Jean Antoine Corticchiato © Photo de famille
Jean Antoine Corticchiato à Auschwitz le 8 juillet 1942

Matricule « 45 400 » à Auschwitz    Rescapé

Jean Antoine Corticchiato, surnommé «Napoléon» : né en 1909 à Ajaccio (Corse) ; domicilié à Paris 9ème ; électricien de formation ; plusieurs condamnations avant guerre ; arrêté le 16 octobre 1940 ; arrêté le 12 février 1942 ; interné aux Tourelles et camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, Mauthausen, Melk, Ebensee ; rescapé. Mort le 28 janvier 1947

Jean Antoine Corticchiato, surnommé « Napoléon », est né le 20 mai 1909 à Ajaccio (Corse). Fils d’Annonciade Ricci, 29 ans, il est reconnu par sa mère et son père naturel Joseph, Antoine Corticchiato, 34 ans, marin, lors du mariage de ses parents le 5 février 1911. Il est domicilié dans le 9ème arrondissement de Paris au moment de sa dernière arrestation en 1942.De très petite taille (il mesure 1m 50 ou 1m 56 selon les différents registres de police) « minuscule »
dit son copain Jean Pollo « mais très costaud », il est sportif, un excellent gymnaste, « sélectionné au trapèze en championnat ».
Il est électricien de profession, mais les services de Police le disent « connu comme fréquentant les établissements et milieux de trafiquants de stupéfiants et de souteneurs ». En réalité il fait rapidement partie du milieu corse de Marseille, puis de Paris où il est « un personnage en vue du Milieu » selon l’expression de Roger Arnould.
Le 25 mars 1930 à Marseille, il est condamné à 20 jours de prison avec sursis, pour « ivresse manifeste, voies de fait, menaces, outrages à agents ».
« Monté » à Paris, il habite un hôtel au 13, rue Victor Macé (aujourd’hui l’hôtel de Migny) dans le 9ème arrondissement, près de la place Pigalle.
Il a 28 ans, quand le 12 février 1938, il est remis au surveillant-chef de la 13ème division de la Maison d’arrêt de la Santé, inculpé d’infraction aux lois sur les stupéfiants, port d’arme prohibée , non déclaration d’arme à feu. Le mandat de dépôt stipule «inculpé de substances, port d’armes et faux et usage de faux ». Le 19 février 1938, il obtient un non-lieu pour cette dernière inculpation, mais est renvoyé devant la chambre d’accusation pour les autres actes, pour « substances vénéneuses, port d’arme prohibée et non déclaration d’arme » (il a été arrêté en possession d’une certaine quantité d’héroïne et de cocaïne, porteur « hors de son domicile » d’un révolver). Il est condamné à 2 mois de prison avec sursis et 25 francs d’amende, le 14 juin 1938. Il est libéré le 22 juin 1938.
En 1939, il habite un appartement au 27, rue de Douai, Paris 9ème, proche des places Blanche et Pigalle. Jean Antoine Corticchiato y est arrêté à nouveau le 29 décembre 1939. Le 26 janvier 1940, le Préfet de police de Paris ordonne son internement administratif (« individu dangereux pour la sécurité publique »). Le 12 avril 1940, il est interné au Fort de Vincennes. En mars 1940, il est envoyé au camp du Fort de Vaujours  et passe sous le contrôle de l’autorité militaire, attendant d’être dirigé sur une unité spéciale.

Le 14 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français » et lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Jean-Antoine Corticchiato est interné administrativement au château de Mons dans le Puy-de-Dôme. Il s’agit d’une mesure décidée en avril 1940 afin de former des compagnies de Travailleurs à destination de l’Algérie avec des « indésirables civils ». Mons est destiné aux « repris de justice ». Il s’en évade le 12 septembre 1940, en compagnie de Pascal Vittaglione, né à Marseille. Ils sont activement recherchés par la police de Vichy (cf. le télégramme envoyé par la Sûreté aux commissaires de Marseille, Marignane et au commissaire central d’Ajaccio, le 13 septembre 1940).

Revenu à Paris, il est arrêté le 16 octobre 1940 et écroué à la Santé en attente de jugement pour infraction au décret du 18 novembre 1939 (1). Il a en effet été constaté qu’il se trouvait dans la Seine « au moins depuis le 12 septembre 1940 », « a quitté sans autorisation le centre d’internement administratif de Mons où il avait été placé ». Le 19 novembre 1940, il comparaît devant la 12ème chambre du tribunal correctionnel de la Seine. Il
est condamné à 4 mois d’emprisonnement. Il est transféré depuis la maison d’arrêt de la Santé le 1er décembre. Le 17 décembre 1940 il est écroué à Fresnes (n° 27787).

Membre du réseau « Combat » en Corse © DAVCC

Libéré à une date inconnue, il serait alors retourné en Corse, puis sur le continent : selon le témoignage d’Antoine Cantoni, président départemental des déportés de Haute-Corse, « il a fait partie du mouvement de Résistance « Combat » du 1er janvier 1941 au mois d’avril 1941 avant son départ sur le continent ». Il aurait été envoyé en mission à Dunkerque en avril 1941 selon le témoignage de Joseph Polidori, secrétaire de police, le 26 février 1954, rapportant les témoignages à lui confiés en 1942 par Paul Milleliri, fusillé par les Allemands en 1943 et par
le lieutenant Stéfanaggi, tué à Dien Bien Phu en 1950).

Le 12 février 1942, Jean Antoine Corticchiato est arrêté pour port d’arme prohibé lors d’une “descente” de la Brigade mondaine dans un bar proche de la place Pigalle à Paris, chez “Fanfan”. Il est alors « interné administrativement » à la caserne des Tourelles (2).

La caserne des Tourelles, Blog © Jacky Tronel

Le 5 mai 1942 Jean Antoine Corticchiato est extrait du Dépôt de la Préfecture avec treize autres internés administratifs de la Police judiciaire (dont ses amis Jean Battesti et Jean Pollo), classés comme « indésirables » (5), pour être conduits avec 33 autres internés à la gare du Nord.

Ils sont mis à la disposition des autorités allemandes et internés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122), le jour même, en tant qu’ »otages asociaux ». Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».
Depuis ce camp, il va être déporté à destination d’Auschwitz et incorporé dans un convoi composé majoritairement de militants communistes. Comme pour la plupart des « Droits communs » du convoi, il y a un militant communiste connu dans sa famille, d’après Jean Pollo. 

Jean Antoine Corticchiato tente de s’évader en gare de Metz. Mais il est aussitôt repris, durement frappé et placé sous étroite surveillance des SS jusqu’à la fin du trajet.

Metz, l’évasion manquée. Témoignage de Marcel Cimier

« Nous avions fait des trous dans la paroi du wagon pour pouvoir respirer… Le soir nous atteignons Metz. Nous pûmes voir que nos sentinelles qui étaient en wagon de queue étaient remplacées par d’autres ; quand tout à coup à ma grande surprise, je reconnus sur le quai un de mes camarades surnommé « Napoléon » qui était malmené par les sentinelles Allemandes. Je sus après (…) que les Allemands le firent monter dans leur wagon, où se trouvait le docteur Pecker, comme médecin du convoi » (témoignage de Marcel Cimier, in « Les incompris » page 15).
Son copain Jean Pollo raconte également cet épisode : «Lorsque le train s’arrête en gare de Metz, vers 18 heures, deux prisonniers sautent sur la voie. Napoléon et Julien Becet, passent sur le quai. Mais il y a foule dans la gare : des gens qui parlent allemand. Ils sont repérés. Napoléon perd son sang-froid, essaie de fuir. Becet, lui, ne bouge pas, mêlé aux voyageurs. Napoléon est repris et termine la route dans le wagon des SS qui lui massacrent la gueule». Lire dans le site Les évadés du train du 6 juillet 1942.

Depuis le camp de Compiègne, Jean Antoine Corticchiato est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Jean Antoine Corticchiato est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45400» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.  Saphoto d’immatriculation à Auschwitz (6) a été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz. Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y  sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.

Ramené à Auschwitz-I, il est affecté au Block 15. Jean Antoine Corticchiato comme les autres « triangles rouges » français d’Auschwitz reçoit en juillet 1943 l’autorisation d’échanger des lettres avec sa famille – rédigées en allemand et soumises à la censure – et de recevoir des colis contenant des aliments (en application d’une directive de la Gestapo datée du 21 juin
1943 accordant aux détenus des KL en provenance d’Europe occidentale la possibilité de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis
renfermant des vivres). Ce droit leur est signifié le 4 juillet 1943. Lire dans le site : Le droit d’écrire pour les détenus politiques français.
Entre le 14 août 1943 et le 12 décembre 1943, il est en quarantaine au Block 11 avec
la quasi totalité des Français survivants. Lire l’article du site « les 45000 au block 11.  Le 12 décembre, les Français quittent le Block 11 et retournent dans leurs anciens Kommandos. Le 3 août 1944, il est à nouveau placé en “quarantaine”, au Block 10, avec les trois quarts des “45000” d’Auschwitz pour être transférés vers d’autres camps (ce qu’ils ignorent). Lire dans le site , « les itinéraires suivis par les survivants ».

Sa fiche d’arrivée à Mauthausen

Un groupe de 31 est transféré le 28 août pour Flossenbürg, un autre groupe de 30 pour Sachsenhausen le 29 août 1944. Un troisième groupe de 30 quitte Auschwitz pour Gross-Rosen le 7 septembre. Jean Antoine Corticchiato est l’un des derniers « 45000 » à quitter Auschwitz : il est transféré à Mauthausen entre le 18 et le 25 janvier comme 19 autres « 45000 ». Il y reçoit le matricule N° « 116625 » et s’est présenté comme peintre (Maler). Le 28 janvier 1945, il est affecté à Melk (des usines souterraines) avec 12 de ses camarades.  Puis, le 15 avril 1945, ils sont évacués à pied sur Ebensee (aménagement d’usines souterraines, province de Salzbourg).

Ebensee, libération du camp

A Ebensee, Jean Pollo et lui auraient pu mourir lors du dynamitage du tunnel par les SS : « on devait décharger 3 camions de dynamite. Mais prévenus par des Juifs, on a refusé de nous rendre dans le tunnel ». Ils sont libérés le 6 mai 1945 par les troupes américaines. Mais il refuse de quitter son ami, Jean Pollo, qui très malade (dysenterie) est intransportable et a dû être hospitalisé. C’est celui-ci qui doit le convaincre de partir sans lui. « Tu ne vois pas que je suis en train de crever ? Tu vas rester à me regarder mourir ? Huit jours, quinze jours ? » Napoléon me dit « Je reste avec toi, même si ça doit durer 6 mois ». «C’était gentil : il m’a fallu toute la journée pour le convaincre de partir ».
Il est finalement rapatrié le 24 mai 1945 via Metz, en camion militaire de la Division Leclerc. André Montagne le voit à son arrivée à l’Hôtel Lutétia.
Roger Arnould écrit de lui « Il eut une excellente conduite en Déportation ; les autres rescapés du convoi sont unanimes à le reconnaître. Il a su pratiquer la solidarité : aussi avait-il gardé beaucoup d’amitiés parmi les « politiques » du convoi. Depuis son retour, il en a rencontré plusieurs, dont Emile Bouchacourt ».
Depuis son retour de déportation, il aurait été le propriétaire d’une boîte de nuit, « chez Odette », près de la place Pigalle (aujourd’hui un Prisunic).
En Corse, il dit être employé comme électricien à la Société Corse d’industries réunies. Il est domicilié au 29, rue Fesch, chez sa mère, Mme
Annonciade Mariani (devenue veuve, elle s’est remariée). Son frère, Jean Jérôme Corticchiato, agent de fabrique, y est également domicilié.

Jean Antoine Corticchiato est tué le 28 janvier 1947, lors d’un règlement de compte du Milieu, dans un bar d’Ajaccio, « Le Paganelli », sur le
cours Napoléon, « par un tir de mitraillette venu d’une « Traction-avant » Citroën circulant au ralenti » (on peut lire les tenants et aboutissants de ce meurtre dans l’ouvrage de Christian Chatillon, Le séminariste, une vie d’Ange Salicetti, l’empereur de Pigalle, Les Portes du Soleil éditeur, octobre 2010).
Jean Antoine Corticchiato avait essayé en vain de faire face à ses agresseurs : selon les premières constatations policières, couché en travers devant le bar, il tient à la main un pistolet automatique de fort calibre (un Colt Hatford de 12mm de fabrication américaine), une balle dans le canon, chien armé. Mais la sûreté est encore mise. Jean Antoine Corticchiato est touché dans le dos par trois balles de 9mm, et 3 autres ont atteint le bar, une glace murale et des volets. Si les munitions retrouvées sont compatibles avec un tir de mitraillette (les pistolets mitrailleurs « Sten » (anglais) et Schmeisser » (allemand) ont des munitions de 9mm), les constatations des enquêteurs laissent plutôt penser au tir d’un homme debout au
seuil du café. Les effets personnels de Jean Antoine Corticchiato sont remis à son frère, Jean Jérôme.

André Montagne, qui disait de lui que « c’était un chouette gars », a pris contact avec son avocat. Selon lui, il serait inhumé au cimetière de Propriano. Une coupure de presse du « Patriote » indique que l’enterrement a lieu à 14 h à Ajaccio, le 30 janvier 1947.
Jean Antoine Corticchiato est homologué comme « Déporté politique » en 1963 après un premier rejet en 1956.

  • Note 1 : Décret relatif aux mesures à prendre à l’égard des individus dangereux, pour la défense nationale ou la sécurité publique, il donne aux préfets le pouvoir de décider l’éloignement et, en cas de nécessité, l’assignation à résidence dans un centre de séjour surveillé, des individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique.
    Note 2 : « Les bastilles de Vichy, répression politique et internement administratif », par Vincent Giraudier.
  • Note 3 : Après la Libération, dans son dossier de demande de constitution de statut pour une pension, on lit que sa première arrestation en 1940 aurait été motivée par des « activités communistes« , faisant référence à une « infraction au décret-loi du 18 novembre 1939 ». Il peut s’agir d’une interprétation erronée : le décret-loi qui suit l’interdiction des organisations communistes est « relatif aux mesures à prendre à l’égard des individus dangereux pour la défense nationale ou la sécurité publique », permet aux Préfets « l’éloignement » ou l’internement de ces individus. S’il concerne en priorité les communistes, il vise également les anarchistes et les droits communs.
  • Note 4 : La caserne des Tourelles, « Centre de séjour surveillé » : Ouvert d’abord aux Républicains espagnols, entassés par familles entières, aux
    combattants des Brigades internationales, interdits dans leurs propres pays. Les rejoignent de nombreux réfugiés d’Europe centrale fuyant la terreur nazie, des indésirables en tous genres, y compris, bien sûr, les « indésirables » français : communistes, gaullistes et autres patriotes (on ratissait large), juifs saisis dans les rafles, «droit commun» aux causes bien datées (marché noir). France Hamelin in Le Patriote Résistant N° 839 – février 2010.
  • Note 5 : « Indésirables » : des militants communistes (dont plusieurs anciens des Brigades Internationales) et des « droits communs ». Selon une directive d’Otto von Stülpnagel, Commandant en chef des troupes d’occupation en France (MBF), les « droits communs »  étaient aptes à être déportés comme « otages asociaux » car « proches des milieux communistes ». On constate que sur la quinzaine des « otages asociaux » du convoi du convoi du 6 juillet 1942, plusieurs avaient un proche parent communiste. Ce qui était le cas du frère d’Antoine Corticchiato.
  • Note 6: 522 photos d’immatriculation des « 45000 » à Auschwitz ont été retrouvées parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation du camp d’Auschwitz. A la Libération elles ont été conservées dans les archives du musée d’Auschwitz. Des tirages de ces photos ont été remis à André Montagne, vice-président de l’Amicale d’Auschwitz, qui me les a confiés.

Sources  

  • État civil d’Ajaccio (10-3-1994).
  • Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), ministère de la
    Défense, Caen ( © dossier statut).
  • Témoignages d’André Montagne, Émile Bouchacourt, rescapés du convoi.
  • Témoignage de Jean Pollo (cassette audio enregistrée le 15 février 1991), rescapé du convoi.
  • Marcel Cimier, « Les incompris » cahier de 63 pages dactylographiées, page 15.
  • Notes manuscrites de Roger Arnould sur « Napoléon ».
  • Très nombreux documents recueillis à la Préfecture de police de Paris, par Paul Filippi, journaliste à FR3-Corse, dans le cadre
    de la préparation d’une série de films documentaires sur les « 45000 » originaires de Corse.

Notice biographique mise à jour et installée en octobre 2014 (actualisée en 2017 à partir des documents communiqués par M. Paul Filippi)  par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions
Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées du site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice.
Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com 

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