Camille Marchand – entré en fonction le 19 février 1941, une liste de 58 « individus » internés administrativement pour propagande communiste par arrêtés du Préfet de Police Roger Langeron, qui a cessé ses fonctions le 24 janvier 1941. 38 d’entre eux ont été condamnés pour infraction au décret du 26 septembre 1939 (reconstitution de ligue dissoute / dissolution du Parti communiste).
Les RG mentionnent pour Albert Rossé, outre ses dates et lieu de naissance : « Arrêté le 1er août 1940 pour distribution de tracts et condamné le 8 février 1941 par la 15è chambre, à 6 mois de prison ». Lire dans le site : le rôle de La Brigade Spéciale des Renseignements généraux dans la répression des activités communistes clandestines.
Le 25 septembre 1941, Albert Rossé est transféré au centre d’internement administratif (CIA) de la Maison centrale de Gaillon dans l’Eure avec un groupe d’internés administratifs (dont Eugène Omphalius).
Lire dans ce site : la-Maison-centrale-de-Gaillon
Le 18 février 1942, le nom d’Albert Rossé figure sur une liste de 46 militants, transmise par les RG au Préfet de Police, dont l’évasion « même par la force », serait préparée par la direction nationale du Parti (3).
Le Préfet a transmis l’information aux Allemands. En conséquence le 14 avril 1942, le préfet de police de Paris informe le Préfet de l’Eure « que les autorités allemandes viennent d’interdire le transfert dans un autre camp ou prison, sans leur autorisation expresse » des 46 internés, dont Albert Rossé. Ils sont en effet désignés comme otages, fusillables ou déportables « à l’Est ».
Le 7 mai le « tribunal allemand » de la Feldkommandantur 517 de Rouen dont dépend Gaillon, fait extraire Robert Rossé du camp par des gendarmes allemands. Conduit à Evreux, il est pris en charge le 8 mai 1942, par des gendarmes de la KreisKommandantur 801, qui le transfèrent au camp
allemand de Royallieu à Compiègne (Frontsatalg 122).
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».
Ses parents effectuent des démarches auprès de la délégation générale du gouvernement français dans les territoires occupés afin d’obtenir des nouvelles de leur fils (mention au DAVCC).
Depuis le camp de Compiègne, Albert Rossé est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.
Cf Article du site : Les wagons de la Déportation.
Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942.
Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45 157 » et « 46 326 », d’où le nom de « convoi des 45 000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité.
Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.
Robert Rossé est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45 835» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.
Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ». Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau (Brzezinka), situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Mécanicien de profession, Albert Rossé est ramené au camp principal. Les Français se donnent des points de rendez-vous, à l’intérieur du camp principal, pour se rencontrer le soir, après le travail : « Nous sommes un petit groupe à nous entraider et à lutter contre l’isolement démoralisant. Nous nous efforçons de mettre sur pied une première organisation de survie, de développer nos relations avec les autres nationalités. Le plus souvent, je rencontre : Guy Lecrux de Reims, Robert Lambotte, Roger Pélissou, André Faudry, Mickey (Marcel Guilbert), René Petitjean, Jacques Brumm, Albert Rossé » (Georges Guinchan).
Roger Abada et Georges Guinchan attesteront qu’Albert Rosse appartient au tout premier réseau clandestin de résistance du camp.
Comme les autres détenus politiques français d’Auschwitz, Albert Rossé reçoit en juillet 1943 l’autorisation d’échanger des lettres avec sa famille – rédigées en allemand et soumises à la censure – et de recevoir des colis contenant des aliments (en application d’une directive de la Gestapo datée du 21 juin 1943 accordant aux détenus des KL en provenance d’Europe occidentale la possibilité de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis renfermant des vivres). Ce droit leur est signifié le 4 juillet 1943.
Lire dans le site : Le droit d’écrire pour les détenus politiques français.
Entre le 14 août 1943 et le 12 décembre 1943, il est en quarantaine au Block 11 avec la quasi totalité des Français survivants. Lire l’article du site « les 45000 au block 11.
Le 12 décembre 1943, à la suite de la visite du nouveau commandant du camp, Arthur Liebehenschel, et après quatre mois de ce régime de quarantaine qui leur a permis de retrouver quelques forces, ils sont pour la plupart renvoyés dans leur Block et Kommandos d’origine ou dans des Kommandos correspondant aux métiers qu’ils ont déclarés à leur arrivée à Auschwitz.
C’est ainsi qu’en avril 1944, Albert Rossé qui a déclaré sa profession de mécanicien lors de l’enregistrement est affecté au Block 10 de Birkenau avec Francis Joly, Marceau Lannoy et Daniel Nagliouck. Affectés au Kommando 301, B Zerlegebetrieb, ils vont chaque jour travailler à la récupération de pièces d’avions allemands abattus. Comme ce Kommando effectue un travail de force, il reçoivent deux fois par mois une
« Zulage » (prime, gratification), une ration supplémentaire de nourriture « du pain et une rondelle de saucisson » dit Marceau Lannoy. Son nom et celui de René Joly figure sur une liste de ce Kommando le 29 juin, respectivement pour les sommes de 1,5 et 2 Reichsmarks.
Au bout de cinq à six mois, les Français survivants se retrouvent au pied du Block 18, « le Bock de ceux qui travaillent à la DAW, menuiserie ».
Dès 1944, devant l'avancée des armées soviétiques, les SS commencent à ramener vers le centre de l’Allemagne les déportés des camps à l’Est du Reich, dont Auschwitz. Les premiers transferts de "45.000" ont lieu en février 1944 et ne concernent que six d’entre eux. Quatre-vingt-neuf autres "45 000" sont transférés au cours de l'été 1944, dans trois camps situés plus à l'Ouest - Flossenbürg, Sachsenhausen, Gross-Rosen - en trois groupes, composés initialement de trente "45 000" sur la base de leurs numéros matricules à Auschwitz. Une trentaine de "45 000" restent à Auschwitz jusqu'en janvier 1945. Lire dans le site : "les itinéraires suivis par les survivants".
Le 3 août 1944, il est à nouveau placé en “quarantaine”, au Block 10, avec la plupart des “45000” survivants d’Auschwitz pour être transférés vers d’autres camps (ce qu’ils ignorent). Un groupe de 31 est ainsi transféré le 28 août pour Flossenbürg, un autre groupe de 30 pour Sachsenhausen le 29 août 1944. Un troisième groupe de 30 quitte Auschwitz pour Gross-Rosen le 7 septembre. Les autres français survivants – dont Albert Rossé – restent au camp.
Le 17 janvier 1945, c’est l’évacuation des camps d’Auschwitz devant l’avancée des armées soviétiques. Albert Rossé avec quelques « 45000 » est incorporé dans une colonne de 2000 détenus évacués à pied, sans vivres le long de la frontière Slovaque. A Wodzislaw (Loslau), après une terrible « Marche de la mort » de près de 65 km en deux jours, dans le froid et la neige, ils ne sont plus que quelques centaines, dont dix « 45000 » qu’on fait monter dans un train à destination du camp de Gross-Rosen.
Onze « 45 000 » arrivent à Gross Rosen le 21 janvier 1945 : René Besse, Raymond Boudou, Henri Charlier, Maurice Courteaux, Pierre Felten, Georges Gallot, Adrien Humbert, Francis Joly, Lucien Marteaux, Pierre Monjault, Albert Rossé. Ils y retrouvent d’autres rescapés de leur convoi.
Le camp de Gross-Rosen est évacué le 8 février 1945. Entre le 8 et le 11 février 1945, dix-huit « 45 000 » sont transférés à Hersbrück (le camp de la carrière de granit) où ils sont enregistrés : Albert Rosse, Roger Bataille (84 303), Eugène Beaudoin (84 341), Ferdinand Bigaré, René Bordy (84 332), Georges Brumm (84 363), Louis Brunet (84 362), Eugène Charles (84 391), René Demerseman (84 463), Fernand Devaux (84 476), Georges Dudal (84 497), Louis Eudier (84 454), Adrien Fontaine (84 498), Robert Gaillard (84 616), Roger Gauthier (84 634), Gérard Gillot (84 656), Henri Gorgue (84 707), Francis Joly.
Le 20 avril 1945, les dix-sept « 45 000 » survivants (René Bordy est mort à l’infirmerie) partent à pied du camp d’Hersbrück pour Dachau où ils arrivent, le 24 avril 1945. Ils y sont libérés le 29 avril 1945 par les troupes américaines.
Albert Rossé est rapatrié le 16 mai 1945 par le centre de Strasbourg.
Il est homologué « Déporté politique ». A son retour, il témoigne du décès de plusieurs de ses camarades : selon son témoignage et celui de Louis Lecoq, Georges Le Bigot, ancien maire de Villejuif, s’est suicidé à Auschwitz (témoignages inscrits sur la fiche Georges Le Bigot au DAVCC).
Le 12 janvier 1946, Albert Rossé épouse, à Fontenay-sous-Bois, Olga, Armande, Lucienne Le Coadou. Elle est née le 14 août 1921 à Brest, (Finistère). Le couple est domicilié à Fontenay et a trois enfants : Annick, née le 3 février 1948, Yvon, né le 11 octobre 1949, et Sylviane, née le 5 mars 1952 (tous à Fontenay) . Le couple se sépare par jugement de divorce le 26 octobre 1955.
Le 7 avril 1956, il épouse Jacqueline, Paulette Cottet (1921-2009). Elle est née le 3 mars 1921 à Paris 18è. Le couple a eu une fille Christiane, (1953-2007), née le 11 juillet 1953 à Paris 20è.
Il est homologué « Déporté politique » le 19 mars 1957.
Albert Rossé décède à Meaux (Seine-et-Marne), le 21 février 1981.
- Note 1 : A cette date, le contenu des tracts communistes est surtout anti-vichyssois et très peu anti-allemand. Albert Rossé a sans doute, comme beaucoup d’autres déportés communistes internés très tôt, formulé ainsi sa demande pour l’obtention du titre de déporté Résistant.
- Note 2 : La loi du 3 septembre 1940 proroge le décret du 18 novembre 1939 et prévoit l’internement administratif sans jugement de « tous individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique« . Les premiers visés sont les communistes.
- Note 3 : Le 18 février 1942, dans un pli confidentiel adressé par le Préfet de police de Paris, à M. Caumont, préfet délégué (directeur du secrétaire général pour la police) dans lequel il l’informe d’un projet révélé par ses services « en vue de mettre en application les directives données par les dirigeants communistes à l’évasion « même par la force » d’un certain nombre de militants actuellement internés dans les camps de concentration, les responsables chargés de ce travail procèdent actuellement à l’élaboration d’une liste sur laquelle figurent les internés considérés comme des militants particulièrement convaincus, susceptibles de jouer un rôle important dans l’éventualité d’un mouvement insurrectionnel et pour lesquels le Parti semble décidé à tout mettre en œuvre afin de faciliter leur évasion. Après une première sélection, les dirigeants communistes ont retenu les noms ci-après de plusieurs internés de la région parisienne et de la province, qui seraient actuellement détenus pour la plupart au camp de Gaillon dans l’Eure». Cette curieuse note semble fort peu vraisemblable. Certes, un mois avant – le 17 janvier 1942 – Roger Ginsburger s’est évadé de Gaillon. Mais la « note confidentielle » accrédite la thèse de la préparation d’une évasion massive que craint le Ministère de l’intérieur et constitue certainement un appui pour l’obtention de nouveaux moyens policiers. Car si les RG ont incontestablement des informations provenantd’une taupe au niveau de la direction communiste, la plupart des militants de cette fameuse liste ne sont ni les tout premiers responsables de l’appareil clandestin du PC, ni des membres connus des anciens services d’ordre du Parti, ce qui semblerait logique dans le cadre d’une évasion collective d’une telle ampleur.
Sources
- Extrait d’acte de naissance Mairie du 18è arrondissement (n° 1670), 8 mars 1994.
- Témoignages de Roger Abada et de Georges Guinchan
- Dossier de Brinon au DAVCC.
- Plan de Gaillon, © Archives de l’Eure
- © Internés au camp de Gaillon / Archives de la Préfecture de police / BA 2374
- Fichier national de la Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC ex BAVCC), Ministère de la
Défense, Caen. Fiche individuelle consultée en octobre 1993. - © Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau,Office for Information about Former Prisoners, registres des Blocks.
- Archives de la Préfecture de police de Paris, Cartons occupation allemande, BA 2374.
- Vue du camp de concentration de Gross-Rosen.©Bildarchiv Preussischer Kulturbesitz
- Billet de rapatriement de Strasbourg.
Notice biographique rédigée à partir d’une notice succincte pour le 60è anniversaire du départ du convoi des « 45 000 », brochure répertoriant les “45 000” de Seine-Saint-Denis, éditée par la Ville de Montreuil et le Musée d’Histoire vivante, 2002, complétée en novembre 2007 (2014, 2019, 2020, 2022 et 2024) par Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages : Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé) et de Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 », éditions Autrement, Paris 2005 (dont je dispose encore de quelques exemplaires pour les familles). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique.
Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com