Henri Brel : né en 1895 à Pont-à-Mousson(Meurthe-et-Moselle), où il est domicilié ; mouleur tuyauteur ; arrêté le 9 août 1941 ; interné au camp allemand de Compiègne le 18 août 1941 ; déporté à Auschwitz le 6 juillet 1942, où il meurt le 16 septembre 1942.
Désiré, Henri Brel (dit Henri) est né le 9 février 1895 à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) au 11 rue des Prêtres. Il est le fils de Jeanne, Antoinette Lombard (36 ans), et de François Joseph (43 ans), mouleur, son époux.
Il habite Pont-à-Mousson comme Ferdinand Bigarré (forgeron à la Société alsacienne des Hauts fourneaux et fonderie de Pont-à-Mousson) au moment de son arrestation.
Henri Brel exerce le métier de « mouleur tuyauteur » et habite à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) au moment du Conseil de révision. Son registre matricule militaire nous apprend qu’il mesure 1m 62, a les cheveux châtain, les yeux marrons, le front
fuyant, le nez « sinueux », le visage plein. Conscrit de la classe 1915, Désiré Brel s’est engagé pour la durée de la guerre le 6 août 1914 à la mairie de Toul.
Il est affecté au 156è Régiment d’Infanterie où il arrive le lendemain de son engagement.
Lors de la première offensive en Artois, Henri Brel est blessé par balle le 9 mai 1915 lors de l’assaut sur La Targette (fracture au coude et bras droit : il sera pensionné à 20 %). A sa sortie de l’hôpital, il passe au 240è Régiment d’Infanterie en juillet 1916, et il en est détaché en qualité de mouleur aux forges de Cran à Cran Gevriers près d’Annecy (décision du général commandant la 20è
région). Puis il passe au 97è RI et au 24è Chasseurs alpins. Affecté le 29 janvier 1919 au 114è Régiment d’Infanterie, il est
démobilisé le 21 août 1919 au dépôt du 89è RI. Il « se retire » à Sens (Yonne) au 11, rue Victor Guichard.
En 1921, il revient à Pont-à-Mousson, où il habite au 1, rue du Quai.
Pour la réserve militaire, il est alors « affecté spécial » comme manœuvre mouleur au titre des Hauts fourneaux et Fonderies de Pont-à-Mousson (août 1929, février 1936).
En 1937, Henri Brel a déménagé au 24 bis, rue Philippe de Gueldres à Pont-à-Mousson.
Il est arrêté le 9 août 1941, interné au camp allemand de Compiègne le 18 août 1941 et déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45 000»).
Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à leur déportation, voir les deux articles du site : La
politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages
Dans son dossier du Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC, Caen) on trouve uniquement au nom de Henri Brel, une attestation de la mairie de Pont-à-Mousson datée du 3 décembre 1945 indiquant : interné en 04/1942 à Compiègne, déporté le 06/07/1942 à Auschwitz, décédé le 16/08/1942.
Cf Article du site : Les wagons de la Déportation.
Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les «Judéo-bolcheviks» responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.
Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à leur déportation, lire dans le site «une déportation d’otages».
Son numéro d’immatriculation à son arrivée à Auschwitz, le 8 juillet 1942 pourrait être le « 45 299« . Il correspond en effet à un numéro vacant de la première liste alphabétique composant, avec trois autres la liste du convoi que j’ai reconstituée (incomplètement en raison de l’existence de ces trois autres listes, de la persistance de lacunes pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules).
On remarque néanmoins que ce visage est celui d’un homme d’une cinquantaine d’années. Mais seule la reconnaissance, par un membre de sa famille ou par une personne l’ayant connu, de la photo d’immatriculation publiée en haut de cette biographie pourrait désormais en fournir la preuve.
Contrairement à la date indiquée plus haut par la mairie, il meurt à Auschwitz le 16 septembre 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz et destiné à l’état civil de la municipalité d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 2 page 131).
Sous le nom de « H. Brel » il figure sur le monument aux morts de Pont-à-Mousson.
Sources
- Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès destinés à l’état civil de la ville d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
- © Site Internet «Mémorial-GenWeb».
- ©Archives en ligne et registres matricules militaires de Meurthe et Moselle.
- Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BAVCC, Caen), dossier individuel consulté par Arnaud Boulligny.
Notice biographique rédigée en janvier 2012 et complétée en novembre 2015 et 2024 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942», Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce blog) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette
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