Carte d’immatriculation à Dora Mittelbau 1945

Matricule « 45.577 » à Auschwitz

Rescapé

Georges Gaudray : né à Paris (10ème) ; domicilié à La Courneuve (Seine) ; électricien ; arrêté le 16 septembre 1940 ; condamné à 3 mois de prison (Santé, Fresnes, Cherche-Midi) ; arrêté le 28 avril 1942 ; interné au camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, Gross Rose, Dora Mittelbau, Nordhausen, Dora, Neungamme, Lübek, Cap Arconna, Rescapé ; décédé le 23 février 1978.

Georges Gaudray est né à Paris (10ème) le 22 juillet 1921. Il habite chez ses parents au 16,  rue Edmond Rostand à La Courneuve (Seine, Seine-St-Denis) au moment de son arrestation. Il est le fils de Raymonde Angèle Richard, 16 ans, fraiseuse, et de Paul, Henri Gaudray, 19 ans, boulanger, son époux. En 1936, il a deux sœurs et un frère cadets : Raymond, né en 1923, Jeanne, née en 1930, Ginette, née en 1933.

La CPDE, Paris 11ème

Célibataire, Georges Gaudray travaille comme ouvrier électricien, d’abord (en 1936) chez Saunier à Paris 11ème,  puis comme son père, à la CPDE (Compagnie Parisienne de Distribution d’Electricité, aujourd’hui EDF) rue Parmentier à Paris 11ème.
Il est secrétaire du cercle de la Jeunesse Communiste à La Courneuve, fort d’une centaine d’adhérents. Il est aussi secrétaire du syndicat CGT de son entreprise, et délégué du personnel.
Georges Gaudray, conscrit de la classe 1921, n’est pas mobilisé à la déclaration de guerre. Il entre rapidement dans la clandestinité au sein du Parti communiste clandestin, et diffuse tracts et journaux.

Le 14 juin 1940, l’armée allemande occupe Drancy et Gagny et entre par la Porte de la Villette dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Les troupes allemandes occupent toute la banlieue parisienne les jours suivants.  Le 22 juin, l’armistice est signé. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français » et lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Il participe au sabotage de la gare de Dugny. Le 16 septembre 1940 il est arrêté au domicile de ses parents par la police française pour détention de « tracts communistes », le même jour que son copain Maurice Courteaux, qui sera déporté à Auschwitz avec lui.

Jean Suret-Canale

Il est transféré à la prison de la Santé, où deux divisions hébergent les détenus remis aux autorités allemandes. Il est
écroué à la 3ème division. Jean Suret-Canale (1), arrêté le 26 septembre raconte « Nous étions trois dans la cellule. J’étais avec un jeune communiste de La Courneuve, Georges Gaudray, électricien, et un jeune collaborateur nommé Normand. Il appartenait au « Jeune Front », dirigé par Robert Hersant (futur patron du Figaro) qui avait une permanence installée sur les Champs-Élysées et dont les membres paradaient en uniformes d’inspiration nazie, en saluant le bras levé. Il s’était fabriqué une fausse carte de la Gestapo grâce à laquelle il raquetait les commerçants juifs, jusqu’à ce qu’il soit arrêté, remis aux mains des autorités allemandes, puis écroué.». Selon les souvenirs de Georges Gaudray, il est maintenu en détentionn, durant 3 mois à la Santé. Il est transféré à la prison du Cherche-Midi où il retrouve Jean Suret-Canale (ce dernier y a été incarcéré le 7 novembre).  « Sur les 40 détenus qui composaient notre chambrée, nous étions une quinzaine de jeunes communistes, dont un groupe venant de La Courneuve et des communes avoisinantes. Il y avait parmi eux Georges Gaudray (…) Le Gall, André Basset … » (in Jean Suret-Canale, « Novembre 1940 à la prison du Cherche-Midi »).
Comme Jean Suret-Canale, condamné par le tribunal allemand à 3 mois de prison, il est ensuite écroué à la prison de Fresnes. Il est libéré à l’expiration de sa peine d’emprisonnement. Mais il figure désormais dans les fichiers de la police comme otage potentiel.
Georges Gaudray est arrêté à nouveau le 28 avril 1942. Ce jour-là une rafle est effectuée par l’occupant dans tout le département de la Seine.
Lire dans le site La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942). Suivant cette politique des otages, les autorités d’occupation ordonnent l’exécution d’otages déjà internés et arrêtent 387 militants, dont la plupart avaient déjà été arrêtés une première fois par la police française pour « activité communiste » depuis l’interdiction du Parti communiste (26 septembre 1939) et libérés à l’expiration de leur peine. Les autres sont connus ou suspectés par les services de police. Il s’agit de représailles ordonnées à la suite d’une série d’attentats à Paris (le 20 avril un soldat de première classe est abattu au métro Molitor, deux soldats dans un autobus parisien, le 22 avril un militaire est blessé à Malakoff).

Georges Gaudray est donc interné le 28 avril au camp allemand de Royallieu à Compiègne (le Frontstalag 122).
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, Georges Gaudray est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Il est immatriculé à Auschwitz le 8 juillet 1942

Georges Gaudray est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45577» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.
Son matricule sera tatoué sur son avant-bras gauche quelques mois plus tard. Sa photo d’immatriculation (1) à Auschwitz a été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Le 13 juillet : Nous sommes interrogés sur nos professions. Les spécialistes dont ils ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et s’en retournent à Auschwitz I, ils sont approximativement la moitié de ceux qui restaient de notre convoi. (…) Pierre Monjault. Electricien de métier, Georges Gaudray est ramené à Auschwitz 1. Il est témoin de l’horreur au quotidien, décrite minutieusement par René Maquenhen (lire dans le site, La journée-type d’un déporté d’Auschwitz.
A Auschwitz 1, il est affecté au Kommando « Elektriker » (électriciens) « dont le « Dolmetscher » (interprète) était notre camarade Pélissou, qui parlait allemand ». Décembre 1942 : La Résistance à Auschwitz et la création du premier groupe français.
Comme les autres détenus politiques français d’Auschwitz il reçoit en juillet 1943 l’autorisation d’échanger des lettres avec sa famille – rédigées en allemand et soumises à la censure – et de recevoir des colis contenant des aliments (en application d’une directive de la Gestapo datée du 21 juin 1943 accordant aux détenus des KL en provenance d’Europe occidentale la possibilité de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis
renfermant des vivres). Ce droit leur est signifié le 4 juillet 1943. Lire dans le site : Le droit d’écrire pour les détenus politiques français.

Entre le 14 août 1943 et le 12 décembre 1943, il est en quarantaine au Block 11 avec la quasi-totalité des Français survivants. Lire l’article du site « les 45000 au block 11.  Le 12 décembre, les Français quittent le Block 11 et retournent dans leurs anciens Kommandos. Lire également1943 : La Résistance à Auschwitz gagne du terrain. Et La Résistance à Auschwitz 1943/1944 : les « 45 000 » entrent dans le Kampfgruppe

Marie-Claude Vaillant-Couturier

Il est alors chargé par Eugène Garnier (4), avec Paul Mougeot, de prendre contact avec les Françaises déportées au camp des femmes par le convoi du 24 janvier 1943 : c’est ainsi qu’il rencontre Marie-Claude Vaillant-Couturier au « Block Couture ». « Nous avons travaillé avec Georges Hanse et Willy Betz à la sortie du Block 11 au Kommando des « installateurs ». Nous avons installé les WC dans le bloc où travaillaient nos camarades femmes – le Block Couture – où il y avait notre camarade Marie-Claude Vaillant-Couturier. Elle doit très certainement se rappeler de nous trois » (lettre du 10 avril 1972). Lire dans le site L’aide des « 45 000 » aux femmes de Birkenau

Dans ses lettres écrites en 1972, il évoque la quarantaine au Block 11, leurs tatouages « enjolivés » de paniers fleuris par Jean Thomas, le « célèbre » et effrayant Jakob, maître du Block 11 et  les exécutions de femmes, hommes et enfants polonais devant le « mur noir ».

Il évoque également la viande qu’il volait à la charcuterie du Kommando « Elektriker », viande que Robert Lambotte faisait ensuite cuire …
Le 3 août 1944, il est à nouveau placé en “quarantaine”, au Block 10, avec les trois quarts des “45000” d’Auschwitz pour être transférés vers d’autres camps (ce qu’ils ignorent). Lire dans le site , « les itinéraires suivis par les survivants ».

Un groupe de trente et un « 45000 » est transféré le 28 août pour Flossenbürg, un autre groupe de 30 pour Sachsenhausen le 29 août 1944. Un troisième groupe de 30 quitte Auschwitz pour Gross-Rosen le 7 septembre. ­Georges Gaudray fait partie de ce groupe.
A Gross Rosen, il reçoit le matricule n° 40 998. Après la quarantaine, il est affecté au kommando Siemens.
Le 9 février 1945, le camp de Gross-Rosen est évacué sur différents camps. Georges Gaudray est dirigé sur Dora-Mittelbau avec 15 autres « 45000 ».
Il tente en vain de s’évader lors du transport vers par wagons découverts, par une température glaciale. «

Le wagon était gardé par un SS Lorrain », se souvient-il.  A Dora il reçoit le matricule n° 116 934. Puis il est affecté dans un Kommando à Nordhausen (annexe de Dora). Le 3 avril 1945, il y subit un bombardement allié (5).
Début avril, il est de retour au camp de Dora, où il est contraint d’assister à la pendaison de 12 officiers soviétiques. Dora est évacué le 11 avril 1945 devant l’avancée des troupes anglaises.
Georges Gaudray est évacué avec Louis Cerceau et Marcel Cimier sur le camp de Neuengamme, où il reçoit le matricule « 80668 ».
Puis ils sont tous trois évacués à pied sur Lübeck, fin avril : la colonne est escortée par des SS et des chiens. Marcel Cimier est embarqué sur un des navires-prison. Le 14 avril, Himmler donne l’ordre de faire disparaître les déportés avant l’arrivée des Alliés.

Le Cap Arcona en flammes

Au port de Lübek, Marcel Cimier est embarqué sur l’Elzenat, un navire prison. Louis Cerceau et Georges Gaudray sont embarqués avec 6500 déportés de Neuengamme et 600 gardes sur le navire allemand «Cap Arcona», où ils sont entassés dans des conditions atroces. Ce navire qui doit conduire les déportés en Suède doit être coulé par des sous-marins allemands (6). Mais un bombardement de la R.A.F. coule le bateau, « faisant 5000 morts », le 3 mai 1945.
Georges Gaudray et Louis Cerceau échappent au naufrage du « Cap Arcona ». Ils sont recueillis par une vedette anglaise (ou canadienne) ce 3 mai 1945, tout comme André Migdal, frère d’Henri Migdal, un des « 45.000 » mort à Auschwitz.
Depuis « l’Elzenat », Marcel Cimier est témoin du bombardement et du naufrage du « Cap Arcona ». Il le raconte dans son cahier « Les incompris » (p. 70).

Georges Gaudray est libéré par les Canadiens. Il est évacué par la Suède, puis l’Angleterre et revient en France le 21 mai 1945. Louis Cerceau est hospitalisé en Suède avant son rapatriement.
Georges Gaudray est homologué « Déporté politique ». Il est homologué (GR 16 P 246512 ) au titre de la Résistance intérieure française (RIF) comme appartenant à l’un des mouvements de Résistance.
Dès le 29 octobre 1945, Georges Gaudray reprend son travail à la CPDE, et il est élu délégué du personnel à la section Saint-Ambroise, avenue Parmentier.
Il est muté dans la région de Béziers le 3 décembre 1951.
Le 13 octobre 1945, à La Courneuve, Il a épouse Mauricette, Sylvette Lacombe. Secrétaire, elle est née le 2 février 1922 à Caux (Hérault). Le couple a deux filles Josette (née en 1947) et Mireille (née en 1955) « je suis marié et j’ai deux filles : l’une a 25 ans, l’autre 17 ans…. Et deux petits-enfants, Karine 4 ans et Arnaud 2 ans  « (Georges Gaudray, Pézenas, le 20 janvier 1972).

Mireille Gaudray et Karine Combes à l’ADIRP de l’Héraut

Toujours proche de ses anciens camarades de déportation, il écrit à plusieurs d’entre eux (Louis Cerceaux, Georges Hanse) et participe à la reconstitution des matricules et noms du convoi.
Il est trésorier de la section FNDIRP de l’Héraut, et prend sa retraite comme chef du Personnel EDF en juillet 1971. Il a 50 ans  « J’ai bénéficié à EDF de cinq ans de bonification » écrit-il à Roger Arnould.
Il habite Pézenas, cité Castelsec en 1972.

Article de Roger Arnould, « PR » de février 1972

Dans le « Patriote Résistant n°388 de février 1972, Roger Arnould signe un article qu’il intitule « Georges-trompe-la-mort ».
« Je ne vois aucune critique à formuler à ce que tu écris – lui répond George Gaudray dans sa lettre 10 avril – c’est vraiment la vérité ».

Il a appris par le « Patriote Résistant » – n° 389 d’avril – la mort de son copain Maurice Courteaux et il écrit à Roger Arnould « Je ne peux y croire : et pourtant : arrêtés ensemble le 16 septembre 1941, en prison, à Compiègne et à Auschwitz toujours ensemble. Nous avions milité toujours ensemble. Il est le beau-frère de mon frère. Je pleure vraiment mon cher Maurice ».

Georges Gaudray meurt à Montpellier, le 23 février 1978. Son épouse écrit dans le questionnaire qu’elle m’a renvoyé : « je remplace mon mari comme trésorière de la section de Pézenas depuis son décès« .

  • Note 1 : Jean Suret-Canale (27 avril 1921 – 26 juin 2007), géographe et historien anticolonialiste de l’Afrique, homme de lettres,  militant communiste. Arrêté le 26 septembre 1940 par la police française, livré aux Allemands, condamné par le tribunal militaire du Gross Paris, il séjourne dans les prisons parisiennes de La Santé et du Cherche-Midi. Libéré le 12 février 1941 de la prison de Fresnes, il est nommé responsable des Étudiants communistes de Toulouse, puis instructeur interrégional des Jeunesses communistes à Montpellier et à Limoges, jusqu’à la Libération. En 1945, Jean Suret-Canale est élu membre du comité national des Jeunesses communistes… (Jacky Tronel, in blog « histoire judiciaire et pénitentiaire »).
  • Note 2 : 524 photos d’immatriculation des « 45.000 » à Auschwitz ont été retrouvées parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation du camp d’Auschwitz. A la Libération elles ont été conservées dans les archives du musée d’Etat d’Auschwitz. Des tirages de ces photos ont été remis par Kazimierz Smolen (ancien détenu dans les bureaux du camp d’Auschwitz, puis directeur du Musée d’Etat d’Auschwitz) à André Montagne, alors vice-président de l’Amicale d’Auschwitz, qui me les a confiés.
  • Note 3 : Roger Abada, met sur pied à sa sortie du « Revier », avec l’aide d’Eugène Garnier et de Roger Pélissou, un groupe de solidarité au sein des survivants du convoi. Roger Abada est alors contacté par Rudy Friemel, un des dirigeants du Comité international de résistance, créé en août 1942 par des résistants autrichiens et allemands
  • Note 4 : Eugène Garnier était secondé au « kommando des jardins » par d’autres « 45 000 » : Albert Morel, Giobbé Pasini, René Demerseman et
    par ceux qui travaillaient dans des équipes de spécialistes circulant dans le camp : Henri Marti, Henri Gorgue, Pierre Monjault, Paul Louis Mougeot, Georges Gaudray.
  • Note 5 : « Nordhausen fut bombardé par l’aviation américaine. Celle-ci ignorait que ces installations en béton étaient en un camp de concentration et non un dépôt de l’armée allemande. Ce bombardement fut terriblement meurtrier car les déportés furent contraints par les SS de rester dans les bâtiments en feu. Il y eu des centaines de victimes » www.jewishgen.org/forgottenCamps/Camps/NordhausenFr..
  • Note 6 : En application des ordres de Himmler, l’officier SS Gehrig donne l’ordre à des sous-marins allemands de couler le « Cap Arcona » au large, ainsi que le « Thielbek », « l’Athen », et le « Deutschland », afin de ne laisser aucun déporté vivant. Le 3 mai 1945, des chars anglais pénètrent dans le port et un avion de reconnaissance repère les navires. Deux officiers britanniques sont informés par la Croix-Rouge de la présence des déportés à bord et promettent d’agir, mais il est trop tard pour détourner l’attaque lancée par la RAF. Trois des bateaux-prison sont bombardés et coulés par l’aviation britannique. Environ 7 000 à 8 000 déportés périssent noyés et les survivants qui nagent dans la Baltique glaciale sont mitraillés par les avions anglais, puis par les SS à leur arrivée sur la plage.
    Il n’y aura que 316 survivants.

Sources

  • Georges Gaudray a laissé plusieurs récits, il a correspondu avec Roger Arnould, écrit pour le « Patriote Résistant » (février 1972).
  • Questionnaire biographique (contribution à l’histoire de la déportation du convoi du 6 juillet 1942), envoyé aux mairies, associations et familles au début de mes recherches, en 1987, rempli par son épouse le 25 mars 1988.
  • Mémoire de Maîtrise de Micheline Chantada, L’implantation du Parti communiste français à La Courneuve pendant l’entre-deux-guerres, Paris I, 1974, cité par Le Maitron (Tome 29, page 192).
  • Jean Suret-Canale : « Novembre 1940 à la prison du Cherche-Midi » in Le Patriote Résistant, mai 2004.
  • Témoignages de Robert Lambotte, Henri Marti, Marceau Lannoy, Richard Girardi, Roger Abada (qui le surnomme « l’As du billard »).
  • plusieurs le nomment : « Trompe-la-Mort ».
  • Photo : Mireille Gaudray et Karine Combes remettent des cadeaux aux acheteurs du calendrier de l’ADIRP de l’Héraut. Le 30 janvier 1972 à Pézenas.Mireille est décédée le 16 mai 2013 à l’age de 58 ans, d’un cancer. Elle avait eu 3 enfants (Cédric, Loïc et Sylvio). Mail de son mari M. Jean-Luc Cuciniello.
  • © André Laroze, les « Oubliés du « Cap Arcona ». Saint-Sever, 2005.
  • Franck Mazoyer, Alain Vancauwenberghe, et André Migdal, la Tragédie du « Cap Arcona », in Le Monde diplomatique, août 2005.
  • © photo du «Cap Arcona» en flammes, in Wikipedia.

Notice biographique mise à jour en 2013, 2019 et 2021 à partir de la notice succincte que j’avais préparée à l’occasion du 60ème anniversaire
du départ du convoi et publiée dans la brochure éditée par le Musée d’histoire vivante de Montreuil. Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour
Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000»
, éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et
coordonnées du  blog) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette biographie. Pour la compléter ou la corriger, vous
pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com 

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