Témoignage d’Emile Bouchacourt sur son départ du camp de Royallieu le 6 juillet 1942 et l’arrivée à Auschwitz le 8 juillet (lettre du 14 avril 1978).

Lettre recto verso du 14 avril 1978

«Vers 3 ou 4 heures du matin, environ 1200 d’entre nous (ce sont les chiffres que j’ai entendu), sont rassemblés. Sur le parcours jusqu’à la gare peu de gens. Des ordres avaient été donnés de tenir les volets fermés. Arrivés à la gare, premier contacts brutaux avec les SS : coups de crosses, coups de pieds et j’en passe, pour nous faire monter en wagons à bestiaux. Nous sommes au moins à 60 ou 70 hommes par wagon. Lucarnes fermées et barbelées. Un récipient par wagon pour faire nos besoins. Sur le parcours, défense de nous donner à boire et à manger. Nous sommes arrivés à Auschwitz le 9 juillet. Vers 12 heures : et là a vraiment commencé notre calvaire. Fouille, vol de nos affaires, coups de schlague. Baignoire au chlore. Après une nuit enfermés dans un bloc toutes fenêtres fermées. Départ le lendemain pour le camp de Birkenau. Là, immatriculation. Le premier du transport des « 45 000 » était le camarade Roger Abada, « 45 157″ qui est d’ailleurs à la Fédé, et le dernier le camarade Zanzi qui avait le n° 45 277, qui est décédé je crois l’an dernier. ».
Comme plusieurs rescapés, Emile Bouchacourt a pensé que leur voyage avait duré 3 jours, et qu’ils étaient arrivés à Auschwitz le 9 juillet, tant les conditions du trajet avaient été terribles. De même il a pensé que l’immatriculation avait eu lieu à Birkenau, alors qu’elle eut lieu le 8 juillet, dès leur arrivée.

Pour toute reproduction de ce témoignage, prière de citer ce site : https://deportes-politiques-auschwitz.fr et la notice biographique d’Emile Bouchacourt qui y figure : BOUCHACOURT, Emile, Charles

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