Plaque au  26, avenue Victor Hugo à Cachan
René Perrotet vers 1938 d’après une photo de famille © Frédérique Robert

Matricule « 45.970 »  à Auschwitz

René Perrottet : né en 1921 à Paris (14ème) ; domicilié à Cachan (Seine / Val-de-Marne) ; typographe ; jeune communiste ; arrêté par la police française le 8 août 1940 ; condamné à quatre mois de prison (Santé) ; maisons centrales de Clairvaux et de Gaillon ; interné au camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il meurt le 16 août 1942.

René Perrottet est né le 20 mai 1921 à Paris (14ème). Il est domicilié officiellement (d’après le recensement de 1936) chez ses parents au 26 avenue Victor Hugo à Cachan (Seine / Val-de-Marne),  dans une des habitations de l’ancienne Cité-Jardin aujourd’hui disparue.
Il est le fils de Germaine, Henriette Frings, 21 ans (née le 15 juillet 1899 à Jarville), confectionneuse et de Georges, René Perrottet 21 ans (né le 28 mai 1900 à Arcueil), livreur, son époux. Ses parents se sont mariés le 17 janvier 1920 à Paris 17ème. Il a treize frères et sœurs (douze sont vivants quand il est arrêté).
Il est imprimeur typographe de métier. René Perrottet est adhérent de janvier 1937 à septembre 1939 au Syndicat général du Livre et du Papier CGT qui devient en 1936 le Syndicat général du Livre (SGL-CGT) (1).

René Perrottet entre sa sœur Geneviève et leur mère ©  Frédérique Robert

Il est membre des Jeunesses communistes à Cachan et diffuse L’Avant-Garde. Il continue
clandestinement son action militante après la dissolution des organisations communistes (26 septembre 1939) et durant toute la guerre (sa classe n’étant pas mobilisable), jusqu’à son arrestation peu après l’occupation allemande.
À partir du 27 septembre 1939, René Perrottet vit en couple avec Raymonde Lapassade, qui habite au 6, rue Dupont de l’Eure à Paris 20ème.

L’Avant-Garde de juillet 1940

Le 26 janvier 1940, il est interpellé par la police devant la Chambre des Députés au cours d’une manifestation de la section française clandestine du Comité mondial des femmes contre la guerre et le Fascisme. Dûment contrôlé, il n’est pas arrêté.

Le 14 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France.. Les troupes allemandes occupent toute la banlieue parisienne et les départements voisins les jours suivants.  Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Le 8 août 1940, René Perrottet est arrêté par la police française pour distribution de tracts (il s’agit vraisemblablement du n° 16 de L’Avant-Garde clandestine datée de juillet 1940, diffusée début août dans tout le département de la Seine, qui titre au recto : « Gloire à la Jeunesse soviétique » et au verso « à la porte Pétain et sa clique » (fac-simile ci-contre). L’histoire familiale dit qu’il a été arrêté après une perquisition au domicile de ses parents, sur dénonciation – la police trouve des tracts (Frédérique Robert).
Une lettre de René Perrottet écrite le 4 mai 1941 depuis la prison de la Santé à l’attention du directeur le confirme (Archives des RG consultées par sa nièce) : « je fus arrêté le 8 Août 1940 après une perquisition au domicile de mes parents que j’occupais à ce moment-là et il y fut trouvé des tracts de l’ex-parti communiste ».
Inculpé par le commissaire de police d’infraction aux articles 1 et 3 du décret du 26 septembre 1939, interdisant les organisations communistes, pour « reconstitution de ligue dissoute ». René Perrottet
est mis à la disposition du Procureur et envoyé au Dépôt de la Préfecture le même jour. Il est placé sous mandat de dépôt et écroué à la Maison d’arrêt de la Santé le 22 octobre, en attente de jugement.
Le 8 février 1941 René Perrottet est jugé par la 15ème chambre correctionnelle de Paris avec une cinquantaine de militants communistes (dont 16 seront déportés avec lui à Auschwitz). Il est condamné à quatre mois de prison pour propagande communiste. Sur le conseil des avocats communistes (2), il fait appel de la sentence, comme ses autres camarades condamnés.

R.G. Le 11 avril 1941. Montage à partir du début de la liste. © Pierre Cardon

Le 11 avril 1941 les Renseignements généraux, adressent pour information aux services du nouveau Préfet de police de Paris – Camille Marchand – entré en fonction le 19 février 1941, une liste de 58 « individus » internés administrativement pour propagande communiste par arrêtés du Préfet de Police Roger Langeron, qui a
cessé ses fonctions le 24 janvier 1941. 38 d’entre eux ont été condamnés pour infraction au décret du 26 septembre 1939
Les RG mentionnent pour René Perrotet, outre ses dates et lieu de naissance : « Arrêté le 8 août 1940 pour distribution de tracts et condamné le 8 février 1941 par la 15ème chambre à 4 mois de prison ». Lire dans le site : le rôle de La Brigade Spéciale des Renseignements généraux dans la répression des activités communistes clandestines.

La Maison centrale de Clairvaux

René Perrottet ayant passé 6 mois à la Maison d’arrêt de la Santé aurait dû être libéré, la durée de la préventive couvrant la peine. Mais le Préfet de Police de Paris, Roger Langeron, applique avec zèle les recommandations de Vichy à l’égard des militants communistes, et ordonne son « internement administratif » (loi du 3 septembre 1940) (3). René
Perrottet est très probablement  transféré au dépôt de la Préfecture en attente d’un transfert en nombre pour un centre d’internement.
Le 27 février 1941, il est emmené avec 11 autres militants à la Maison centrale de Clairvaux (Aube), via la gare de l’Est jusqu’à la gare de Ville-sous-la Ferté, à l’arrêt « Clairvaux » (la gare est aujourd’hui désaffectée). Lire dans le site : La Maison centrale de Clairvaux

La Maison centrale de Gaillon

Le 8 avril, la veille de son procès en appel, il est extrait de Claivaux avec 7 autres internés, dont Marcel Andreas, Marcel Boyer, Louis Guidou, Robert Lambotte et Jules Vanzuppe. Une lettre de l’administration de la Santé en date du 20 juillet 1941 le confirme : « Il a été ramené à la prison de la Santé pour les besoins de l’instruction et sans que la Préfecture de Police en ait été avisée ».
Le 9 avril 1941 sa peine et confirmée. Leurs avocats, Antoine Hajje, Georges Pittard et Michel Rolnikas, seront arrêtés en juin 1941, internés à Compiègne et fusillés le 20 septembre 1941 comme otages communistes.
René Perrottet est maintenu à la Santé jusqu’en septembre 1941, la Maison centrale de Clairvaux étant saturée. Le 1er juillet 1941, il demande que soit accordé à son amie Raymonde un droit de visite : « je suis tout à fait sans visite soit de mon amie qui ne le peut, soit de mes parents qui m’abandonnent à mon triste sort ». La réponse à cette demande écrite est celle du 20 juillet et se termine par « Il n’y a pas lieu par ailleurs d’accorder la visite sollicitée ».
Le 25 septembre 1941, il est transféré à la Maison centrale de Gaillon dans l’Eure (3) où il est interné jusqu’au 5 mars 1942. Lire dans ce site : la-Maison-centrale-de-Gaillon

Registre de Gaillon (montage P. Cardon)

A Gaillon René Perrottet est affecté au 2ème étage du bâtiment F, chambre 6, lit 76.
Au début de l’année 1942, comme plusieurs autres internés, il adresse une demande de libération, acceptant par avance le principe d’une assignation à résidence, afin d’aider ses parents à subvenir aux besoins de leur famille nombreuse. La médaille d’or de la Famille française (8 enfants élevés et plus) vient en effet d’être décernée à sa mère (elle aurait refusé le prix Cognacq-Jaÿ d’après l’histoire familiale). Ayant pris connaissance de son dossier au camp, il fait valoir que sa condamnation n’est pas de 6 mois comme indiqué, mais de quatre mois.

Lettre confidentielle du Préfet de police de Paris à M. Caumont

Le 18 février 1942, le nom de René Perrottet figure sur une liste de 46 militants dont l’évasion serait préparée par la direction clandestine du Parti communiste (quatorze d’entre eux seront déportés avec lui à Auschwitz).

Le courrier précédant la liste de 46 noms

En effet, dans un pli confidentiel adressé à M. Pierre Caumont, Préfet délégué (directeur du secrétariat général pour la police), le Préfet de police de Paris l’informe d’un projet révélé par ses services « en vue de mettre en application les directives données par les dirigeants communistes à l’évasion « même par la force » d’un certain nombre de militants actuellement internés dans les camps de concentration, les responsables chargés de ce travail procèdent actuellement à l’élaboration d’une liste sur laquelle figurent les internés considérés comme des militants particulièrement convaincus, susceptibles de jouer un rôle important dans l’éventualité d’un mouvement insurrectionnel et pour lesquels le Parti semble décidé à tout mettre en œuvre afin de faciliter leur évasion. Après une première sélection, les dirigeants communistes ont retenu les noms ci-après de plusieurs internés de la région parisienne et de la province, qui seraient actuellement détenus pour la plupart au camp de Gaillon dans l’Eure» (4).

Le 21 avril 1942, son nom est inscrit par les services préfectoraux sur une liste de trente otages « fusillables », en représailles du sabotage de deux trains militaires (dem SF-Zug 906 und dem Gegenzug SF 806) dans le Calvados (parmi ces noms on trouve ceux d’André Tollet, René Perrottet, Georges Guinchan, Pierre Bourneix, Jean Berthoud). Lire à ce sujet dans le site Le double déraillement de Moult-Argences et les otages du Calvados (avril-mai 1942).

Le 5 mars 1942, René Perrottet est remis aux autorités d’occupation à leur demande avec 14 autres internés de Gaillon. Ils sont transférés en autocar au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122).
A Compiègne, il reçoit le matricule « 3700 » (recherches de madame Frédérique Robert).
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, René Perrottet est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

René Perrottet est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45970» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau).

Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz. Mais son numéro est attesté par le document ci-contre (photo du registre des morts d’Auschwitz, liste du 17 août 1942).

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau (Brzezinka), situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
On ignore dans quel camp il est affecté à cette date.

Dessin de Franz Reisz, 1946

René Perrottet meurt à Auschwitz, le 16 août 1942, d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 920 et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau) où il est mentionné avec ses dates, lieux de naissance et de décès, avec l’indication « Mosaisch » (Juif). Il s’agit d’une erreur, car d’une part, René Perrottet n’est pas immatriculé avec un numéro correspondant à la liste des Juifs du convoi du 6
juillet 1942 et d’autre part la fiche de renseignements du camp de Gaillon en date du 19 février 1942 signée du commandant Fournier le déclare catholique, ce que confirme sa nièce.

Fiche de Gaillon du 19 février 1942, mention « catholique ».

Un arrêté ministériel en date du 31 janvier 1997 paru au Journal Officiel du 8 mars 1997 porte apposition de la mention «Mort en déportation» sur son acte de naissance et jugement déclaratif de décès et reprend la date portée sur le certificat de l’état civil d’Auschwitz.

Son nom figure à la demande de son père sur le monument commémoratif de Cachan (5) situé à l’angle de la rue de la Division Leclerc et de l’avenue Vatier : « Aux déportés et fusillés », « Aux héros F.F.I. de Cachan tués en combat le 21 Août 1944 ».

René Perrottet est déclaré « Mort pour la France » le 18 janvier 1957 et homologué « Déporté Politique » le 12 novembre 1956 (source BAVCC). Le document est adressé à son père, Georges Perrottet.

A l’initiative de sa nièce une plaque en hommage au jeune militant a été dévoilée le dimanche 27 mai 2018, Journée nationale de la Résistance. Une conférence sur « La Cité-Jardin dans la tourmente 1939-1945 » était organisée la veille par le Conseil citoyen de la Cité-Jardin. « Une nouvelle étape après une rectification opérée l’été dernier. Son nom

Jean Darracq, Hélène de Comarmond, Frédérique Robert

avait en effet été inscrit par erreur parmi ceux des fusillés sur le monument dédié aux FFI de la commune » (Le Parisien).

L’Inauguration s’est faite en présence de Jean Darracq, président de l’Association nationale des familles de fusillés et massacrés de la résistance française et ses amis – ANFFMFR-A, de madame Hélène de Comarmond, maire et conseillère départementale de Cachan et de la nièce de René Perrotet, Mme Frédérique Robert. 

  • Note 1 : Avec la réunification syndicale CGT-CGTU en 1936, le Syndicat général du Livre et du Papier devient en août 1937 le Syndicat général du Livre (SGL) et à cette
    époque parait le premier numéro du  Livre parisien toujours publié aujourd’hui.
  • Note 2 : « L’internement administratif » a été institutionnalisé par le décret du 18 novembre 1939, qui donne aux préfets le pouvoir de décider l’éloignement et, en cas de nécessité, l’assignation à résidence dans un centre de séjour surveillé,
    « des individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique ». Il est aggravé par le gouvernement de Vichy fin 1940. La loi du 3 septembre 1940 proroge le décret du 18 novembre 1939 et prévoit l’internement administratif de
    « tous individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique« . Les premiers visés sont les communistes. Ces camps d’internement français sont désignés sous le nom de camp d’internement, centre de séjour surveillé ou camp de concentration.
  • Note 3 : La Maison centrale de Gaillon, transformée en caserne aux débuts du XXème siècle. retrouve sa fonction carcérale durant l’Occupation (…) : un camp d’internement administratif y est organisé. Plusieurs catégories « d’indésirables » y furent acheminées par les gouvernements du
    maréchal Pétain (…). Deux groupes importants constituent la population de ce camp : des politiques (130 hommes et 129 femmes) et des trafiquants de marché noir (272 hommes et 14 femmes). De nombreux communistes de la région parisienne sont arrêtés durant l’automne 1941 et conduits dans le camp de l’Eure. Parmi eux, Pierre Semard, ancien membre du Comité central, secrétaire de la fédération des Cheminots CGT. Ils sont rejoints par des auteurs de manifestations séditieuses : collage de papillons contre la politique du gouvernement, distribution de tracts, propos hostiles à la personne du Maréchal etc. Extraits du mémoire de Maitrise d’Hervé Bertonchini «Le camp d’internement administratif de Gaillon» Université de Rouen, 1993.
  • Note 4 : « évasion » : on peut émettre deux hypothèses sur cette curieuse note du 18 février. Elle peut résulter d’une information fournie par une « taupe » des RG au niveau de la direction communiste (on sait que les RG ont réussi à infiltrer celle-ci, cf. Frank Liaigre et Jean-Marc Berlière Le Sang des communistes). Mais elle peut aussi résulter d’un « coup politique », monté par le Préfet François Bard pour redorer son blason vis-à-vis du gouvernement (il va d’ailleurs être remplacé par Vichy le 21 mai 1942). En effet, le 17 janvier 1942 un responsable communiste Roger
    Ginsburger (alias Pierre Villon, le compagnon de Marie-Claude Vaillant-Couturier) s’est évadé de Gaillon, avec un cheminot, René Guégan. En dénonçant un complot d’envergure, le Préfet Bard peut espérer atténuer ses responsabilités. A l’appui de cette hypothèse on peut noter que cette liste ne comporte pas de dirigeants connus (pourtant Pierre Sémard, secrétaire général de la fédération des cheminots CGT, ancien secrétaire général du Pc, est interné à Gaillon jusqu’au 6 mars), mais beaucoup de très jeunes communistes (jugés le 8 février 1941). En tout état de cause, René Perrottet est ses camarades sont inscrits sur des listes d’otages mis à disposition des autorités allemandes pour être fusillés ou déportés « à l’Est ».
  • Note 5 : Sur le monument « aux héros FFI de Cachan », le nom de René Perrottet, correctement orthographié a été placé parmi les noms des fusillés. Sa nièce a entrepris des démarches auprès de la municipalité, pour examiner la possibilité de corriger cette erreur. celle-ci a été rectifiée (information Le Parisien 2018)
Monument de Cachan

Sources

  • Fichier national du Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC ex-BAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche individuelle consultée en octobre 1993 par André Montagne. Son nom y est mal orthographié (Perrotet) d’où une orthographe incorrecte dans mes ouvrages sur le convoi et sur mon blog précédent, avant les corrections apportées par sa nièce, Madame Frédérique Robert.
  • © Arbre généalogique de Mme Marie Françoise Boulanger.
  • Archives départementales de Paris : jugements du tribunal correctionnel de la Seine.
  • Archives de la Préfecture de police de Paris, cartons occupation allemande, Carnet B, BA 1774.
  • Death Books from Auschwitz(registres des morts d’Auschwitz), Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès établis au camp d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés) et Tome 1, cahier photos page 93.
  • ©  documents photographiques familiaux (Madame Frédérique Robert)
  • Montage photo du camp de Compiègne à partir des documents du Mémorial © Pierre Cardon
  • © Dessin de Franz Reisz, in « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946).
  • Archives de la Préfecture de police de Paris. Renseignements généraux. 11 avril 1941, liste de « 58 individus internés pour propagande communiste clandestine ».
  • Monument aux FFI, in © Site Internet MemorialGenWeb.

Notice biographique mise en ligne en 2012, complétée en 2016, 2018, 2020 et 2022 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce blog) en cas de reproduction ou d’utilisation

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