Matricule « 46 047 » à Auschwitz

 

Gravure au couteau sur linoléum à Compiègne effectuée par Charles Renaud. Montage photo Pierre Cardon
Charles Renaud (agrandissement d’une photo fournie par son fils)
Charles Renaud : né en 1898 à Palinges (Saône-et-Loire) ; domicilié à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) employé, chaisier, mineur ; communiste ; arrêté le 3 décembre 1940, puis le 22 juin 1941 ; interné à Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il meurt le 19 février 1943. 

Charles Renaud est né le 7 avril 1898 à Palinges (Saône-et-Loire).
Il habite au 60, rue de Charolles à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire) au moment de son arrestation.
Il est le fils de Jeanne Chauveau et de Jean-Baptiste Renaud (né le 15 janvier 1862, son père décède le 27 juin 1912).
Le registre matricule militaire de Charles Renaud indique qu’il habite à Palinges au moment du conseil de révision et travaille comme employé de commerce (indication raturée). Il sera par la suite chaisier (en 1924) puis mineur (en 1928).
Charles Renaud mesure 1m 68, a les cheveux châtain foncé, les yeux marron, le front moyen, le nez rectiligne et le visage ovale. Il a un niveau d’instruction « n° 2 » pour l’armée (sait lire, écrire et compter).
Charles Renaud, conscrit de la classe 1918, s’engage volontairement à la mairie d’Autun le 16 décembre 1916 « pour la durée de la guerre ». Il est incorporé au 48èmeRégiment d’artillerie comme 2èmecanonnier. Après ses 6 mois de classes, Charles Renaud « passe » au 81èmerégiment d’artillerie lourde le 25 juillet 1917. Le 9 août 1917, il passe au 84èmerégiment d’artillerie lourde engagé dans la Somme et en Champagne, puis en Belgique. Le 15 janvier 1918, il est nommé 1ercanonnier (équivalent de 1èreclasse). Après l’Armistice, du 28 février 1919 au 18 juin 1919, il sert « à l’intérieur ». Le 17 mai 1919, il « passe » au 85èmeRégiment d’artillerie lourde. Le 1erjuin suivant, il est transféré au 14èmeescadron du Train des Equipages militaires. Le 19 juin, embarqué sur Beyrouth (expédition de Palestine), il intègre le 15èmeescadron du Train engagé avec l’Armée d’Orient. Le 22 août, il est rapatrié à Orange. Le 27 décembre 1919, il est envoyé en congé de démobilisation et « se retire » à Palinges, « certificat de bonne conduite accordé ».

Charles Renaud épouse le 21 octobre 1922 Marcelle Fradin, 20 ans, vendeuse de journaux. Ils ont un garçon, Raymond (note 1), qui naît le 15 juillet 1923 à Palinges. Charles Renaud  travaille comme chaisier en 1924.

Mines de Blanzy à Montceau

Le 5 mai 1928, son registre matricule militaire nous indique qu’il habite chez Mr. Dufour rue de Charolles et travaille à Montceau-les-Mines, aux Mines de Blanzy.
En février 1930, cet emploi le fait alors « passer » théoriquement dans la réserve de l’armée active, comme « affecté spécial » (c’est-à-dire qu’il serait mobilisé à son poste de travail en cas de conflit).
En 1936, il est charretier (recensement de Montceau-les Mines).
En décembre 1938, il travaille aux Usines Schneider du Creusot : il est alors, pour l’armée, « affecté personnel de renforcement ».
Charles Renaud est membre du Parti communiste, et syndicaliste (il est secrétaire du Syndicat CGT du Bâtiment pour Montceau-les-Mines). Il est également militant à l’ARAC.
Il est vraisemblable qu’il a été rayé de l’affectation de renforcement, comme la plupart des syndicalistes ou communistes connus. En effet son registre matricule militaire indique « CM Train n°8 A », soit Compagnie mixte du Train des équipages) comme dernière affectation.

la Saône-et-Loire est coupée en deux par la ligne de démarcation

Le 14 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Après l’armistice du 22 juin 1940, la Saône-et-Loire est coupée en deux par la ligne de démarcation et fait passer sous contrôle allemand toute la partie industrielle du département. Le 10 juillet 1940 Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « Révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).
Très tôt l’hostilité au gouvernement de Pétain et à l’occupant se manifeste en Saône-et-Loire par des distributions de tracts, graffitis, sabotages. De lourdes amendes sont appliquées aux villes où ces actes sont constatés.

Charles Renaud est manœuvre du Bâtiment à l’entreprise Corbières au moment de son arrestation.
« Il entre dans le travail clandestin dès l’arrivée des Allemands. Avec quelques camarades il tape des tracts à la machine à écrire et les reproduit à la ronéo. Ces tracts sont distribués dans les mines de charbon et dans les bonneteries pour inciter les travailleurs de ces industries à ralentir et saboter le travail destiné aux allemands » (Raymond Renaud).
Arrêté une première fois – avec son fils – le 3 décembre 1940, à Montceau, par la police française, pour ses activités politiques connues (distribution de tracts communistes). Raymond – alors âgé de 17 ans – est libéré au bout de 48 heures. Au cours de la perquisition, la police a trouvé du papier blanc avec le même filigrane que celui des tracts distribué à Monceau. Charles Renaud est jugé aussitôt et est condamné à 6 mois de détention, qu’il effectue à la prison de Chalon-sur-Saône, puis au fort de Hauteville à Dijon.
Charles Renaud est libéré le 3 juin 1941, à l’expiration de sa peine. Réembauché dans son ancienne entreprise, il reprend aussitôt contact avec ses camarades communistes, désormais bien organisés en triangles.
Le 22 juin 1941, jour de l’attaque hitlérienne contre l’Union soviétique, sous le nom « d’Aktion Theodorich », les Allemands arrêtent dans la zone occupée et avec l’aide de la police française plus de mille communistes. D’abord placés dans des lieux d’incarcération contrôlés par le régime de Vichy (Dijon, Chalon et Beaune pour la Saône-et-Loire), ils sont envoyés, à partir du 27 juin 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré par la Wehrmacht et qui devient alors un camp de détention des “ennemis actifs du Reich”.
A cette date, le domicile de Charles Renaud est perquisitionné et il est arrêté par les soldats allemands, avec trois de ses camarades (Terrenoire et Emorine qui seront fusillés et Claude Chassepot de Saint-Vallier, mineur de fond aux houillères de Blanzy) qui sera déporté avec lui à Auschwitz et immatriculé sous le numéro « 45358 ». Sont également arrêtés ses camarades Paul Girard de Montchanin et Jean-Marie Damichel, secrétaire fédéral du Parti communiste de la Saône-et-Loire, qui sera fusillé par les Allemands au Mont-Valérien, le 15 décembre 1941 comme otage, en représailles aux attentats des 28 novembre 1941 et 7 décembre 1941 à Paris et en région parisienne.

Claude Chassepot a raconté dans son journal leur séjour dans les prisons de Chalon et Dijon, et leur périple jusqu’à leur internement le 19 juillet 1941 au camp de détention allemande de Royallieu à  Compiègne.
Il le mentionne à plusieurs reprises dans son journal de Compiègne : lire dans le site le Journal de Claude Chassepot. Charles Renaud est interné au camp de Compiègne sous le numéro matricule « 1336 »  Bâtiment A5,chambre 8.

Gravures sur lino de Charles Renaud à Compiègne

A Compiègne, il étudie l’italien dans le cadre du « comité du camp des politiques », en compagnie de son ami Claude Chassepot. Avec lui et Paul Girard (de Montchanin), et Alphonse Mérot (de Chalon-sur-Saône), il constitue un groupe de partage des colis. Ses camarades le désignent comme responsable de chambrée, chargé notamment de la juste répartition du contenu des colis.

Objets en bois sculpté

Il peut écrire à ses proches et son épouse a pu lui rendre une visite. Charles Renaud s’occupe à de nombreux travaux : gravure sur linoléum (dont des couvre-livres pour sa sœur, religieuse cloîtrée à Dives-sur-Mer), objets de bois tourné et sculpté au couteau (il utilise pour cela les pieds des chaises et des bancs).
Son camarade Claude Chassepot dans son cahier, s’extasie sur les travaux manuels de son camarade (Journal de Claude Chassepot).
Sur la vie au camp de Royallieu lire dans ce site : La solidarité au camp allemand de Compiègne. Le « Comité » du camp des politiques à Compiègne
Au moment du départ, Charles Renaud renvoie ces travaux à sa famille : son fils m’en a communiqué plusieurs photographies jointes au dossier, ainsi que deux couvre-livres en linoléum. Charles Renaud participe à la Caisse de Solidarité du camp, et maintient ses activités jusqu’au bout.
Le 4 juillet 1942, il écrit une lettre annonçant leur départ et analysant l’état d’esprit de ses compagnons.

Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, Charles Renaud est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »).

Les barbelés d’Auschwitz I

Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.
Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942.
Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

Charles Renaud matricule « 46.047 ».

Charles Renaud est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro matricule « 46.047 ». Sa photo d’immatriculation (2) à Auschwitz a été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.

Charles Renaud est dans la moitié des membres du convoi ramenée au camp principal (Auschwitz-I) après l’appel du soir. Selon Raymond Montégut, il est affecté au Kommado menuiserie.

Camille Nivault (45 928), rescapé, hospitalisé pour un phlegmon, a témoigné que Charles Renaud est entré à l’infirmerie du camp (le Revier) en décembre 1942 pour une mastoïdite, puis en est sorti en janvier après avoir reçu quelques soins.
Gabriel Lejard de Dijon, se souvient des circonstances de sa mort.: « C’était peu après ce terrible Noël 1942 où ils avaient coupé la moitié de la ration de pain (…) je le rencontrais tous les matins. Il s’en allait des bronches. Atteint de tuberculose, il a été « sélectionné » pour la chambre à gaz. C’est le dernier du convoi que j’ai vu mourir. Un bon gars« .
Charles Renaud est mort le 19 février 1943 d’après les registres du camp (Death Books from AuschwitzSterbebücher von Auschwitz (registre des morts).

Couverture de livre sculptée dans du lino par  Charles Renaud à Compiègne

Son certificat d’appartenance à la Résistance Intérieure Française et son homologation comme sergent, sont signés du Ministre de la Défense nationale (7 décembre 1949).
Le titre de « Déporté résistant » lui a été refusé. Celui de « Déporté politique » lui a été attribué.
Son nom est gravé dans la pierre du monument aux Morts de Montceau-les-Mines.
Son frère, résistant, est mort à la bataille de Thann en 1944, ainsi que son neveu, le même jour.

Salle Raymond Renaud au lycée Henri Parriat  de Montceau. Au premier plan, Raymond Renaud.
  • Note 1Biographie in Association Française Buchenwald Dora et Kommandos : Né à Palinges, le 15 juillet 1923, Raymond Renaud est arrêté le 3 décembre 1940 avec son père pour distribution de tracts communistes. Il est libéré au bout de 48 heures. Il est menuisier, puis terrassier chez Corbières.
    Membre des Jeunesses communistes, il est à nouveau arrêté le 14 août 1942 pour trans

    Raymond Renaud

    port et distribution de tracts. En avril 1943, il est jugé par le Tribunal spécial de Dijon et condamné à 13 mois de prison.
    Il est écroué dans les prisons de Chalon-sur-Saône, puis de Dijon. Remis aux autorités d’occupation, il est interné au camp allemand de Compiègne, puis déporté le 16 septembre 1943 au KL Buchenwald. Arrivé le 18, il est enregistré sous le matricule « 21 448 ». En avril 2015 donnant une conférence publique au lycée Henri Parriat de Montceau-les-Mines, il disait « Je vois une grande cheminée, qui était en fait le four crématoire, et je dis naïvement : « Il doit y avoir du monde, la cuisine est grande ». On m’a fait comprendre que la cheminée, c’était la porte de sortie du camp ». Assigné au Block 40 avec des détenus politiques allemands chevronnés, il est affecté dans des Kommandos de terrassement, de travail en forêt, puis à la Gustloff-werke, grande usine d’armement qui emploie jusqu’à 3600 détenus. Le 22 février 1944, quand il apprend l’arrivée de déportés politiques français venant d’Auschwitz pour travailler à la DAW, Raymond Renaud va à leur rencontre dans l’espoir d’obtenir des nouvelles de son père.
    Ce sont Raymond Montégut et Camille Nivault qui lui apprennent sa mort.
    Raymond Renaud est libéré le 11 avril 1945 au moment de l’insurrection du camp, et franchit la frontière française le 8 mai puis, après un passage à l’Hôtel Lutétia à Paris, il regagne Palinges le 17 mai.
    Il ne réussira à annoncer la nouvelle de la mort de son père à sa famille qu’au mois de juillet.
    Je l’ai rencontré lors d’un « pèlerinage » à Auschwitz en 1987.

    Le 30 mars 2015 au Lycée Parriat de Montceau-les-Mines
    2023.  Raymond Renaud, 100 ans. entouré du maire de Palinges Nicolas Lorton, de son fils Bernard, de sa petite-fille Carole, et ses arrière-petites-filles, Victoria et Clémence. Photo Agnès Royet in Le Journal de Saône et Loire

    Le Lycée Henri Parriat, à Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire), a baptisé du nom de Raymond Renaud, déporté à Buchenwald, l’une de ses salles. Sur la plaque « Salle Raymond Renaud et ses camarades » figurent les noms de deux « 45 000 », Camille Nivault et Raymond Montégut, ainsi que ceux de Roger Arnould, qui a initié les premières recherches sur leur convoi des « 45 000 » et de Guy Ducolonné, qui sera député des Hauts-de-Seine (1964-1988), vice-président de l’Assemblée nationale, avec lequel j’ai fait une conférence sur la déportation à Dinan (Côtes d’Armor).

  • En 2023, ayant été contactée par M. Aurélien Gnat, conservateur du Mémorial de Compiègne à propos d’un éventuel dépôt permanent d’objets confectionnés par des internés, je me suis adressé à Raymond Renaud, que j’avais rencontré lors d’un pèlerinage à Auschwitz afin d’obtenir son accord concernant les deux couvre-livres.
    Agé de plus de 100 ans, Raymond Renaud qui continue de témoigner de la Déportation, m’a adressé cette belle réponse :

    Chère Claudine 
    Je suis impardonnable de ne pas avoir répondu à vos deux mails, veuillez m’en excuser. J’étais absorbé à ce moment par la préparation d’un voyage à Berlin. Ceci pour faire un témoignage sur la vie à Buchenwald, où j’ai passé 19 mois de ma jeunesse, après 13 mois de prison en France. Mon arrestation a eu lieu un mois après le départ des 45000… Les Couvre-livres seront en bonnes mains au musée de Compiègne..
    Espérons que notre pays ne tombe pas dans les mains d’un gouvernement dictatorial..
    Je me souviens qu’on envoyait des outils miniatures cachés dans les alvéoles des cartons d’emballage, en l’occurrence des rayons de vélos affûtés. Je possède encore un de ces couvre-livres confectionnés pour sa sœur cloîtrée dans un couvent du Calvados. Il nous a été rendu à la mort de celle-ci …. 
    Mon premier témoignage a eu lieu dans ce couvent en juin 1945. Les sœurs avaient perdu leur statut de sœurs cloîtrées en raison du débarquement. Beaucoup  de dégâts à  Vire (couvent et hôpital attenant). 
    Depuis notre rencontre, j’ai perdu mon épouse morte à la suite d’une chute dans l’escalier en 2010. Quant à moi, je survis avec deux jambes coupées à mi mollet en 2008, suite à une rupture d´anévrisme de l’aorte causée par la pause d’un stent. 
    Je suis content de vous avoir retrouvée. Lors de notre pèlerinage à Auschwitz, notre petite fille Carole demandait toujours à être près de vous au moment des repas.  
    Merci encore pour la rédaction de vos livres. Jusqu’au bout je vous en serais reconnaissant !! 
    Je vous embrasse très fort.   
    Raymond 

    Note 2 : 522 photos d’immatriculation des « 45 000 » à Auschwitz ont été retrouvées parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation du camp d’Auschwitz. A la Libération elles ont été conservées dans les archives du musée d’Etat d’Auschwitz. Des tirages de ces photos ont été remis par Kazimierz Smolen (ancien détenu dans les bureaux du camp d‘Auschwitz, puis directeur du Musée d’Etat d’Auschwitz) à André Montagne, alors vice-président de l’Amicale d’Auschwitz, qui me les a confiés.

Sources

  • Gabriel Lejard (cassette enregistrée (1988). Après le retour, le père et le fils de Charles Renaud sont venus le voir à Dijon.
  • Son fils Raymond est déporté à Buchenwald (convoi des 21000 du KLB, Bl 40). Il y rencontre en 1944, un « 45000 », Raymond Montégut (45892), qui lui révèle la mort de son père à Auschwitz.
  • Questionnaire rempli par son fils Raymond (janvier 1988), lettres de janvier et février 1988).Copies de documents officiels. Photos et envoi d’une couverture de livre sculptée dans du linoléum par Charles Renaud à Compiègne. Ces documents et objets ont été prêtés au Mémorial de Compiègne lors d’une exposition, qui me les a restitués.
  • Lettre de Roger Arnould. (4-2-79)
  • Reproduction photographique (par Raymond Renaud) d’objets fabriqués à Royallieu par son père (trois photos couleur : ci-dessus. L’agrandissement d’un des cadres réalisés par Charles Renaud contient son portrait).
  • Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres – incomplets – de l’état civil d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • Fichier national de la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen, juillet 1992.
  • « Livre des déportés ayant reçu des médicaments à l’infirmerie de Birkenau, kommando d’Auschwitz » (n° d’ordre, date, matricule, chambre, nom, nature du médicament) du 1.11.1942 au 150.7.1943.
  • Registres matricules militaires de Saône-et-Loire.
  • Article sur le témoignage de Raymond Renaud du 17 mai 2023 dans Creusot-Infos

Notice biographique rédigée par Claudine Cardon-Hamet en avril 2006, réinstallée en 2014, complétée en 2018, 2021 et 2023 ; Docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 », Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000. Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice.
Pour la compléter ou corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *