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GUILLARD Raymond

Guillard Raymond



Matricule « 45641 » à Auschwitz

Raymond Guillard est né le 12 mars 1917 à Caen (Calvados) où il habite 74 rue de Falaise. Il est célibataire. Comptable.
Militant communiste, il subit une première arrestation en janvier 1941, à son domicile, (avec André Montagne et Raymond Guillard) par la police française. Motif invoqué : distribution de tracts : ils sont jugés, par la justice française, le 14 mars 1941.

Cf
Article du blog : Les wagons de la Déportation
Immatriculation le 8 juillet 1942

Raymond Guillard est condamné à 6 mois de prison, qu’il effectue à la maison d’arrêt de Caen. Il est libéré le 6 juillet 1941.
Sa seconde arrestation se produit dans la nuit du 1er mai 1942, Il figure sur la liste de 120 otages « communistes et Juifs » établie par les autorités allemandes. Son arrestation a lieu en représailles au déraillement de deux trains de permissionnaires allemands à Moult-Argences (38 morts et 41 blessés parmi les permissionnaires de la Marine allemande à la suite des sabotages par la Résistance, les 16 et 30 avril 1942, de la voie ferrée Maastricht-Cherbourg où circulaient deux trains militaires allemands. Des dizaines d’arrestations sont effectuées à la demande des occupants. Pour lire « le double déraillement de Moult-Argences et les otages du Calvados », cliquer sur « Article » dans « Rubriques » du blog. Il est conduit à la prison de Caen,
puis remis aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp de Royallieu à Compiègne, le 4 mai, en vue de sa déportation comme otage.

Raymond Guillard est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 ». Ce convoi d’otages composé, pour l’essentiel, d’un millier de communistes (responsables politiques du parti et syndicalistes de la CGT) et d’une cinquantaine d’otages juifs (1170 hommes au moment de leur enregistrement à Auschwitz) faisait partie des mesures de représailles allemandes destinées à combattre, en France, les « judéo-bolcheviks » responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.

Raymond Guillard est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro 45641.
Il est affecté à Birkenau au kommando d’épluchage des pommes de terre, en raison de son handicap (il avait un pied-bot).
Raymond Guillard meurt à Birkenau, à une date mal établie. André Montagne l’a rencontré en septembre ou octobre 1942 : « à cette période, il était mal en point » dit-il. Il ne figure pas dans « Les livres des Mort d’Auschwitz » qui comportent des lacunes à partir du 12 novembre 1942. Aucun document des archives SS préservées de la destruction ne permet de connaître la date de son décès.
Une plaque commémorative du Train des 80 déportés où figure son nom a été inaugurée en 1987 par André Montagne.
Sa photo à Auschwitz a été identifiée par André Montagne.

André
Montagne
, un des 8 rescapés caennaiset calvadosiens du convoi du 6 juillet 1942 à destination d’Auschwitz
a rédigé de nombreux témoignages concernant la mort de ses 72 camarades à
l’intention de leurs familles. Il se souvenait de beaucoup d’entre eux. Voici
ce qu’il écrit de Joseph Besnier (45238) et de Raymond Guillard (45641) : mes
deux camarades. impliqués comme moi en 1941 dans la même affaire des Jeunesses
communistes clandestines et comme moi condamnés à de longs mois de prison. Joseph,
le doux, le gentil cordonnier de Mondeville est décédé le 19 septembre 1942. Il
n’avait que 21 ans. Raymond, Caennais, handicapé léger, ne pouvait survivre aux
conditions de Birkenau où il est mort à une date imprécisée, sûrement courant
octobre 1942. Il avait 25 ans. 

Sources

  • Fiche FNDIRP établie par son père : N° 8145.
  • Questionnaire rempli par sa sœur, Mme Marcelle Brichet (17 octobre 87)
  • Lettre de sa sœur à André Montagne (24-7-45).
  • Lettre de son père (6 janvier 46). Très amer, il évoque la situation politique, écrivant « les ennemis de classe relèvent la tête », ce qui lui rend encore plus douloureux le sacrifice de son fils.
  • Listes – incomplètes – du convoi établies par la FNDIRP après la guerre (archives de la F.N.D.I.R.P).
  • Fichier national du Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (BACC), Ministère de la Défense, Caen.

Biographie rédigée en janvier 2001 par Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages : Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé) et de Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Autrement, Paris 2005) à l’occasion de l’exposition organisée par des enseignants et élèves du collège Paul Verlaine d’Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l’association Mémoire Vive,
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