L’école de Laroche Saint Cydroine
Georges Varenne : né en 1896 à Saint-Fargeau (Yonne) ; domicilié à Laroche-Saint-Cydroine (Yonne) ; instituteur ; communiste ; arrêté le 6 janvier 1941, interné aux camps de Vaudeurs et de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il meurt le 1er novembre 1942.

Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français et du mouvement social a publié une importante notice biographique de Georges Varenne (Tome 43, page 71 et CD-Rom édition de 1997, édition informatique) qu’il faut lire. Elle est rédigée par Michel Cordillot, son petit-fils, historien et professeur  d’Université, avec lequel j’ai entretenu une correspondance suivie. Les phrases empruntées à la notice du Maitron sont en italique rouge.

Georges Varenne est né le 4 septembre 1896 à Saint-Fargeau (Yonne). Il habite route de Laxon à Laroche-Saint-Cydroine au moment de son arrestation. Fils de Noémie Brisson, sans profession et de Gustave Varenne (1), instituteur, son époux.
Son registre matricule militaire indique qu’il habite à Brienon au moment du conseil de révision et est « élève-instituteur ». Il mesure 1m 70, a les cheveux châtain, les yeux gris, le front découvert, le nez moyen, et le visage ovale. Il a un niveau d’instruction « n° 4 » pour l’armée (a obtenu le
brevet de l’enseignement primaire
). Georges Varenne est élève maître à l’École normale d’Auxerre en 1915.  Mais, conscrit de la classe 1916, il est mobilisable au début de l’année 1915, comme tous les jeunes hommes de sa classe le sont après la déclaration de guerre d’août 1914.
Il est mobilisé au 1er Bataillon de chasseurs à pied où il arrive le 5 avril. Il passe alors le concours d’élève aspirant les 13 et 14 mars 1915 et il est admis au centre d’instruction de Joinville (ne pas confondre avec le bataillon, de Joinville créé en 1956). Il en sort avec le grade d’aspirant le 1er septembre 1915 et rejoint le 1er BCP. Le 8 octobre 1915, il est transféré au 2ème bataillon de chasseurs à pied où il arrive comme aspirant.
Le 2ème BCP est engagé en Champagne et en 1916 dans la Somme. Le 25 février 1916 la situation est critique. Le bataillon a pour mission de
rétablir une ligne depuis le bois de la Vauche jusqu’à Bezonvaux (au nord du fort de Douaumont) ; « Le front ployait, la situation était critique; la division, amenée en hâte, sans ses convois, sans son artillerie, fut engagée dans la nuit du 24 au 25 pour aveugler une brèche. Des poitrines seules étaient offertes, aux coups de l’ennemi, en attendant l’arrivée du matériel » (historique du 2ème BCP). « Le 2ème BCP est anéanti dans le bois de la Vauche de même que le bataillon du 208ème RI qui se trouvait en soutien dans le bois d’Hassoule ».
Georges Varenne est cité à l’ordre de la 306ème brigade (O/J du 15-03-1916). « Au cours du combat du 25 février, a entraîné sa section sous un
bombardement violent et l’a portée à l’emplacement désigné par le commandant de la compagnie. A contribué par son sang-froid à maintenir le calme
et le bon ordre dans sa section dans les circonstances les plus périlleuses et les plus critiques
. »
Il est décoré de la Croix de guerre avec étoile de bronze pour ce fait d’arme.  Le 2 mars 1916, dans les tranchées de Vaux, Georges Varenne est blessé par éclats d’obus (face externe de la cuisse droite et poignet gauche). Le bataillon est engagé en Lorraine en 1917. En janvier il est engagé sur le front principal de Verdun, depuis Bezonvaux à l’est, jusqu’à la cote 304, à l’ouest. Le 13 février 1918, Georges Varenne est promu sous-lieutenant. Les 2ème et 4ème BCP alternent pour l’organisation et la défense d’un centre de résistance appelé le « sous-secteur des chasseurs ». Ils sont sous les bombardements allemands par obus explosifs et toxiques. Le 26 février, dans le ravin de Trissol, Georges Varenne est intoxiqué par les gaz. Évacué, il reste aveugle pendant un mois. Après
avoir été soigné, il est renvoyé au front.

Le 20 août 1918, le 2ème BCP contre attaque pour reprendre le plateau de Nouvron (bataille de l’Ailette). Les pertes sont lourdes : la deuxième compagnie est décimée, plusieurs officiers sont tués. Georges Varenne prend le commandement d’une compagnie devant le village de Vieuxy. Il est cité à l’ordre du 1er corps d’armée le 8 septembre 1918 et décoré de la Croix de guerre avec étoile de vermeil : « Officier ayant une haute conception de son devoir. Ayant à prendre le commandement d’une compagnie dans la journée du 20 août, a su tirer le maximum d’une unité très éprouvée et a contribué puissamment à repousser deux contre-attaques ennemies, communiquant à tous son ardeur et sa bravoure ». Le 15 octobre 1918, il est cité à l’ordre du 7ème Corps d’Armée et décoré d’une deuxième étoile de vermeil : « A dirigé avec entrain et intelligence une reconnaissance sur les tranchées d’un village entièrement dominé par les positions ennemies. A permis, grâce aux renseignements qu’il a rapporté, l’occupation du village dans les meilleures conditions possibles, malgré un feu violent de mitrailleuses ennemies ».
Il est envoyé en « congé illimité de démobilisation » le 24 septembre 1919, sous- lieutenant de réserve. En août 1920, il est promu lieutenant de réserve.
Au retour du front, il devient un ardent défenseur de la paix. « Très marqué par la guerre, il adhéra à l’Association républicaine des anciens
combattants. Il avait refusé la Légion d’honneur qui lui avait été proposée
« . « Il fut démobilisé en 1918 avec le grade de lieutenant. Très marqué par la guerre, il adhéra à l’Association républicaine des anciens combattants. Il avait refusé la croix de guerre qui lui avait été proposée« .
Georges Varenne est alors nommé instituteur à Nuits-sous-Ravière. En 1919, il adhère au Parti socialiste S.F.I.O comme membre de la section de Nuits-sous-Ravières.

Pierre Varenne

Il épouse Lucienne Gallimard le 20 septembre 1919 à Brienon-sur-Armançon (Yonne). Leur fils, Pierre naît le 25 juin 1920 à Brienon (2).
Georges Varenne est déplacé d’office à la suite des grèves des carriers dont il soutient l’action en mai 1920, et est nommé à Saint-Fargeau. «Au moment du congrès de Tours, Georges Varenne suivit la majorité et rejoignit le Parti communiste avec l’ensemble des membres de sa section. Il resta secrétaire de la cellule ainsi formé ». Il devient secrétaire de la section communiste de Saint-Fargeau (89) : il est « de nouveau inquiété en 1923 pour ses idées communistes« .

Le 11 septembre 1924, Georges Varenne se remarie à Saint-Fargeau avec Cécile Rimbault (3), née le 7 juillet 1900 à Lainsecq – Yonne. Le couple a deux filles, Suzette (née en 1926)(4) et Monique (née en 1929) . «Toujours sur la brèche – écrit son épouse – toujours prêt à aider chacun, s’occupant beaucoup de la jeunesse, il était adoré de ses élèves ».

L’école d’Irancy © Pierre Cardon
La plaque sur l’école d’Irancy © Pierre Cardon

En 1925, il est muté à Irancy, petit village de vignerons où il enseigne durant 13 ans (ci-contre photos de l’école et de la plaque). Il y crée une cellule communiste « dont il fut le secrétaire pendant quatre ans. Il fut ensuite secrétaire de la section d’Auxerre-campagne, élu membre du bureau départemental, puis du bureau régional Yonne-Côte-d’Or« . Robert Bailly, alors instituteur à Coulangeron, parle de lui avec émotion dans son ouvrage « Occupation hitlérienne et Résistance dans l’Yonne » : « C’était un maître de grande renommée. Il faisait de l’école un centre de vie intellectuelle, morale et sociale, et il était apprécié de tous (…) J’appréciais la richesse de son vocabulaire, la netteté de sa diction et l’efficacité de ses méthodes pédagogiques« .
« Georges Varenne et ses frères, Robert Varenne (né en 1892, mort en 1927 des suites de ses blessures de guerre) et André Varenne (5) militèrent au Syndicat national des instituteurs, tout en adhérant à la Fédération unitaire de l’Enseignement (sept adhérents à ses débuts). L’un d’entre eux avait été en 1920 secrétaire du syndicat de l’Enseignement CGT de l’Yonne. Toutefois, vers 1929, Georges Varenne et André Varenne furent en mesure de créer une section CGTU de l’Enseignement. En 1932, Georges Varenne était secrétaire du Cartel unitaire des Services publics de l’Yonne ».
Le 28 août 1929, la commission de réforme militaire de Troyes le propose pour une pension temporaire de 20 % pour « bronchite et emphysème, lagophtalmie de l’œil gauche et astigmatisme irrégulier, acuité de 6/10 non améliorée, cicatrice crête iliaque droite (…) », pension renouvelée par la commission de réforme de Troyes en 1931, 1933 et 1935.
«Le «Travailleur» du 26 novembre 1932 annonce une réunion du mouvement d’Amsterdam à Irancy, dans le vignoble de l’Auxerrois, avec Jeram et Froissart, à l’initiative du secrétaire de la cellule communiste Georges Varenne» (Guy Lavrat : le mouvement Amsterdam-Pleyel dans l’Yonne).
« De 1931 à 1934, il assuma en outre les fonctions de gérant du Bulletin du syndicat de l’enseignement laïque de l’Yonne. Professionnellement, Georges Varenne fut un ardent propagandiste des méthodes Freinet ; il fut aussi le fondateur dans son département de la Mutuelle d’assurance des instituteurs (MAIF). Profondément pacifiste, Georges Varenne milita au sein du mouvement Amsterdam-Pleyel ; la guerre d’Espagne allait le persuader que le recours à la force serait inévitable contre le fascisme. L’avènement du Front populaire l’amena à donner une part plus importante à ses activités politiques. En 1936, il était secrétaire du comité de Front populaire d’Irancy et faisait partie du bureau régional du PC. Il se présenta également au conseil général dans le canton de Vermenton en 1937.« 

A Laroche en 1939

Classé un des trois meilleurs instituteurs du département, il obtient en 1938 le poste de directeur d’école à Laroche-Saint-Cydroine, « pour permettre aux enfants de poursuivre leurs étude – écrit Mme Cécile Varenne, qui est secrétaire de mairie à Laroche-Saint-Cydroine, – « Là, dans cette cité cheminote, il y avait à faire : réunions, organisation de grèves des cheminots, etc… Il était partout« . « Il fut, avec son frère André Varenne (5), l’un des principaux organisateurs de la grève du 30 novembre 1938 dans l’Yonne, action qui devait servir de prétexte au préfet Bourgeois pour les révoquer« .«Pierre Sansoy – instituteur communiste à Villiers-Nonainsse débattait comme il pouvait au syndicat des instituteurs à peu près seul contre tous. Devant un auditoire décidé à tous les compromis pour sauver la paix, il tentait vainement de développer l’idée de se montrer ferme devant l’expansion nationale-socialiste. Georges Varenne le secondait parfois, trop rarement, et Pierre le lui reprochait.» (Robert Bailly). « Le 27 août 1939, Georges Varenne représentait la direction régionale communiste lors d’une réunion de militants locaux convoqués à Joigny pour examiner la situation résultant de la signature du Pacte germano-soviétique. Au terme des débats, il avertit les camarades présents que le parti risquait d’être mis hors la loi et leur demanda de constituer des stocks de papier et de prendre leurs dispositions pour fonctionner dans la clandestinité ».
« Ses lettres et divers témoignages laissent penser qu’il se démarqua implicitement de la ligne de la guerre impérialiste défendue par le PCF durant cette période« .
Georges Varenne est mobilisé le 2 septembre 1939 comme lieutenant de réserve, faisant fonction de capitaine dans un régiment de pionniers. Il parvint lors de la débâcle à faire passer sa compagnie en zone libre par le dernier train.

Soldats allemands à Sens

Le 14 juin 1940, les premières troupes allemandes venant de Troyes ou de Romilly-sur-Seine, pénètrent dans le département de l’Yonne. A cette même date, la gare de Migennes subit un bombardement. Les attaques aériennes vont se poursuivre jusqu’au 15 juin, faisant de nombreux blessés et causant des dégâts importants dans le département. La 10ème Panzerdivision investit Laroche Migènes. Trois Kreiskommandantur sont installées à Auxerre, Avallon et Sens jusqu’en janvier 1942, date à laquelle elles sont remplacées par des annexes de la Feldkommandantur 745 installée à Auxerre.  Le 22 juin, l’armistice est signé.
Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).
Le Parti communiste se réorganise dans la clandestinité à Auxerre et à Sens. Dès les premières distributions de tracts, les communistes seront réprimés. Le Préfet prend dès le 11 novembre 1940 un arrêté qui conduit deux militants de Sens en prison, tandis que cinq autres font l’objet d’une mesure d’internement administratif. Les perquisitions se multiplient. Des personnes suspectées de sympathies communistes sont convoquées à la préfecture et dans les sous-préfectures et assignées à résidence. Des instituteurs soupçonnés d’être communistes, socialistes ou francs-maçons sont révoqués début décembre. En janvier 1941, le Centre d’internement administratif de Vaudeurs est ouvert. Le sous-préfet de Sens écrit : « Seule la brutalité de la répression permettra de sauver la France du péril communiste » (in AJPN).
Pendant l’Occupation : «dès le mois de janvier 1941, le préfet de l’Yonne, dans un rapport à l’ambassadeur délégué général du gouvernement français des territoires occupés à Paris, affirme qu’une répression impitoyable doit «permettre de lutter efficacement contre la gangrène bolchevique». Le 9 janvier (…), le préfet Bourgeois ouvre le «camp» de Vaudeurs pour y interner des opposants politiques, pas tous communistes » (in AJPN).

Démobilisé et de retour à Laroche, il reprend son poste de directeur d’école, remettant en état les classes pillées par l’occupant, jusqu’à sa révocation le 10 décembre 1940 (16 instituteurs ayant participé à la grève du 30 novembre 1938 sont ainsi révoqués – communistes, mais aussi socialistes et francs-maçons). Une « Lettre aux enseignants » protestant contre cette mesure circule dans le département.
Georges Varenne gagne alors sa vie comme agent d’assurances.
Il est contacté dès août 1940 par René Roulot (arrêté le 1er mars 1942 à Dijon, fusillé le 18 avril 1942 à Troyes). Robert Bailly qui a lui aussi été contacté écrit « A Laroche Georges Varenne paraît un peu en retrait, mais une nouvelle visite faite avec Georgette Sansoy – institutrice à Saint-Sauveur – en octobre, le décidera définitivement« .
Il participe alors activement, à compter du mois d’octobre, à la réorganisation clandestine du Parti communiste dans l’Yonne. Il diffuse des tracts sous les portes et dans les boites à lettre avec « le mécanicien artisan Emile Tabarant« . Cécile Varenne cite le témoignage écrit de Marcel Mugnier (« Albert ») en 1947, à propos d’un dépôt d’armes, rapport dont la véracité est contestée par Robert Bailly (6). Georges Varenne est arrêté le 21 juin 1941 par la police allemande « revenant pour une fois d’une promenade ensemble, la Gestapo (en réalité la Feldgendarmerie) s’est présentée à la maison, avec une longue liste de noms, rafle formidable dans le coin Migennes-Laroche ». Son épouse pense qu’il est dénoncé. Mais il est incontestable que son arrestation a lieu dans le cadre de l’«Aktion Theoderich» : le jour de l’attaque hitlérienne contre l’Union soviétique, sous ce nom de code, les Allemands arrêtent plus de mille communistes dans la zone occupée, avec l’aide de la police française. D’abord placés dans des lieux d’incarcération contrôlés par le régime de Vichy, ils sont envoyés, à partir du 27 juin 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré parla Wehrmachtet qui ce jour là devient un camp de détention des “ennemis actifs du Reich”. «Seule la brutalité de la répression permettra de sauver la France du péril communiste» écrit le sous-préfet de Sens ».  Georges Varenne est écroué à la maison d’arrêt de Troyes, rue Hennequin, le 23 juin.

Lettre du 23 juin 1941

Il écrit 8 lettres à sa femme, dont la première est datée du 23 juin à 6 heures du matin. Il est transféré à la prison d’Auxerre quelques jours après. Il est transféré à Compiègne le 13 juillet 1941.
Madame Varenne raconte « ce 13 juillet au matin, alors que je me rendais à la prison, j’ai rencontré cette pauvre troupe qui partait en gare. Un vieux militant a fait arrêter tout le convoi en criant : « Varenne, c’est ta femme ». Il était le dernier. Même les Allemands n’ont pas pu nous empêcher de marcher côte à côte et lui de me passer des consignes que j’ai suivies à la lettre ». (Cécile Varenne, lettre du 7 mars 1972). Le 12 juillet à midi, il envoie une lettre depuis la gare du Nord.

De nombreux témoignages de ses camarades rendent compte de son action : il donne des cours, réclame cahiers et crayons plus encore que de la nourriture, et devient un des responsables de l’organisation clandestine du camp.A Compiègne, il reçoit le n° matricule 1231, est affecté au bâtiment C5, au B2 (22 septembre 1941), A4 (28 octobre 1941), puis en juin 1942 au bâtiment C1. Sa femme, ayant obtenu deux autorisations de visite pourra le voir une fois, avec deux de ses enfants.

Carte lettre du FT 122 avec son numéro matricule

Dans le camp A des « politiques« , responsable de son baraquement, il prend d’importantes responsabilités au sein du Parti communiste clandestin.
A la mort de l’avocat Michel Rolnikas, fusillé au Mont Valérien le 20 septembre 1941, Georges Cogniot devient «Lagerältester» («doyen» du camp) et prend la direction du triangle de direction du Parti communiste clandestin, avec Georges Varenne et Roger Poujol ancien instituteur à Petit-Couronne (il sera déporté à Buchenwald en 1943).

Maurice Rideau, rescapé du convoi, raconte les feintes parties de belote qui cachent des réunions entre responsables de la Résistance clandestine : elles se tenaient dans la chambrée de Georges Varenne, avec Yves Jahan et deux autres camarades. Un cinquième faisait le guet.

Eugène Garnier écrit à sa femme (22 mai 1947) «Votre lettre m’a profondément touché, car votre mari a laissé en moi un souvenir inoubliable : c’était un grand cœur, un homme d’action et de courage (…) C’est surtout à Compiègne que j’ai pu l’apprécier (…) quand je suis arrivé, il était déjà chef de bâtiment et c’est lui qui nous a accueillis en octobre 1941. Très au courant de la vie du camp il a tout mis en œuvre pour nous faciliter nos conditions d’existence. Par la suite ayant rentré moi-même dans la vie organique du camp, tant au plan organique que moral, j’ai eu avec lui des rapports très fraternels».

Respecté et admiré de tous, il est désigné pour figurer au nombre des partants lors de l’évasion du 22 juin 1942. « Georges Varenne était sur la liste des partants et Georges Cogniot tombé malade était incertain. Notre Georges insista pour que le dirigeant national du PCF et l’universitaire de grande valeur s’évade coûte que coûte. Il s’offrit de rester et de lui succéder, s’il le fallait, comme responsable du camp. Ce qui fut fait». (Robert Bailly).
Pour Michel Cordillot qui a interrogé André Tollet, Georges Varenne était en désaccord avec la ligne donnée par Jacques Duclos de mise en route de la résistance armée : « Comme les partants étaient destinés à impulser l’organisation de la lutte armée, on comprend aisément qu’il ait été remplacé par quelqu’un de plus convaincu sur l’opportunité d’une entrée en résistance armée« . Lors du bombardement du camp (7) dans la nuit du 23 au 24 juin «Il est sorti indemne, alors que sa fenêtre a été arrachée et que tout a croulé autour de lui. Retiré brusquement de son sommeil, il a porté vivement secours à ses camarades blessés et les a transportés à l’infirmerie». Mlle Pourvoyeur, assistante de la Croix rouge.

Du 12 juillet 1941 au 29 juin 1942, il a écrit à sa femme et ses enfants 61 lettres ou cartes du camp, qui commencent presque toutes par « mes bons chéris ». Cécile Varenne les a toutes conservées : elle figurent dans le Fonds Varenne au Musée de la Résistance nationale et apportent de précieux témoignages sur la vie au camp. Il y mentionne deux conférences qu’il a faites, « le département de l’Yonne » et « la vie des vignerons en Basse Bourgogne » (avril 1942). Il dresse une liste de matériel scolaire à lui faire parvenir. Il prépare au certificat d’études une quarantaine de ses camarades.

Les 16 juillet et 19 août 1941, il signe des procurations permettant de toucher sa pension militaire d’invalidité et « toutes sommes pouvant me revenir».

A la suite de nombreuses démarches, Cécile Varenne obtient deux autorisations de visite. La première a lieu le 17 avril 1942… Mais elle ne pourra utiliser la deuxième, son mari ayant déjà été déporté. Le «Fonds Georges Varenne» conserve les nombreuses interventions qu’elle effectue auprès des autorités françaises et allemandes, de la croix rouge allemande,

Lettre de Mlle Pourvoyeur à Cécile Varenne

Mlle Pourvoyeur (devenue madame Bouvard à la fin de la guerre), assistante de la Croix rouge au camp a entretenu une importante correspondance avec elle. Dans sa première lettre (2 janvier 1942) elle lui apprend « j’ai le plaisir d’avoir comme « homme de confiance » monsieur Varenne, qui se dévoue ainsi pour ses camarades. Je puis vous assurer qu’il est en excellente santé». Au fil de ces courriers, qu’elle brûle régulièrement, elle a pu transmettre à Georges Varenne des nouvelles de son frère et le succès aux examens de sa fille aînée. Mais il ignorera celui de Monique qu’elle n’apprend qu’après le départ du convoi. Sa dernière lettre, pleine de sensibilité, date du 8 juin 1945, où elle fait état d’une longue lettre d’Eugène Garnier qui lui a appris la mort de Georges Varenne.

Depuis le camp de Compiègne, Trois icaunais seront déportés à Auschwitz : Maurice DadéNorbert
Debrie
 et Georges Varenne (8).

Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, Georges Varenne est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Le 8 juillet 1942, lorsque les déportés touchent leurs « tenues de bagnards » à Auschwitz, il est frappé « pour avoir réclamé pour sa veste qui était trop petite. Il avait oublié ses lunettes sur la fenêtre avec son mouchoir » écrit Albert Morel, de Lure, (lettre à Cécile Varenne le 2 juillet 1945).

Certificat de décès de Georges Varenne in Auschwitz 1940-1945 T 4 p 114 (en anglais)

On ignore son numéro d’immatriculation. Le numéro «46117 ??» figurant dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 (éditions de 1997 et 2000) correspondait à une tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules. Cette reconstitution n’a pu aboutir en raison de l’existence de quatre listes alphabétiques successives, de la persistance de lacunes pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Il ne figure plus dans mon ouvrage « Triangles rouges à Auschwitz».

On sait néanmoins que Georges Varenne fait partie de la moitié du convoi qui reste à Birkenau après le partage du convoi en deux parties. Il est affecté au Kommando Kanal avec d’autres enseignants (Yves Jahan et Robert Ligneul).

Roger Abada a gardé le souvenir du comportement exemplaire de Georges Varenne : « Durant cette période où les « 45.000 » disparaissent dans les fours crématoires, une figure de saint laïc se détache parmi d’autres : celle de Georges Varenne, instituteur de l’Yonne. Ancien combattant de la Guerre 14-18 où il a perdu un œil, il donne sa ration de soupe ou de pain à ses camarades trop faibles, leur rend confiance alors que tout leur semble perdu. Son attitude en impose même aux bourreaux. Lorsqu’il meurt, épuisé, son chef de block, une brute immonde qui se vante de tuer chaque jour trente détenus à coups de bâton, dit aux internés : « Découvrez-vous devant cet homme ».

Léon Thibert de Châlons-sur-Saône écrit à son frère (6 juillet 1945) : « Il était employé à de gros travaux, très pénibles. Très faibles nous faisions un canal autour de ce maudit camp, il fallait manier la pelle et la pioche sans repos, sans nourriture et frappés sans cesse. Votre frère n’étant pas habitué à ces gros travaux manuels, fut bien vite épuisé de fatigue et de faim, ce qui lui amena la mort sans trop de grande souffrance. Il s’est éteint comme un bon vieillard. Il est décédé entre le 20 et le 25 septembre». Georges Varenne a 46 ans, Léon Thibert 30.

Pour André Faudry, qui est lui aussi à Birkenau, Georges Varenne est mort au mois d’août 1942 à bout de force, au Block 10. « Il s’est couché un soir. Le lendemain nous l’avons retrouvé mort ». Les derniers mots qu’ils échangent « Allons mon vieux, remonte çà ! Il me répondit « c’est pas la peine de me remonter le moral. Quand il n’y a plus d’huile dans la lampe, c’est fini ».

Georges Varenne meurt à Auschwitz le 1er novembre 1942 d’après son certificat de décès établi au camp pour le registre d’état civil de la municipalité d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 1272).

Sa fiche d’état civil établie en France après la Libération porte toujours la mention «décédé le 15 septembre 1942 à Auschwitz (Pologne)», s’appuyant sur les dates approximatives indiquées par rescapés. Mais il est regrettable que le ministère n’ait pas corrigé cette date, à l’occasion de l’inscription de la mention « mort en déportation » sur son acte de décès (Journal officiel du 8 juillet 2001). Ceci était pourtant rendu possible depuis la parution de l’ouvrage publié par les historiens polonais du Musée d’Auschwitz en 1995. Lire dans le blog Les dates de décès à Auschwitz.

Plaque sur le groupe scolaire Georges Varenne. © Pierre Cardon

L’école primaire publique de Laroche-Saint-Cydroine porte son nom (une plaque sur le mur de l’école, rappelle qu’il en fut le directeur). Une autre plaque est apposée sur le mur de la petite école d’Irancy. Une rue de Laroche-Saint-Cydroine porte son nom.Selon son fils, une cellule du PCF à Branches (à 9 kms de Laroche) a porté son nom.

On trouve dans l’ouvrage de Monique Houssin Résistants et résistantes en Seine-Saint-Denis, l’indication d’une salle « Georges Varenne » située dans le complexe Edouard Vaillant à Bobigny. Indication reprise sur plusieurs sites internet. Il s’agit d’une confusion avec la salle « Paul Varenne », jeune militant communiste balbynien, lui aussi déporté à
Auschwitz le 6 juillet 1942, qui ne semble pas avoir de lien de parenté avec Georges (
© Gilbert.joubert.pdf‎. service des ressources historiques de l’Hôtel de ville de Bobigny).

Dans « témoignages sur Auschwitz », Eugène Garnier conclut son témoignage par cette phrase où il cite Georges Varenne. « Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont
péri dans les chambres à gaz et les fours crématoires du maudit « camp de la mort ».
 Pourtant de cette multitude de martyrs, des noms de combattants se détachent comme un exemple éternel pour les survivants : Danielle Casanova, Georges Varenne
, parmi tant d’autres sont de ceux-là. Rudolf Friemel, Ludwig Wessely et notre dirigeant viennois Ernst Burger ont concrétisé par leur supplice la lutte commune de tous les peuples contre la barbarie fasciste ».

  • Note (1) : Gustave Varenne fut conseiller municipal de Brienon-sur-Armançon pendant onze ans, dont six comme maire de la commune (in Wikipédia).
  • Note (2) : Pierre Varenne, connu sous le nom de Pierre Louki, jeune résistant, a travaillé comme horloger chez M. Debrie de Noyons comme le souhaitait son père, qui a connu celui-ci à Compiègne et d’où il a été libéré en janvier 1942. Mais cela ne le passionne guère et il décide d’être comédien (sous la direction de Roger Blin, il joue « en attendant Godot »). Il est aussi auteur de chansons à succès. Il a écrit pour Lucette Raillat (« la môme aux boutons »), Georges Brassens, Jean Ferrat, Catherine Sauvage, Juliette Greco, Cora Vaucaire, Isabelle Aubret et Annie Cordy. Il collabore avec Serge Gainsbourg («des p’tits trous») et écrit pour France Culture.
    Pierre Louki, dédicace

    Il écrit une dramatique « Et pourtant le soleil » un récit assez autobiographique, malheureusement jamais joué, se situant « pendant la guerre de 40 ». Il m’a accordé deux longs entretiens et m’a dédicacé un exemplaire sa dramatique : « A Claudine Cardon-Hamet, pour son immense travail. L’affectueuse reconnaissance d’un fils de « 45000 ». Il est décédé en 2006. En 2009 la commune de Brienon-sur-Armançon où il est né, a donné son nom au nouvel l’espace culturel.

  • Note (3) : Cécile Varenne est trésorière départementale du Comité mondial contre la guerre et le fascisme dans les années trente, responsable du comité de base du mouvement Amsterdam Pleyel à Migennes et présidente du Comité de Laroche de l’Union des femmes françaises à la Libération (in Maitron).
  • Note (4) : Suzette, institutrice, résistante, responsable fédérale communiste, militante syndicale au SNI, présidente nationale de l’Union nationale des retraités et personnes âgées (UNRPA), épouse de Jean Cordillot, député communiste. Une passionnante biographie de Suzette Cordillot née Suzette Varenne, in le Maitron en ligne 2011, à paraître.
  • Note (5) : André Varenne est né en 1894. Instituteur, militant communiste et syndicaliste au SNI, « il fut avec son frère un des organisateurs de la grève du 30 novembre 1938 dans l’Yonne, action qui devait servir de prétexte au préfet Bourgeois pour le révoquer le 10 décembre 1940. André Varenne participa activement à la réorganisation du PCF dans la région de Saint-Florentin, où il avait trouvé un travail de comptable ». Il est arrêté le 3 ou 5 mars 1942 dans une vague d’arrestations opérées par la Gestapo et les services du commissaire spécial Grégoire qui ont été requis pour l’occasion, puis relâché le 18 mars faute de preuves. « Actif au sein du Front national et du réseau Jean-Marie de l’Intelligence Service, il organisa des parachutages d’armes, puis rejoignit le maquis des Ormes (Puisaye) et enfin le 1er régiment des volontaires de l’Yonne après la libération du département. Instituteur à Saint-Aubin-Chateauneuf jusqu’à sa retraite, André Varenne resta la principale figure locale du PCF bien que n’exerçant plus de responsabilité officielle ». André Varenne est mort en 1963.
  • Note (6) : «L’Organisation spéciale se constitue sous l’impulsion et la direction de Georges Varenne, officier de réserve. L’OS se livre à une récupération intensive d’armes (un important dépôt est constitué par Georges Varenne au cours de l’hiver 1940-1941 chez Charles et Clémence Dupuy à Chateauvallon. Il s’agit d’armes françaises récupérées à la débâcle dans la forêt de Quarré les Tombes, de grenades et de munitions) et à des sabotages. La première direction clandestine est constituée de Georges Varenne, René Roulot et René Froissart ». In rapport «Groupe spécial de sabotage de l’Yonne» par Marcel Mugnier (document certifié par le colonel Favelet chef de la section HOR sur service historique de l’armée). Cependant Robert Bailly a contesté en 1991 pour Michel Cordillot l’exactitude des faits rapportés par Marcel Mugnier. Pour Robert Bailly, si Marcel Mugnier a bien connu la cache d’armes de Chateauvallon – il fut à plusieurs reprises hébergé chez les Dupuy – il n’est resté que 4 mois dans l’Yonne, où il n’est arrivé qu’après les fusillades d’avril 1942 et n’a donc pas pu avoir connaissance des activités de Georges Varenne, qui selon lui n’a pas eu de responsabilité dans la constitution d’une OS qui n’existait pas à ces dates, ni à la direction clandestine du Parti communiste : «Froissart et Varenne n’ont jamais été à la direction que seul Roulot assurait». « Le document tend à avancer la date du passage du politique au militaire que, dans l’Yonne, la sauvage répression a fait reculer ».
  • Note (7). Les internés restent terrés dans leur chambre, craignant d’être massacrés par leurs gardiens s’ils sortent dans la cour. A leurs yeux, il s’agit d’une mesure de représailles à l’évasion du 22 juin décidée après la venue au camp, le 23 juin, d’Otto von Stülpnagel, Commandant militaire en France (cf. André Poirmeur, Compiègne 1939-1945, 1968, p.128) .
  • Note (8) : Contrairement à ce qu’indique le site, par ailleurs excellent, de l’Arory (n° 16 de l’Yonne Mémoire, mai 2006) dans un dossier intitulé « les déportés non raciaux de l’Yonne » il n’y a que trois icaunais déportés dans le convoi dit des « 45.000 » (Maurice Dadé, Norbert Debrie et Georges Varenne). En effet Pierre Leroy, qui est mentionné sur le site comme un habitant de l’Yonne déporté dans le convoi des « 45.000 » est un cheminot niortais, arrêté le 3 juillet 1941, à son domicile de Niort, par des policiers français, en raison de ses activités politiques antérieures. Il est détenu à la prison cellulaire de Niort, puis en septembre 1941, il est interné au petit centre d’internement administratif du château de Vaudeurs, dans l’Yonne. Pierre Leroy y côtoie alors Norbert Debrie, qui sera transféré avec lui à Compiègne et déporté avec lui à Auschwitz.

Sources

  • Correspondance avec Michel Cordillot, son petit-fils, professeur des Universités (24 septembre 1991).
  • «Fonds Georges Varenne», Musée de la Résistance nationale. Champigny.
  • Souvenirs de son fils Pierre Louki, cassette enregistrée en mars 1991.
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Le Maitron, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997, Maitron en ligne 2011.
  • Correspondances de Roger Arnould avec Mme Cécile Varenne (1972)
  • Témoignages de rescapés : Roger Abada, René Petitjean, Albert Morel, Léon Thibert, Maurice Rideau.
  • Robert Bailly : « Occupation hitlérienne et Résistance dans l’Yonne » (pages 144 et 1455) et « Les feuilles tombèrent en avril » (pages 24 et 35).
  • Joël Drogland, in Bulletin n° 8 de «Yonne Mémoire ».
  • Archives départementales de l’Yonne en ligne, état civil de Saint-Fargeau.
  • Article de Roger Arnould : «Les anciens combattants livré par Pétain », in «Patriote Résistant».
  • «Death Books from Auschwitz», Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Paris 1995 (basés essentiellement sur les certificats de décès, datés du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, relatifs aux détenus immatriculés au camp d’Auschwitz. Ces registres sont malheureusement fragmentaires.
  • © Sitewww.mortsdanslescamps.com
  • Photos Laroche Saint Cydroine et Irancy © Pierre Cardon
  • Certificat de décès. In « Auschwitz, 1940-1945« , volume IV page 114.
  • Registres matricules militaires.
  • « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946). Témoignage d’Eugène Garnier, p. 183.

Notice biographique rédigée en juillet 2011, complétée en 2018 et 2022 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce blog) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice. Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

2 Commentaires

  1. Bravo pour ce remarquable travail de mémoire. Admirateur et interprète des chansons de son fils Pierre Louki amis de son petit fils prénommé "George" je ne peux qu'être sensible à tout ce passé héroïque qui a nouri son inspiration.

    Philippe Schwall

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