Paul Brun Photo ©  AFMD de l’Allier
Paul Brun : né en 1905 à Bellenaves (Allier) ; domicilié à Gentilly (Seine / Val-de-Marne) ; charretier, puisatier, mineur boiseur : militant CGT, communiste ; conseiller municipal de Gentilly en 1929 et 1935, volontaire des Brigades internationales (commissaire politique) ; arrêté le 3 janvier 1942 ; interné à la caserne des Tourrelles et au camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, où il meurt le 24 octobre 1942.

Paul Brun est né le 5 novembre 1905 au lieu-dit Les pâtureaux à Bellenaves (Allier).
Il habite au 15, rue Robine à Gentilly (Seine / Val-de-Marne) au moment de son arrestation.
Il est le fils de Marie Bidet, 21 ans, cultivatrice et d’Antoine Brun (1), 23 ans, cultivateur, son époux.
Il a 2 frères (Pierre, Félix né en 1904 à Bellenaves et Henri qui naît en 1909 (il décède à l’âge de 5 ans) et deux sœurs (Andrée née en 1907 et Jacqueline). En 1906, sa mère et son père vivent au lieu dit Balady chez ses grands parents paternels, avec plusieurs oncles et tantes Brun, ainsi que sa tante Maria Bidet, indiquée comme bru (ce qui signifie que deux frères Brun ont épousé les deux sœurs Bidet).
Paul Brun obtient le Certificat d’études.
La famille Brun vient en région parisienne avant 1914 pour chercher du travail et s’installe à Gentilly au 77, ou 79, rue des Aqueducs (aujourd’hui rue Raymond Lefebvre).
Paul Brun « prit la même option professionnelle que son père (charretier), mais il fut également terrassier, puisatier et mineur-boiseur » (Le Maitron).
De la classe 1925, il est appelé au service militaire. Il est incorporé le 10 novembre 1925, et est affecté au 8è Régiment d’Artillerie Divisionnaire stationné à Nancy. Il est successivement brigadier, brigadier-chef et maréchal-des-logis. Son régiment participe aux campagnes du Djebel Druze de mars à septembre 1926. Il est rendu à la vie civile le 10 mai 1927.

Le 13 juillet 1929 Paul Brun épouse Marie Mascala à Gentilly. Elle est typographe (« typotte »), née le 2 juillet 1910 à Paris 6è (elle décèdera le 22 février 1977 à Villejuif). Félix Brun est le témoin de mariage de son frère.
Paul et Marie Brun ont deux enfants, Christiane et Roger.
Le couple divorcera le 2 décembre 1937 (Marie se plaignait de ses absences répétées pour cause de militantisme).
Son frère Félix Brun épouse la sœur de Marie Mascala, Marguerite, le 7 juin 1930. C’est elle qui s’occupera des enfants de son beau-frère après la séparation.
Syndicaliste, Paul Brun est un militant actif du syndicat CGTU des mineurs de la région parisienne, auquel il adhère le 15 août 1931 (la fédération du sous-sol est un des bastions de la CGT Unitaire).
Dans cette période, il est aide-conducteur de travaux pour la construction des tunnels du métro. Il est terrassier en 1933.

Humanité du 13 mai 1935 © BNF

Son père Antoine Brun, militant communiste est présenté sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (BOP) aux élections municipales des 5 et 12 mai 1929.
Militant syndical connu, son fils Paul Brun est présenté par le Parti communiste avec son père aux élections partielles de 1933. Dix-neuf communistes entrèrent au conseil municipal de Gentilly à l’occasion des élections partielles des 26 novembre et 3 décembre 1933. Paul Brun, est élu conseiller municipal (…) de Gentilly le 3 décembre 1933 (14è sur 19), sur la liste dirigée par Henri Bollot et Charles Frérot. La préfecture de la Seine prononce la dissolution du conseil municipal le 14 janvier 1934 (10ème sur 27).

Paul Brun adhère au Parti communiste, parrainé par Henri Bollot. Il est trésorier, puis secrétaire de cellule. Elu au comité de section, il sera trésorier de la section de Gentilly.
Il est réélu avec la municipalité de Georges Beaugrand le 18 février 1934 et le 12 mai 1935 (6ème sur 27) (Le Maitron).

Il suit une école élémentaire du Parti communiste en 1936, puis une école fédérale en 1937.
Le 30 décembre 1936, une délibération du Conseil général de la Seine mentionne le versement d’une indemnité pour trouble de jouissance de 12.000 F versée à M. Brun, 79,  rue des aqueducs à Gentilly (il s’agit de la construction du collecteur dit « ouvrage XVI »). Il s’agit vraisemblablement du domicile de son père.
Après la réunification syndicale de 1936 (CGT et CGTU), Paul Brun devient membre du Conseil syndical des mineurs CGT de la région parisienne du 1er décembre 1937 jusqu’en février 1938.
Paul Brun, qui a adhéré au Comité national de lutte contre la guerre et le fascisme (issu du Mouvement Amsterdam-Pleyel), fondé par Henri Barbusse, s’engage dans les Brigades internationales pour défendre la République espagnole contre la rébellion du général Franco, soutenue militairement par Hitler et Mussolini.

Traversée de l’Ebre (in © AVER)

Il arrive en Espagne le 3 mars 1938. Il est affecté à la 14è Brigade Internationale (La Marseillaise) au centre d’instruction de Villanueva de la Jara. Incorporé au bataillon de renfort à Caspe, puis le 18 mai au 2è bataillon (Vaillant-Couturier), 4è compagnie.
Il participe à la construction de ponts de bateaux pour permettre le passage de l’Ebre dans le secteur de Campredo (bataille de l’Ebre).
Il devient commissaire politique de la 4è compagnie (Comisario político de compañía). Il est engagé sur le front de l’Ebre jusqu’au 3 septembre 1938 à Corbera de Ebre, village bombardé par l’aviation franquiste.
A la date du 23 septembre le gouvernement républicain espérant que les puissances étrangères reviendraient sur leur décision de non-intervention, décide de retirer du combat les Brigadistes. En novembre 1938, Paul Brun est donc à Barcelone en attente de rapatriement.
En mars 1939, revenu en France, Paul Brun travaille comme mineur boiseur aux Etablissements Firmin Deschiron à Paris.
A ce titre, il a travaillé à la construction du tunnel de Saint-Cloud commencée en 1935.

Le 29 juillet 1939
(2) à Arcueil (Seine / Val-de-Marne), Paul Brun épouse en secondes noces Marie, Lucette Cordier née à Saintes (Charente-Inférieure / Charente-Maritime) le 24 octobre 1914 (elle est décédée le 15 mai 2005 (INSEE) au Kremlin-Bicètre). Elle est sténodactylo au dispensaire municipal d’Arcueil et une des responsables de l’Union des Jeunes Filles de France d’Arcueil.
Le couple s’installe au 15, rue Robine à Gentilly.
Paul Brun est rappelé aux armées le 27 août 1939, à la veille de la déclaration de guerre (3 septembre 1939).
Il est affecté au 21è Dépôt d’Artillerie.
Le 4 octobre 1939, le gouvernement Daladier promulgue un décret, en application de l’article 3 du décret du 26 septembre 1939 interdisant les organisations communistes, et suspend les conseils municipaux à majorité communiste élus dans 27 communes de la Seine (dont Gentilly) et dans 34 en Seine-et-Oise « jusqu’à la fin des hostilités » et les remplace par des « délégations spéciales ».

Le Populaire du 17 février 1940 © BNF

Le 15 février 1940, vingt-et-un élus municipaux communistes de Gentilly sont déchus de leur mandat électoral par le conseil de Préfecture. Cette décision est prise en application de la loi de déchéance du 21 janvier 1940 qui stipule dans son article 1 «Tout membre d’une assemblée élective qui faisait partie de la Section Française de l’Internationale Communiste, visée par le décret du 26 septembre 1939, portant dissolution des organisations communistes, est déchu de plein droit de son mandat, du jour de la publication de la présente loi, s’il n’a pas, soit par
une démission, soit par une déclaration, rendue publique à la date du 26 octobre 1939, répudié catégoriquement toute adhésion au Parti Communiste et toute participation aux activités interdites par le décret susvisé 
». « Le conseil de Préfecture le déchut de son mandat le 15 février 1940 pour appartenance au Parti communiste » (Le Maitron).

Le 13 juin 1940 les troupes de la Wehrmacht occupent Créteil et Fresnes le 15 juin (elles investissent la prison). Le 14 juin elles sont entrées dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Les troupes allemandes occupent toute la banlieue parisienne et les départements voisins les jours suivants.  Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

A l’été 1940, démobilisé, Paul Brun a repris son travail chez Deschiron. Fin 1941, devant la recrudescence des actes de propagande et des sabotages attribués au Parti communiste clandestin, la Préfecture de police cible les anciens des Brigades internationales.

Paul Brun est arrêté le 3 janvier 1942 par des inspecteurs de police français et interné administrativement à la caserne des Tourelles (3), où vont être détenus les anciens volontaires des Brigades internationales, arrêtés à partir du 24 décembre 1941, sur ordre de la direction des Renseignements généraux. Une circulaire du 23 décembre détaille très précisément les différentes étapes de l’opération : perquisition effectuées par deux inspecteurs au domicile des anciens brigadistes dès 6 heures du matin, puis arrestation, en les invitant à se munir de couverture, couvert et carte d’alimentation.

Transcription de la note des RG. « 23 décembre 1941. Perquisitions chez les membres des Brigades internationales. Mercredi 24 décembre à 6 heures. 2 inspecteurs par perquisition à 6 heures dans les postes des commissariats  de quartier ou au siège des commissariats de banlieue. Arrestation et conduite dans les postes centraux ou la direction des renseignements généraux les fera prendre. Si au cours des perquisitions se révèlent des infractions pénales, les relever par procès verbaux et leur donner la suite normale. Pour les cas douteux, téléphoner à M. Baillet, commissaire divisionnaire aux renseignements généraux. Inviter les personnes arrêtés de se munir d’une couverture, de leur couvert et de leur carte d’alimentation. Si un commissaire de police a plusiuers perquisitions, il envoie à l’avance les inspecteurs mis à sa disposition ».
Les conditions de vie y sont très difficiles (3).

La caserne des Tourelles

Le 5 mai 1942, Paul Brun est conduit au Dépôt de la Préfecture avec treize autres internés administratifs de la police judiciaire, communistes classés comme « indésirables » (4). Il en est extrait pour être conduit à la gare du Nord. 34 prisonniers des Tourelles (5) au total sont mis à la disposition des autorités allemandes le 5 mai et internés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122),
le jour même, en tant qu’otages. Les 34 « indésirables » des Tourelles seront tous déportés le 6 juillet 1942.
Lire dans ce site : La solidarité au camp allemand de Compiègne et Le « Comité » du camp des politiques à Compiègne .
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages». Le 6 juillet, à six heures du matin, il est conduit sous escorte allemande à la gare de Compiègne avec ses camarades, puis entassé dans un des wagons de marchandises qui forment son convoi. Le train s’ébranle à 9 heures trente.

Le 6 juillet 1942, depuis le train qui l’emporte vers Auschwitz, Paul Brun, comme de nombreux autres déportés, jette un message sur le ballast. Il sera ramassé par des cheminots et son épouse le recevra le 17 juillet.

Depuis le camp de Compiègne, Paul Brun est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45 157 » et « 46 326 », d’où le nom de « convoi des 45 000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité.
Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau                                                                       

Son numéro d’immatriculation lors de son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 est inconnu. Lire dans le blog le récit du premier jour à Auschwitz : Le numéro « 45306 ?» figurant dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 correspondait à ma tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules. Ce numéro, quoique plausible, ne saurait être considéré comme sûr en raison de l’existence des quatre listes alphabétiques successives que j’ai partiellement reconstituées, de la persistance de lacunes pour quatre noms, mais d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Il ne figure plus dans mon ouvrage Triangles rouges à Auschwitz

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».
Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau (Brzezinka), situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Aucun des documents sauvés de la destruction ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz, ne nous permet de savoir dans quel camp il est affecté à cette date

Paul Brun meurt à Auschwitz-Birkenau le 24 octobre 1942, d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Sterbebücher von Auschwitz, Tome 2 page 139 et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau).
Lire dans le site : 80 % des « 45 000 » meurent dans les six premiers mois
Le certificat porte comme cause du décès « Sepsis bei Phlegmone » (Septicémie à phlegmon, symptôme d’angine). Il s’agit très certainement d’un motif fictif (il a également été porté sur la fiche d’André Girard, qui travaillait à la Sanders à Gentilly). L’historienne polonaise Héléna Kubica a révélé comment les médecins du camp signaient en blanc des piles de certificats de décès avec «l’historique médicale et les causes fictives du décès de déportés tués par injection létale de phénol ou dans les chambres à gaz».
Il convient de souligner que cent quarante-huit «45000» ont été déclarés décédés à l’état civil d’Auschwitz les 18, 19, 20 ou 21 septembre 1942, ainsi qu’un nombre important d’autres détenus du camp ont été enregistrés à ces mêmes dates. D’après les témoignages des rescapés, ils ont tous été gazés à la suite d’une vaste sélection interne des inaptes au travail, opérée dans les blocks d’infirmerie. Lire dans le site : Des causes de décès fictives.
Il est déclaré « Mort pour la France » et est homologué comme « Déporté politique ».

Monument commémoratif du carré militaire

Son nom est inscrit sur le monument situé dans le carré militaire du cimetière communal intitulé « A la mémoire de ceux de Gentilly exterminés par les Nazis dans les camps de la mort et qui n’ont pas de tombe ».

  • Note 1 : Antoine Brun, né le 15 mars 1882 à Bellenaves (mort le 26 septembre 1960 dans cette commune), cultivateur, travailla comme charretier. Il est candidat sur la liste du Bloc ouvrier et paysan (BOP) de Gentilly aux élections municipales du 5 mai 1929 et restera durablement militant du PC (Le Maitron). Il fut également cocher et entrepreneur gravatier.
  • Note 2 : Le Maitron écrit le 29 juillet 1935, date également reprise par l’AFMD de l’Allier. Mais le jugement de divorce d’avec Marie Mascala ayant été prononcé le 2 décembre 1937, l’année de son remariage est bien ultérieur, soit 1939.
  • Note 3 : La caserne des Tourelles, « Centre de séjour surveillé » : Ouvert d’abord aux Républicains espagnols, entassés par familles entières, aux combattants des Brigades internationales, interdits dans leurs propres pays. Les rejoignent de nombreux réfugiés d’Europe centrale fuyant la terreur nazie, des indésirables en tous genres, y compris, bien sûr, les « indésirables » français : communistes, gaullistes et autres patriotes (on ratissait large), juifs saisis dans les rafles, «droit commun» aux causes bien datées (marché noir). In site Internet ©Association Philatélique de Rouen et Agglomération. France Hamelin in Le Patriote Résistant N° 839 – février 2010. « Ce Centre de séjour surveillé fonctionne dans l’ancienne caserne d’infanterie coloniale du boulevard Mortier à Paris. En 1942, deux bâtiments seulement étaient utilisés, un pour les hommes et un pour les femmes. Ils étaient entourés de fil de fer barbelé. Chaque bâtiment disposait de 3 WC à chasse d’eau, largement insuffisants. Des latrines à tinette mobile étaient en outre disposées dans l’étroit espace réservé à la promenade. La nuit, une tinette était placée dans chaque dortoir. C’est peu dire les conditions épouvantables imposées à des internés dont le nombre variera de 400 à 600 personnes. A cela s’ajoutait une sous-alimentation chronique entraînant bon nombre de maladies : entérites gastro-intestinales, affections cardiaques, tuberculose…
  • Note 4 : « Indésirables » : des militants communistes (dont plusieurs anciens des Brigades Internationales) et des « droits communs ». La plupart des « droits communs » déportés dans le convoi du 6 juillet sont apparentés ou proches des milieux communistes.
  • Note 5 : les 34 des Tourelles transférés à Compiègne le 5 mai : Alessandri, Battesti Jean, Becet, Brioudes, Brun, Cazorla, Chvelitski, Claus, Corticchiato, Delaume, Delville, Dupressoir, Fontès, Garré, Germa, Gorgue, Guerrier, Hanlet, Jeusset, Lavoir, Legrand, Monjault, Moyen, Nozières, Piazzalunga, Pollo, Porte, Remy, Quadri, Rouyer, Salamite, Schaefer, Steff, Trébatius.

Sources

  • Fichier national de la Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC ex BAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche individuelle consultée en octobre 1993.
  • Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997. Edition informatique 2015, notice Claude Pennetier.
  • © AFMD de l’Allier, biographie de Paul Brun.
  • Arch. Paris, DM3, Versement 10451/76/1.
  • Archives RGASPI, dossier personnel  (autobiographie et questionnaire en espagnol du 5 juillet 1938, renseignements du PCE du 21 octobre 1938 et des Brigades Internationales du 7 novembre 1938 ; RGASPI 545.6.44).
  • Arch. AVER (liste de rapatriés. Gentilly, Seine).
  • Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation de l’Allier. © Biographie et photo.
  • © Site Internet Généanet. Arbre généalogique de © Dominique Fresnay
  • © Site Internet Legifrance.
  • © Site Internet Genweb, relevé Laetitia Filippi.
  • Archives de la Préfecture de police de Paris, Cartons occupation allemande, BA 2374.
  • Délibérations – Conseil général de la Seine- 1936 (N1)- (N22).
  • Liste (incomplète) par matricule du convoi du 6 juillet 1942 établie en 1974 par les historiens du Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau (Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (Ministère de la Défense, Caen) indiquant généralement la date de décès au camp.
  • Sterbebücher von Auschwitz (registres des morts d’Auschwitz), Musée d’Étatd’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès établis au camp d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • © Dessin de Franz Reisz, in « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946).
  • Caserne des Tourelles in © prisons-cherche-midi-mauzac

Notice biographique rédigée en 2003, mise en ligne en 2008, complétée en 2015, 2019, 2020, 2022 et 2024 par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45 000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique.
Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

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