A Auschwitz le 8 juillet 1942
Louis Eudier, années 1970 in Archives UD CGT du Havre

Matricule « 45 523 » à Auschwitz   Rescapé

Louis Eudier : né en 1903 au Havre (Seine-Maritime), où il habite ; charpentier ; anarcho-syndicaliste, puis communiste ; secrétaire du syndicat CGT des métaux du Havre ; résistant ; arrêté le 9 juillet 1941, incarcéré au Havre, puis à Rouen ; interné au camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, Gross-Rose, Hersbrück, Dachau ; rescapé ; adjoint au maire du Havre, secrétaire de l'UD-CGT, conseiller général, député de Seine Inférieure, décédé le 11 août 1986.

 On lira également dans ce site son témoignage : Départ de Compiègne, arrivée à Auschwitz, l’organisation clandestine, et Stalingrad

Plusieurs années après son retour de déportation, Louis Eudier écrit un livre : «Notre combat de classe et de patriotes 1934-1945» (1) retraçant ses années de lutte au Havre et sa déportation. La plupart des informations de cette notice biographique sont tirées de ce livre et de la notice du Maitron, rédigée par Paul Bouland.

Louis Eudier est né le 20 avril 1903 au Havre (Seine-Maritime) où il habite au moment de son arrestation.
Il est le fils de Blanche, Alexandrine Masson, 28 ans et de Charles, Elie Eudier, 27 ans , son époux. ses parents se sont mariés au Havre le 14 juin 1899.
Louis Eudier a 10 frères et sœurs : Elise née en 1897, Alexandre, né en 1989, Georges, né en 1901, Denise, née en 1905, René, né en 1906 (2), André, né en 1908, Maurice, né en 1909, Yvonne, née en 1912, Emile né en 1916, et Jean né en 1919.

«Il est le quatrième d’une famille de 11 enfants. Gravement blessé au pied à l’âge de 6 ans (les orteils sectionnés), il passe 18 mois à l’hôpital. Après ses études primaires, il travailla comme charpentier calfat. Ouvrier chez Gaillon, il se syndiqua à la CGTU et participa très activement à la grande grève des métallos havrais de 1922 qui dura cent onze jours. Le 26 août, il était sur les barricades de la rue Demidof lorsque les forces de l’ordre tuèrent les grévistes Tronel, Lefebvre, Victoire et Allain. Louis Eudier fut licencié et resta au chômage pendant huit mois avant de trouver un emploi dans une tréfilerie. Poursuivant son action syndicale, il s’affirma comme un excellent orateur et fit partie de la génération de jeunes cadres formés dans les grèves de 1922 qui émergea au sein de la CGTU locale. En 1926, il créa ainsi une section syndicale à la Transat (la Compagnie Transatlantique)où il travaillait comme charpentier». Le Maitron.

Adhérent de la CGTU en 1922, il crée une section syndicale à la Compagnie Transatlantique en 1926, appartient au Conseil syndical CGTU puis CGT du Havre. Le 20 février 1936, il devient le secrétaire général du syndicat réunifié CGT des métaux, permanent et secrétaire adjoint de l’Union locale, membre de la Commission exécutive de l’Union départementale «De 350 adhérents, on passa à 11000».
D’abord anarcho syndicaliste, puis sympathisant communiste, il se définit jusqu’à son adhésion au Parti communiste à Compiègne comme «un communiste sans carte».
En mai 1936, il est à ce titre un des organisateurs de la grève de l’usine d’aviation Bréguet (3) qui démarre à la suite du licenciement de deux outilleurs, les délégués du personnel Friboulet et Vachon, qui avaient chômé le premier mai, répondant ainsi au mot d’ordre de l’Union Locale.
Devant l’échec des négociations, les 500 salariés mettent « bas les marteaux » et l’usine est occupée le 9 mai par la totalité des 600 ouvriers.
C’est la première occupation d’usine en France que relate l’Humanité sous la signature d’Ambroise Croizat le 20 mai.

«Le syndicat groupait alors 400 adhérents– écrit Louis Eudier – . Le 9 mai 1936, le Syndicat (CGTU) des travailleurs de la Métallurgie du Havre organise l’occupation de l’usine d’aviation Bréguet (hydravions), avec le concours de la population et des commerçants qui venaient encourager et ravitailler les travailleurs de l’usine. Lorsque 450 policiers municipaux mandés par le maire Léon Meyer se présentent aux portes, le Syndicat prévient le directeur que si les agents essaient de faire partir les travailleurs, ils se «battraient contre les flics dans l’atelier du prototype. Ce fut le directeur lui-même qui invita les flics à ne pas entrer dans l’usine».

«Devant la vigueur du mouvement et la sympathie qu’il trouve dans la population havraise, écrit Pierre Monate, la direction Bréguet accepte l’arbitrage du député-maire du Havre, M. Léon Meyer. La sentence arbitrale comporte la réintégration des deux ouvriers congédiés, mais elle y ajoute autre chose, le paiement des journées de grève» (4). «Après une entrevue entre les syndicalistes Le Gall, Hazard, Eudier et le Préfet, il est convenu de s’en remettre à l’arbitrage de Monsieur Meyer, Maire du Havre, qui reçoit la délégation ouvrière de l’usine et M. Lechenet directeur local de Breguet, ensuite de quoi la sentence arbitrale motivée suivante, donnant entièrement satisfaction aux ouvriers, fut rendue : réintégration des deux ouvriers congédiés, paiement des salaires des journées perdues, pas de renvoi pour fait de grève, priorité de réembauche du personnel en cas de compression de personnel » (5).

Fin 1938, Louis Eudier est secrétaire général du syndicat des métaux du Havre avec plus de 10000 adhérents (Marie Paule Hervieu).
Il refuse de condamner le pacte germano-soviétique et replie le syndicat des métaux au siège du syndicat des marins dans le quartier de l’Eure (15, rue de Prony, 32 rue Fulton).
C’est l’interdiction du Parti communiste : Art. 2. du décret du 26 septembre 1939  « Sont dissous de plein droit le parti communiste (SFIC), toute association, toute organisation ou tout groupement de fait qui s’y rattachent et tous ceux qui, affiliés ou non à ce parti, se conforment dans l’exercice de leur activité, à des mots d’ordre relevant de la Troisième internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette Troisième internationale« ). « À la CGT, l’action d’épuration démarre début octobre, par l’exclusion des dirigeants communistes ou d’organisations qu’ils dirigent. À Paris, les syndicats qui refusent de s’associer à la condamnation du pacte germano-soviétique sont exclus de la bourse du Travail le 6 novembre. Les opérations de dissolution des syndicats débutent le 8 novembre à Paris. Quarante organisations sont dissoutes en deux jours »(in LIR3S/CNRS).
Louis Eudier reconstitue l’organisation syndicale avec Paul Lemarchand et Gustave Avisse, tout en maintenant une double activité en 1939 : il est de fait secrétaire (sans le titre) du syndicat légal de la métallurgie (sous le couvert d’E. Gibeaux) et participe à l’activité de l’UD CGT clandestine (distribution de tracts et de journaux). « D’autres méthodes sont utilisées pour conserver des moyens pour la lutte. Ainsi, pour ne pas être dissous, le syndicat de la métallurgie du Havre change ses responsables, mais conserve son ancien secrétaire général, Louis Eudier, comme secrétaire administratif. En fait ce dernier continue à en être le véritable animateur de l’organisation. Il garde à sa disposition le matériel du syndicat, et surtout des ramettes de papier et des stencils, et peut utiliser la Gestetner du syndicat des marins qui est logé à la même adresse rue Fulton» (André Tollet).

Le Havre occupé, 1941 AJPN © D.r.
Les troupes allemandes entrent dans Le Havre le jeudi 13 juin 1940, et transforment la ville et le port en base navale (on comptera jusqu’à 40.000 hommes de troupe). Après la capitulation et l’armistice du 22 juin, La Feldkommandantur 517 est installée à l’hôtel de ville de Rouen et des Kreiskommandanturen à Dieppe, Forges-les-Eaux, et Rouen. Une Kreiskommandantur est installée à L’Hôtel de ville du Havre. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

A partir de l’année 1941, les distributions de tracts et opérations de sabotage par la Résistance se multipliant, la répression s’intensifie à l’encontre des communistes et syndicalistes. Dès le 22 juillet 1941, le nouveau préfet régional, René Bouffet, réclame aux services de police spéciale de Rouen une liste de militants communistes. Une liste de 159 noms lui est communiquée le 4 août 1941 avec la mention : « tous anciens dirigeants ou militants convaincus ayant fait une propagande active et soupçonnés de poursuivre leur activité clandestinement et par tous les moyens ». Ces listes, comportent la plupart du temps – outre l’état
civil, l’adresse et le métier – d’éventuelles arrestations et condamnations antérieures. Elles seront communiquées à la Feldkommandantur 517, qui les utilisera au fur et à mesure des arrestations décidées pour la répression des actions de Résistance.

Pendant l’Occupation, requis civil à Fécamp et à Honfleur, il redevient secrétaire « légal » (1940) du syndicat CGT des métaux.
Mais clandestinement, Louis Eudier participe à des actions de résistance : sabotage du câble souterrain reliant l’Etat-Major allemand au Grand Quartier général, formation de groupes dans les entreprises (il est homologué RIF à la date du 1er mars 1941).
Après plusieurs perquisitions, des policiers français et allemands l’arrêtent après la dissolution de son syndicat, le 9 juillet 1941.
Jugé aussitôt par le tribunal de grande instance du Havre, il est condamné en application des décrets de septembre 1939.
Ecroué à la prison du Havre, il est ensuite transféré – avec Eugène Thépot, Louis Richard et Gaston Mallard – à la prison « Bonne Nouvelle » de Rouen. Ils sont écroués dans la même cellule, avec un Soviétique habitant Harfleur, marié à une française.
Un matin de juillet 1941, vers 4 ou 5 heures du matin – selon le récit qu’en a fait Louis Eudier – la police allemande fait descendre les cinq prisonniers pieds nus les escaliers métalliques de la prison, comme pour une exécution : leurs camarades internés leur font une haie d’honneur. Mais ils sont transférés en train pour le camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122). 

Le 8 décembre 1941, en réponse aux demandes du Haut commandement militaire dans le but de former un convoi de 500 personnes vers l’Est, la Feldkommandantur 517 de Rouen établit une liste de 28 communistes dans laquelle le nom de Louis Eudier figure : liste de communistes «actuellement au camp de Compiègne et pour lesquels est proposé un convoi vers l’Est. Cette liste a été complétée de quelques personnes arrêtées à la suite de l’attentat du Havre du 7 décembre 1941». (Document ci-contre)

Il adhère à l’organisation (clandestine) du Parti communiste à Compiègne, dirigée par Georges Cogniot.
Charpentier de métier, il participe au boisement du tunnel qui permet l’évasion de 19 militants communistes et syndicalistes dans la nuit du 21 au 22 juin 1941. Lire dans le site : 22 juin 1942 : évasion de 19 internés.
Lire dans ce site : La solidarité au camp allemand de Compiègne et Le « Comité » du camp des politiques à Compiègne .
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages». Le 6 juillet, à six heures du matin, il est conduit sous escorte allemande à la gare de Compiègne avec ses camarades, puis entassé dans un des wagons de marchandises qui forment son convoi. Le train s’ébranle à 9 heures trente.

Depuis le train qui l’emporte à Auschwitz, le 6 juillet 1942, il lance une lettre sur le ballast, dissimulée «dans une boîte à fromage : elle parviendra à destination».

Depuis le camp de Compiègne, Louis Eudier est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45 157 » et « 46 326 », d’où le nom de « convoi des 45 000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Sa photo d’immatriculation (6) à Auschwitz a été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks. Lire dans le site, La journée-type d’un déporté d’Auschwitz

Sa fiche à Hersbrück, Kommando de Flossenburg

A Auschwitz, Louis Eudier est affecté au kommando de peinture des ski pour l’armée allemande, puis à la DAW (usine d’armement) : Atteint de typhus et de tuberculose, il passe quatre mois à l’infirmerie, échappant à plusieurs sélections pour la chambre à gaz. Il y est l’un des membres du groupe français de Résistance, en contact avec Roger Pélissou, Eugène Garnier et Jules Le Troadec.
Louis Eudier est transféré à Gross Rosen le 7 septembre 1944 avec un groupe de 29 autres «45 000». Il y est enregistré sous le n° matricule n° 40995. Puis en février 1945, après une marche épuisante, il est évacué à Hersbrück (n° 84554). Après leur quarantaine, les «45 000» sont répartis dans divers kommandos dont une dizaine sont affectés aux usines Siemens.

Sa fiche à Dachau, venant d’un camp de Flossenburg

Le 9 février 1945, le camp de Gross-Rosen est évacué. Louis Eudier fait partie des 18 «45000» évacués sur Hersbrück (kommando de Flossenbürg, constructions Dogger). Le 11 février 1945, après une marche épuisante, il y est enregistré sous le matricule n° 84 454.

Le 8 avril 1945, les dix-sept «45 000» survivants sont à nouveau évacués pied de Hersbrück pour Dachau, où ils arrivent, le 24 avril 1945. Ils y sont libérés le 29 avril 1945 par les troupes américaines. Louis Eudier est rapatrié le 19 mai 1945, via Strasbourg.

A son retour au Havre, Louis Eudier devient vice-président du second comité local de libération et il est président fondateur de la FNDIRP locale.

L’Avenir Normand du 1/4/1949

Il est présenté par le Parti communiste et élu conseiller général du 4ème canton de Seine Inférieure le 30 septembre 1945 : il remplace son camarade de déportation Jules Le Troadec.

Louis Eudier (au centre) et les quatre autres conseillers généraux réélus

Ce mandat lui est renouvelé en 1949 et 1955 (il est conseiller général durant 28 ans).
Lors du scrutin de février 1949, Louis Eudier est élu au deuxième tour avec 10.883 voix contre Abadie, Radical socialiste (qui a bénéficié des voix des électeurs des candidats SFIO,  MRP, et RPF), 9.417 voix.
Le 2 octobre 1949, il participe au grand meeting pour la Pais au Havre, avec d’autres conseillers généraux (Célestin Dubois, Pierre Guimard), et les députés Victor Michaut, Lucie Guérin et René Cance.
Louis Eudier se marie le 7 août 1946 à Saint-Éloy-les-Mines (Puy-de-Dôme) avec Denise, Marie Bourgerol (1901-1974).

«En octobre 1947, il est élu au conseil municipal du Havre, dont il démissionne en mars 1948, puis réélu en mai 1954.
Membre du comité fédéral de Seine-Maritime du PCF en 1953, Louis Eudier siégea au bureau fédéral entre 1954 et 1957, puis à nouveau au comité fédéral jusqu’en 1964. »
Le Maitron

Il est adjoint au maire André Duroméa

Il est deuxième adjoint au maire de cette ville à partir de 1956» (ici avec André Duroméa) … A partir de 1956, chargé notamment de la reconstruction et l’urbanisme. Il fut également adjoint au bureau municipal de l’habitat et aux HLM.

En 1953 il est élu secrétaire de l’Union  départementale des syndicats C.G.T. de la Seine maritime.

Il est élu Député, 2 janvier 1956

Lors des élections législatives de 1956 à la proportionnelle de liste : « Il est élu député de la 2ème circonscription de la Seine-Maritime le 2 janvier 1956. Présenté en deuxième position sur la liste conduite par René Cance, il obtient 67 716 suffrages sur 217 707 exprimés. Son élection étant validée le 20 janvier, il est nommé membre de la Commission de la reconstruction, des dommages de guerre et du logement (1956-1957). Durant la législature, Louis Eudier dépose plusieurs amendements relatifs aux dommages de guerre et intervient également au cours des débats concernant les transports maritimes et la construction navale. Il vote l’investiture de Guy Mollet (31 janvier 1956), approuve les pouvoirs spéciaux en Algérie (12 mars), mais refuse la confiance au gouvernement sur la politique étrangère (affaire de Suez, 25 octobre). Il s’oppose à la ratification des traités instituant la Communauté économique européenne et l’Euratom (9 juillet 1957) et à la prorogation des pouvoirs spéciaux (19 juillet). Il refuse la confiance au gouvernement Bourgès-Maunoury (30 septembre, chute du cabinet), vote contre le projet de loi-cadre sur l’Algérie (31 janvier 1958), se prononce en faveur de la déclaration d’état d’urgence (16 mai). Il vote contre la confiance au général de Gaulle, les pleins pouvoirs et la révision constitutionnelle le (1er et 2 juin). Le Maitron.

Rencontre du Havre 1960 : on reconnaît Marie Claude Vaillant-Couturier

Il organise le 26 juin 1960 au Havre le premier rassemblement des survivants des deux convois de déportation politique à Auschwitz du 6 juillet 1942 et du 23 janvier 1943. Il publie «Notre combat de classe et de patriotes (1934-1945)».

Homologué Déporté Résistant, le 18 novembre 1968 in Annuaire des Havrais en Résistance(s)

Il est homologué dans un premier temps « Déporté Politique » le 28 septembre 1955.  Mais ce n’est que le 18 novembre 1968, après de nombreuses démarches qu’il obtient enfin le titre de Déporté Résistant

A 75 ans, il est toujours conseiller municipal et Président de la FNDIRP locale.

Salle municipale Louis Eudier

Après son décès, le 11 août 1986, son nom est attribué à une rue du Havre (ancienne rue Joseph Perier), et à une salle municipale de son ancien quartier.

Il a reçu de nombreuses décorations : Croix de guerre 1939-1945 avec palmes, Médaillé militaire, Médaillé du Combattant volontaire de la Résistance 1939-1945. Médaillé de la Déportation, Chevalier de la Légion d’Honneur.

Notes

  • Note 1 : Louis Eudier : «Notre combat de classe et de patriotes, 1934-1945 », Le Havre imprimerie Duboc, Imprimerie Duboc, Le Havre. Sans date. Le livre est postérieur à 1971. 1982 d’après le Maitron.
  • Note 2 : Né le 24 avril 1906, René (Ange) Eudier est décédé le 7 avril 1945 à l’hôpital de Zossen en Allemagne.
  • Note 3. Depuis 1931, Louis Bréguet a implanté une usine d’hydravions en baie de Seine, sur la pointe du Hoc à côté du pont VII.
  • Note 4 : Pierre Monate « La révolution prolétarienne » 25 juin-10 juillet 1936.
  • Note 5 : In « le Fil Rouge« , revue de l’Institut CGT d’Histoire Sociale de Seine Maritime : «Un printemps qui change la vie».
  • Note 6 : 522 photos d’immatriculation des « 45000 » à Auschwitz ont été retrouvées parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation du camp d’Auschwitz. A la Libération elles ont été conservées dans les archives du musée d’Auschwitz. Des tirages de ces photos ont été remis à André Montagne, alors vice-président de l’Amicale d’Auschwitz, qui me les a confiés.

Sources

  • Textes et témoignages. Documents fournis par Madame Sylvie Barot, Conservateur des Archives du Havre (23 mars 1994).
  • « le Havre libre » du 24 avril 1978 fête le 75ème anniversaire de Louis Eudier
  • Hommage funèbre « Le Havre libre » du 12 août 1986.
  • Louis Eudier «Breguet-Le Havre : première grève-occupation en 1936», Cahiers d’histoire de l’institut Maurice Thorez, 1972, n° 29, p. 67-70.
  • Liste d’otage du 8 décembre 1941 : CDJC (Centre de Documentation Juive Contemporaine) XL III – 56.
  • Marie Paule Hervieu «Communistes au Havre, communistes du Havre» Institut d’Etudes Politiques de Paris. Thèse de doctorat et «Communistes au Havre: histoire sociale, culturelle et politique, 1930-1983».
  • Liste d’otage du 8 décembre 1941 : CDJC (Centre de Documentation Juive Contemporaine) XL III – 56.
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Le Maitron, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997.
  • © Site internet «Le Fil rouge», Institut CGT d’Histoire sociale de Seine Maritime.
  • Mail et arbre généalogique de Patrice Eudier.
  • Annuaire des Havrais en Résistance(s)

Notice biographique rédigée par Claudine Cardon-Hamet en 2000 pour l’exposition de Rouen de l’association « Mémoire Vive » consacrée aux déportés “45000” et “31000” de Seine-Maritime, complétée en 2006, 2012, 2017, 2018 et 2022. Docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 », Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000. Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice.
Pour la compléter ou corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

3 Commentaires

  1. Je suis une petite nièce de Louis Eudier ! ! Catherine Eudier née au havre en 1957 ! J habite Arles dans les bouches du Rhône!
    J avais envie de m exprimer sur le parcours de mon grand oncle ! Lorsque je lis et relis sa biographie ainsi que son livre! Je penses à lui et toutes les autres personnes qui ont sauvées des vies humaines et passés toute leur vie à aider les
    autres ! Mais que veut dire vie
    humaine aider ,aujourd'hui ! Quand je vois cette société qui ne mène
    plus aucun combat par peur de déranger leur petit confort ! Plus de vrai syndicat ,chaque personne ne
    pense qu'à tirer la couverture vers eux ! Je dis ça en connaissance de cause !
    Juste pour dire que je suis fière que dans ma famille il y est eu de vrai hommes comme mon grand oncle et mon grand père maternel Léon Bellenger Deporté politique à auztwit (45000)

    Bonne journée : Arles Eudier.catherine

    1. Bonjour,
      Nous sommes deux élèves de terminale et faisons un exposé sur Louis Eudier pour un projet scolaire au Havre. Si vous avez des informations sur sa vie de résistant et de déporté, c’est avec plaisir que nous échangerions avec vous.

      1. Bonjour. Désolés de répondre en retard.
        Tout ce que nous savons sur Louis Eudier se trouve sur la notice que nous publions. Il y a a bien sur également son livre comme source.
        Cordialement

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