Cf Article du site : Les wagons de la Déportation
Deux déportés du Calvados se sont évadés peu avant Metz : Jean Lebouteiller de Dives-sur-Mer et Félix Bouillon de Caen.  Ils sont repris par deux gardes-frontière allemands. Renvoyés sur Paris, ils sont internés à Romainville puis à Compiègne et, enfin, libérés en janvier 1943. Le troisième évadé, Julien Bécet (né le 25 novembre 1905 à Paris) de Paris, réussit à se glisser parmi les passagers de la gare de Metz et à échapper à la déportation.

Le récit de l’évasion de Félix Bouillon et de Jean Lebouteiller paru (page 57) dans « De Caen à Auschwiz » livre réalisé par les élèves et professeurs du collège Paul Verlaine d’Evrecy, ceux du lycée Malherbe de Caen et l’Association «Mémoire Vive»).

 » Le train s’est mis à ralentir en approchant de Metz. nous avons (avec Jean Lebouteiller) vu dans une courbe, qu’à la fin du convoi il n’y avait pas de locomotive. Nous ne risquions pas d’être écrasés par la machine en se laissant glisser sur le ballast. Nous avons attaqué le plancher du wagon avec nos outils : des lames de sommier récupérées à Compiègne dans notre block.
Le danger : les soldats du fourgon de queue armés d’une mitrailleuse.
Avant l’arrivée à Metz nous profitons du ralentissement du train et nous nous jetons sur la voie. Pour amortir la chute nous nous protégeons avec un vêtement au niveau de la tête et de la nuque.
Je me lance en premier, et reste allongé sur le ballast, lainant le convoi passer sans bouger. La sentinelle ne m’a pas vu. Gagné ! Jean (Lebouteiller) apparaît à son tour à cent cinquante mètres de là. Le train s’éloigne. Nous nous retrouvons. Nous avons fait un peu de toilette dans un petit cours d’eau plus bas. Malheureusement deux gardes-frontières allemands nous ont vus et interpellés. Nous ne répondons pas aux questions (ne connaissant pas l’allemand et nous sommes emmenés au poste de police et ensuite à Metz). Nous sommes alors tabassés proprement et mis en prison après avoir été identifiés comme évadés du convoi. Nous y sommes restés quelques jours avant le retour à Compiègne. Nous sommes transférés à Romainville d’où partent 46 otages, fusillés le 21 septembre 1942 au Mont Valérien. Nous sommes libérés en janvier 1943″.

Sources

  • Témoignage de Félix Bouillon.
  • Bureau des archives des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen (dossiers individuels consulté en 1991 et juin 1992).
  • Photo d’un wagon à bestiaux utilisé pour le transport des déportés (© FMD).

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