Matricule « 46 118 » à Auschwitz

Marcel Starck : né en 1901 à Paris 11ème ; domicilié à  Paris 18ème; chef d’équipe, électricien chez Renault, licencié en 1938 ; arrêté comme communiste le 11 août 1941, jugé et relaxé, mais interné aux camps de Rouillé et de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, où il meurt le 13 janvier 1943.

Marcel Starck est né le 12 juin 1901 à Paris 11ème. Il est domicilié 4, rue Burq à Paris 18ème au moment de son arrestation.
Il est le fils de Marie Alexandrine Multier, 29 ans, qui décède le 23 juillet 1919 et de Jacob Starck, 26 ans ébéniste puis militaire, décédé le 10 mars 1907 (ses parents habitaient au 113 rue de Montreuil.
Selon son registre matricule militaire, Marcel Starck n’a pas de tuteur au décès de sa mère.
Son registre matricule militaire nous apprend qu’il mesure 1m 69 a les cheveux et les  yeux châtains, le front et le nez rectilignes, le visage ovale. Au moment de l’établissement de sa fiche matricule, il est recensé dans le département de la Seine (matricule n° 3467), il y est mentionné qu’il travaille comme tourneur sur métaux, puis qu’il sera chef d’équipe. Il habite alors à Paris 20ème au 83, rue de la Réunion.
Conscrit de la classe 1921, il est appelé au service militaire le 9 avril 1921 et affecté au 21ème Régiment d’Infanterie le 11. Après l’instruction militaire (les « classes »), il est envoyé avec son régiment en occupation de la Rhur (1) du 2 juillet 1921 au 15 septembre 1921, puis à nouveau le 9 février 1923. Placé « dans la disponibilité » le 1er avril 1923, il est maintenu au corps en application de la Loi du 21 mars 1905 en raison de l’occupation de la Ruhr (2) jusqu’au 15 mai 1923.  Il est « renvoyé dans ses foyers » le 30 mai 1923, « certificat de bonne conduite accordé ».

Le 7 juillet 1923, Marcel Starck épouse Lucienne, Marcelle Egloff, née en 1902.  Ils divorcent le 13 décembre 1930.
Marcel Starck a un fils René, Marcel, qui est né le 1er novembre 1930 à Paris 11ème. René, Marcel est reconnu par son père le 13 décembre 1932 et par sa mère, Marie Faure le 22 août 1936. Celle-ci est bobineuse, née le 18 mai 1904 à Saint-Etienne (Loire). Elle est domiciliée au 77, rue d’Avon à Paris 5ème (René, Marcel se marie le 21 juillet 1956 à Clamart. Il est décédé le 6 septembre 2007 à Coulommiers).
En avril 1931, Marcel Starck habite à Fontenay-sous-bois au 40, rue deTrucy. Puis un an après au 40, rue Nungesser de cette même ville.
Il est embauché comme chef d’équipe chez Renault, le 4 février 1933.
En octobre 1933, il demeure dans les HBM du 7, rue Riblette à Paris 20ème. En novembre 1934 il a déménagé au 32, rue Lacombe à Clamart.
En 1934 Marcel Starck, affecté au 131ème RI pour la réserve de l’armée active, est classé « Affecté spécial » tableau III, pour une durée « indéterminée ». En effet travaillant chez Renault, et cette entreprise étant considérée par l’Armée comme relevant de la Défense nationale, il est mobilisable sur son poste de travail en cas de conflit armé.
Au recensement de 1936, il est indiqué comme « tourneur chez Renault » habitant au n° 32, rue Lacombe. La même année, il habite dans la même rue, mais au n°12, rue Lacombe à Clamart et il y est inscrit sur les listes électorales. Il y habite avec sa compagne, Marie Faure et leur fils René, Marcel.
En novembre 1937, Marcel Strack vit maritalement avec Olga D. une Belge de 25 ans naturalisée française (enquête de police). Le couple habite au 85,
rue des Martyrs (Paris 18ème).
En 1938, chef d’équipe, Marcel Starck est membre du syndicat des agents de maîtrise de la Fédération CGT des Métaux et connu de la police comme « sympathisant communiste ».
Le 21 novembre 1938, le gouvernement Daladier-Reynaud publie des décrets-lois qui permettent de transgresser la loi des quarante heures en permettant aux patrons d’imposer la semaine de quarante cinq heures, avec majoration des heures supplémentaires.

L’Humanité du 25 novembre 1938

« En arrière-fond, également, les accords de Munich du 30 septembre. Selon l’Humanité du 23 novembre, les décrets-lois ne sont rien d’autre qu’une nouvelle manifestation de « la politique de capitulation » suivie par un gouvernement aux ordres de Hitler et de Mussolini » (article d’Emmanuel de Chambost).

Le 24 novembre 1938, la grève éclate à Billancourt, les grévistes occupent une parte de l’usine : pendant la soirée le préfet Langeron donne l’assaut (« plusieurs milliers de policiers de la ville de Paris et de gendarmes mobiles » selon le récit d’Emmanuel de Chambost. A deux heures 30 du matin « les grévistes exténués sont tabassés, humiliés et jetés dans des paniers à salades. Dés le 25 au matin, Renault décrète un lock-out. Chaque ouvrier doit signer un formulaire demandant à être rembauché ». La direction en profite pour se débarrasser de « 20 % du personnel, dont les communistes et en distribuant par milliers des sanctions qui vont du renvoi au blâme en passant par la mise à pied et les amendes ». Marcel Stark fait partie des licenciés de chez Renault, le 28 novembre 1938.

Ragonot en 2013 à Malakoff

En décembre 1938, Marcel Starck retrouve du travail comme tourneur aux établissements Ragonot, Constructions électriques mécaniques, au 13, rue de Montrouge à Malakoff  (Seine / Hauts-de-Seine), où existe un fort courant communiste (dès 1925 y paraît La Barricade, organe des jeunes ouvriers de chez Ragonot-Ampère-Regina. A la même époque le militant communiste Marcel Yol  y travaille également.
En juin 1939, Marcel Starck est domicilié 4, rue du Burq à Paris 18ème avec sa compagne, Olga.

Avec la mobilisation générale du 2 septembre 1939, Marcel Strack, radié de son « affectation spéciale » du fait de son licenciement par Renault, est « rappelé à l’activité » dans un régiment de Pionniers à Blois.

Le 4, rue du Burcq

Mais il est à nouveau « affecté spécial » fin octobre 1939, l’usine Ragonot produisant du matériel pour la défense nationale..

Le 14 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français » et lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Il retrouve son travail chez Ragonot pendant la « drôle de guerre » et le début de l’Occupation. Il y côtoie alors Auguste Monjauvis qui y a été embauché après sa démobilisation, et qui en sera renvoyé pour « propagande communiste », comme un ancien de chez Renault, Fernand Treich (2) (lui aussi licencié après la grève du 24 novembre 1938).
Au début du mois d’août 1941, à la suite d’une lettre de dénonciation adressée à la Gendarmerie de Malakoff, stipulant qu’un dénommé Fernand Treich (2) remet des tracts (dont l’Humanité clandestine) à trois ouvriers de chez Ragonot (dont Marcel Strack), ils sont placés sous surveillance de la gendarmerie. Après l’arrestation de Fernand Treich, la direction de chez Ragonot informe les gendarmes que les trois homme sont « reconnus comme militants du Parti communiste ».

Marcel Starck et ses deux camarades de chez Ragonot sont arrêtés le 11 août 1941. Lors de la visite domiciliaire
les gendarmes découvrent au domicile de Marcel Stark un exemplaire de la « Vie Ouvrière » en date de mai 1941, deux brochures sur l’URSS, une brochure intitulée « Histoire du Parti communiste », des photographies de Léon Blum, Marcel Cachin et Maurice Thorez. Lors de son interrogatoire à la brigade, Marcel Starck déclare : « Je ne fais partie d’aucun groupe politique. Jamais je n’ai distribué de tracts au personnel de l’usine Ragonot. (…).
Les trois ouvriers sont écroués à la maison d’arrêt de la Santé.
Dans une note blanche figurant dans son dossier « statut » au DAVCC on peut lire « A la suite de son arrestation, un organisme communiste clandestin, exerçant son activité à Montrouge, a édité un tract dans lequel les auteurs ont pris la défense de Starck... ». Il semblerait que ce tract ait été rédigé par Auguste Monjauvis, qui avait milité dans l’entreprise des « Compteurs de Montrouge » et chez Ragonot.
« Dans l’après-midi du 11 août, à l’atelier des tours, un capitaine de gendarmerie, assisté d’inspecteurs en civil, est venu arrêter trois ouvriers. Ce sont René B., père de trois enfants, Girma, père de trois enfants, trésorier du syndicat, et Marcel Starck. Quels crimes avaient-ils commis ? Ils sont accusés, sans l’ombre d’une preuve, d’avoir participé à la diffusion d’un journal dévoilant le scandale du marché noir à l’intérieur de l’usine. Ouvriers, ouvrières ! De toutes opinions, vous ne permettrez plus que l’on vienne arrêter vos camarades à leur tour, à leur établi, sans protester, sans les défendre. Déjà, dans de nombreux endroits, de telles actions ont porté leurs fruits. Les policiers ont dû lâcher leurs proies. La force de l’occupant n’est faite que de votre désunion et de la servilité d’une poignée de traîtres, indignes du nom d’homme. Groupez-vous dans votre “Comité Populaire”, aidez par tous les moyens vos camarades emprisonnés, leurs femmes et leurs enfants. Tous unis dans un “Front national” pour l’indépendance de la France, nous chasserons les brutes fascistes et leurs auxiliaires qui déshonorent la France et les Français».

Camp de Rouillé, montage Pierre Cardon, à partir des Archives de la police / C – 331 – 24.

Le jugement de Marcel Starck et ses deux camarades se termine par un non-lieu émis par la chambre correctionnelle à laquelle ils avaient été déférés, le 5 novembre 1941.
Mais en application de la Loi du 3 septembre 1940 et sur décision de François Bard, préfet de police de Paris, Marcel Starck et ses compagnons sont maintenus au dépôt et « interné administrativement » le lendemain 6 novembre, comme « communistes » au CSS de Rouillé (3) avec  5 autres détenus : Bertrand Roger, Girma Gaston, Monie René, Rouy Gaston et Henri
Marchand
(ce dernier sera déporté avec lui à Auschwitz). Malgré les démarches de sa compagne, Marcel Strack est maintenu comme interné administratif.

Le camp de Royallieu, dessin d’Yvan Hanlet

Début mai 1942, les autorités allemandes adressent au commandant du camp de Rouillé (4) une liste de 187 internés qui doivent être transférés au camp allemand de Compiègne (le Frontstalag 122). Le nom de Marcel Starck (n° 171 de la liste) y figure et c’est au sein d’un groupe de 168 internés qu’il arrive à Compiègne le 22 mai 1942. La plupart d’entre eux seront déportés à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. <

Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, Marcel Starck est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Marcel Starck est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «46118» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.
Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Marcel Starck, électricien de métier est ramené sur Auschwitz 1. Il est affecté au Kommando des électriciens « Elektriker ».

Dessin de Franz Reisz, 1946

Marcel Cimier, rescapé de la « sélection » où son camarade est désigné pour la chambre à gaz, en a raconté les circonstances ce matin du 13 janvier 1943.
« Une première fois nous étions comme depuis quelques jours dès le matin aux abords du block 28 pour la consultation (…). D’autres Français, dont je ne me souviens pas les noms de tous, je me souviens seulement de celui de Marcel Starck, étaient avec nous. Tout à coup la petite porte d’entrée s’ouvrit, laissant apparaître un SS. Je le reconnus aussitôt, c’était le fameux major qui s’occupait de la sélection pour la chambre à gaz. Il se mit dans l’entrebâillement de cette petite porte, puis nous ayant fait comprendre de se mettre sur une seule ligne à seule fin de passer un par un devant lui pour sortir, le grand jeu commença. J’étais placé entre deux Français, dont Marcel Starck devant moi et Raymond Langlois derrière moi. Enfin arrive notre tour ; le SS, après avoir bien dévisage mon premier camarade le fit sortir à droite, puis ce fut mon tour, je me redressais le plus possible pour ne pas avoir l’air trop fatigué, il m’examina des pieds à la tête, puis me fit sortir et mettre à gauche ; mon camarade Raymond Langlois quelques instants après venait se placer à mes côtés, lui aussi avait été mis à gauche. Nous nous
retrouvions donc dehors, où nous pûmes voir ce qui se passait. 
Ceux qui avaient été mis à droite étaient surveillés étroitement par des S.S. et des chefs de block. Ils étaient plus nombreux que de notre côté ; en effet, lorsque tous les internés eurent passés  devant le S.S., à gauche dans le groupe ou j’étais nous étions une trentaine, mais de l’autre côté à droite, ils se trouvaient plus de trois cents. Dix minutes après des camions découverts à benne basculante arrivaient, ou tous les internés du côté opposé au mien furent obligés d’y monter à coup de matraques et ce fut la direction Birkenau, block 7 » (le Block de la chambre à gaz). Lire le récit complet de Marcel Cimier ; Les sélections : témoignage de Marcel Cimier

Dessin de Franz Reisz, 1946

Marcel Starck meurt à Auschwitz le 13 janvier 1943 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz et destiné à l’état civil de la municipalité d’Auschwitz, in Death Books from Auschwitz, Tome 3 page 1164 et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau) où il est mentionné avec ses dates et lieux de naissance et de décès, et avec l’indication « Katolisch » (catholique).
Un arrêté ministériel du 18 mars 2003 portant apposition de la mention Mort en déportation sur les actes de décès et paru au Journal Officiel du 6 mai 2003, porte encore la mention « décédé 1er septembre 1942 à Auschwitz
(Pologne) ». Si dans les années d’après-guerre, l’état civil français a fixé des dates de décès fictives (le 1er, 15 ou 30, 31 d’un mois estimé) à partir des témoignages de rescapés, afin de donner accès aux titres et pensions aux familles des déportés, il conviendrait que le ministère prenne en compte les archives du camp d’Auschwitz emportées par les Soviétiques en 1945, et qui sont accessibles depuis 1995 (certificats de décès de l’état civil d’Auschwitz, documents officiels allemands, établis par les médecins du camp d’Auschwitz, à la mort d’un détenu) et les informations consultables sur le site internet du © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau.

Marcel Starck est déclaré « Mort pour la France » et homologué comme « Déporté politique ».

  • Note 1 : en mai 1921, pour hâter l’application du traité de Versailles (versement des dommages de guerre, en particulier le charbon), le gouvernement français ordonne la première occupation militaire de la Ruhr par l’armée française. Les effectifs de l’armée du Rhin d’occupation passent alors de 100.000 à 210.000 hommes : le gouvernement rappelle les réservistes ou maintient les hommes libérables, ce qui est le cas de Marcel Starck.
  • Note 2Fernand Treich est né le 21 juin 1906 à Limoges. Il a été régleur chez Renault, lui aussi licencié à la suite de la grève du 24 novembre 1938. Il a été employé chez Ragonot du 3 février 1939 jusqu’à son licenciement le 10 juin 1940 « en raison de ses opinions extrémistes »
    (PV interrogatoire). Après son arrestation le 11 août 1941 par la brigade de Gendarmerie de Malakoff, il est emprisonné à la Santé et à Fresnes, interné à Fontevrault, puis le 17 septembre 1943 à Blois. Transféré à Compiègne le 18 février 1944, il est déporté par le convoi du 23 février 1944 comme « NN » au camp de concentration de Mauthausen (matricule 60763). Il est transféré à Flossenbürg, puis à Prague, où il décède en 1945 (date non connue).
  • Note 3 : Le camp d’internement administratif de Rouillé (Vienne) est ouvert le 6 septembre 1941, sous la dénomination de «centre de séjour surveillé», pour recevoir 150 internés politiques venant de la région parisienne, c’est-à-dire membres du Parti Communiste dissous et maintenus au camp d’Aincourt depuis le 5 octobre 1940. D’autres venant de prisons diverses et du camp des Tourelles. / In site de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé.
  • Note 4 : Dix-neuf internés de la liste de 187 noms sont manquants le 22 mai 1942. Cinq d’entre eux ont été fusillés (Pierre Dejardin, René
    François, Bernard Grimbaum, Isidore Pertier, Maurice Weldzland). Trois se sont évadés (Albert Belli, Emilien Cateau et Henri Dupont). Les autres ont été soit libérés, soit transférés dans d’autres camps ou étaient hospitalisés.

Sources

  • Fichier national de la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche et dossier individuels consultés en octobre 1993.
  • Archives en ligne de Paris (acte 2603). recensements de 1931 et 1936.
  • «Cahiers de mémoire : Déportés du Calvados », 1995. Extraits du Cahier rédigé à partir de 1957-1958 par Marcel Cimier (page 96 à 98). Ouvrage publié par le Conseil général du Calvados (direction des archives départementales). Les extraits publiés ici et dans «Mille otages pour Auschwitz» pages 268 et 269 sont légèrement différents, car tirés de son manuscrit « Les incompris ».
  • Dessins de Franz Reisz (attente devant le Revier et chargement des malades dans un camion) in «Témoignages sur Auschwitz », Publication de l’Amicale d’Auschwitz 1947. Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau.
  • Liste des militants communistes internés administrativement au CSS de Rouillé le 10 novembre 1941. Archives de la police /C – 331 – 24.
  • Liste du 22 mai 1942, liste de détenus transférés du camp de Rouillé vers celui de Compiègne (Centre de Documentation Juive Contemporaine XLI-42).
  • Death Books from Auschwitz(registres des morts d’Auschwitz), Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès établis au camp d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • © Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, Office for Information about Former Prisoners, registres des Blocks.
  • Liste (incomplète) par matricule du convoi du 6 juillet 1942 établie en 1974 par les historiens du Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau (Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (Ministère de la Défense, Caen) indiquant Archives de la Préfecture de police de Paris, Cartons occupation allemande, BA 2374.
  • © Dessin de Franz Reisz, in « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946).
  • Registres matricules militaires de la Seine, archives en ligne de Paris.
  • Mail de M. Daniel Deutsch à propos de la naissance de René, Marcel Starck en 1930.

Notice biographique mise à jour en 2010, 2013, 2019 et 2021 à partir d’une notice succincte rédigée en janvier 2001 pour l’exposition organisée par l’association « Mémoire Vive » à la mairie du 20ème arrondissement, par Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages :Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Autrement, Paris 2005) et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé), qui reproduit ma thèse de doctorat (1995). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice.
Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *