Une rue à Sotteville honore son nom

Matricule « 45 996 » à Auschwitz

André Poirier : né en 1897 à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure / Seine-Maritime), où il est domicilié ; mouleur sur cuivre, cheminot ; administrateur de la maison du peuple ; militant CGT et communiste ; arrêté le 21 octobre 1941 ; écroué à Rouen ; interné au camp de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz, où il meurt le 17 août 1942.

André, Eugène, Joachim Poirier est né le 6 février 1897, au domicile de ses parents – au 87, rue Jean Cécille – à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure / Seine-Maritime).
Il habite au 2, rue de Toulon à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure / Seine-Maritime) au moment de son arrestation (1). André Poirier est le fils d’Alexandrine Anglar (22 ans), tisseuse et d’Eugène, Paul, Poirier (28 ans) chaudronnier, son époux. Ses parents habitent au 56, rue Bouvier à Sotteville.

Conscrit de la classe 1917, matricule 1654, André Poirier est mobilisé  – par anticipation comme tous les jeunes hommes de sa classe – le 10 janvier 1916 au 103è Régiment d’Artillerie lourde. Il passera successivement au 303è puis à nouveau au 103è Régiment d’artillerie lourde. On sait par son registre matricule militaire qu’il mesure 1 m 74, a les yeux et les cheveux châtain et le visage ovale.

André Poirier est cité pour bravoure à l’ordre du corps d’armée le 14 juillet 1918 et le 8 août 1918 au titre du Régiment.
Le 17 août 1918, il est blessé « à la tête au dessus de la tempe droite ». « Non évacué » précise le registre. Il sera titulaire de la Croix de guerre.
Il est « aux armées » jusqu’au 16 juillet 1919, démobilisé avec un certificat de « bonne conduite », et affecté spécial aux chemins de fer de l’Etat au titre de la Réserve.

Le 24 avril 1920 André Poirier épouse  Renée, Pulchérie, Juliette Luroit (1899-1960) à Sotteville-lès-Rouen. Fille d’un employé au chemin de fer, elle est née à Rouen le 4 janvier 1899.

Les ateliers de Quatre Mares

Mouleur sur cuivre, André Poirier est cheminot aux ateliers de voitures et wagons de Sotteville-Buddicom, nationalisés en août 1937.

Il est membre du Parti communiste et de la CGT (Louis Eudier).
Grâce à l’étude de Guy Descamps on sait qu’il est particulièrement investi dans la Maison du peuple de Sotteville-lès-Rouen, entièrement construite par les ouvriers, principalement cheminots(2). Elu à son Conseil d’administration, il en est le secrétaire en 1925.
Le 29 février 1928, le couple Poirier habite au 18, rue Lécuyer à Sotteville.
Le 23 mars 1932, le commissaire spécial de Rouen établit pour le sous-préfet une notice individuelle à son nom :  « militant et propagandiste communiste aux collectes faites en faveur de la souscription nationale de L’Humanité pour les élections de 1928 ».
En 1933, Pierre Sémard prononce un important discours dans cette maison du peuple. Le 27 mars 1938, le conseil d’administration de la maison du Peuple élit un nouveau bureau dont fait partie André Poirier. Antoine Bruneau est secrétaire et Auguste Bérault secrétaire-adjoint. Ses deux camarades sont aussi cheminots à Buddicom et à Quatre-Mares. Ils seront également déportés.

Le 10 janvier 1938, le Préfet de Seine-Inférieure demande au commissaire spécial de police de Rouen de faire procéder à une enquête sur le Parti communiste dans l’arrondissement de Rouen. Le commissaire de police de Sotteville rend son rapport au commissaire spécial : la cellule du PCF de Buddicom et Petit entretien se compose de 219 adhérents. Elle a pour secrétaire Théodore Pigne et pour trésorier Gustave Fouache. André Poirier y représente la fonderie.
Dans la logique du décret du 26 septembre 1939 (dissolution du Parti communiste), le domicile d’André Poirier est perquisitionné comme administrateur de la Maison du Peuple de Sotteville (note établie le 4 novembre 1939).

Les troupes allemandes entrent dans Sotteville et Rouen le dimanche 9 juin 1940 tandis que brûlent les bacs à pétrole de la Shell à Petit-Couronne.
Après la capitulation et l’armistice du 22 juin, La Feldkommandantur 517 est installée à l’hôtel de ville de Rouen et des Kreiskommandanturen à Dieppe, Forges-les-Eaux, Le Havre et Rouen. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).
Dès le 31 août 1940 les Allemands arrêtent des otages au Trait et à Duclair à la suite de sabotages de lignes téléphoniques. A partir de janvier 1941, les distributions de tracts et opérations de sabotage par la Résistance se multipliant, la répression s’intensifie à l’encontre des communistes et syndicalistes. Dès le 22 juillet 1941, le nouveau préfet régional, René Bouffet, réclame aux services de police spéciale de Rouen une liste de militants communistes. Une liste de 159 noms lui est communiquée le 4 août 1941 avec la mention : « tous anciens dirigeants ou militants convaincus ayant fait une propagande active et soupçonnés de poursuivre leur activité clandestinement et par tous les moyens ». Ces listes, comportent la plupart du temps – outre l’état civil, l’adresse et le métier – d’éventuelles arrestations et condamnations antérieures. Elles seront communiquées à la Feldkommandantur 517, qui les utilisera au fur et à mesure des arrestations décidées pour la répression des actions de Résistance.
Le 7 octobre 1940, le commissaire spécial de Rouen envoie à tous les commissaires de Seine-Inférieure une circulaire demandant de lui « fournir, dès que possible, la liste des principaux militants du Parti communiste qui faisaient partie des cellules de (leur) ville ou circonscription » en indiquant, nom, prénoms, âge si possible, profession, domicile et « situation actuelle (présent ou mobilisé) ». Le nom d’André Poirier est sur cette liste.

André Poirier est arrêté le 22 octobre 1941. Son arrestation est ordonnée par les autorités allemandes en représailles au sabotage (le 19 octobre) de la voie ferrée entre Rouen et Le Havre (tunnel de Pavilly) Lire dans le site Le « brûlot » de Rouen. Une centaine de militants communistes ou présumés tels (3) de Seine-Inférieure sont ainsi raflés entre le 21 et 23 octobre. Ecroués pour la plupart à la caserne Hatry de Rouen, les hommes appréhendés sont remis aux autorités allemandes à leur demande, qui les transfèrent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (le Frontstalag 122) entre le 25 et le 30 octobre 1941. La moitié d’entre eux d’entre eux seront déportés à Auschwitz.

André Poirier est transféré à Compiègne entre fin décembre et début janvier, André Poirier reçoit le matricule 2341.
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».
Lire également dans ce site : La solidarité au camp allemand de Compiègne et Le « Comité » du camp des politiques à Compiègne .
Le 6 juillet 1942, à six heures du matin, il est conduit sous escorte allemande à la gare de Compiègne avec ses camarades, puis entassé dans un des wagons de marchandises qui forment son convoi. Le train s’ébranle à 9 heures trente.
Depuis le camp de Compiègne, André Poirier est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942. 

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »).
Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.

© Photo des barbelés d’Auschwitz : Claudine Cardon-Hamet

Il est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45996» selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.
Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi les 524 que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau (Brzezinka), situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks. Lire dans le site, La journée-type d’un déporté d’AuschwitzLe 13 juillet il est interrogé sur sa profession.
Compte tenu de son métier de mouleur sur cuivre, il est vraisemblablement ramené au camp principal.

Dessin de Franz Reisz, 1946

André Poirier meurt à Auschwitz le 17 août 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 948).
Il convient de souligner que vingt-six autres «45000» ont été déclarés décédés à l’état civil d’Auschwitz ce même jour (c’est le début d’une grande épidémie de typhus au camp principal, qui entraîne la désinfection des blocks, s’accompagnant d’importantes sélections et du transfert du camp des femmes à Birkenau). Lire «80 % des 45000 meurent dans les 6 premiers mois», pages 126 à 129 in «Triangles rouges à Auschwitz».

La mention «Mort en déportation» est apposée sur son acte de décès (arrêté du 3 novembre 1997, paru au Journal Officiel n°22 du 27 janvier 1998). Cet arrêté porte toujours la date fictive du 15 septembre 1942 qui figure sur son acte de décès. Il serait souhaitable que le ministère prenne désormais en compte par un nouvel arrêté la date portée sur son certificat de décès de l’état civil de la municipalité d’Auschwitz, accessible depuis 1995 (Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau).
Lire dans le site l’article expliquant les différences de dates entre celle inscrite dans le «Death books» et celle portée sur l’acte décès de l’état civil français Les dates de décès des « 45000 » à Auschwitz..

André Poirier est homologué (GR 16 P 483460) au titre de la Résistance intérieure française (RIF) comme appartenant à l’un des mouvements de Résistance .
Sur proposition du maire de Sotteville, Roland Tafforeau, ancien cheminot, son nom est gravé sur le monument aux morts de la commune.

Une rue de Sotteville porte son nom. «25 octobre 1951. Le conseil municipal délibère sur la dénomination des rues et places publiques, au cours duquel nos 3 administrateurs morts en déportation, vont voir leurs noms attribués à des rues  [ et déclare] : «Il est possible, actuellement, de rendre un juste hommage à la mémoire de personnages qui se sont illustrés à des titres divers ou à des héros locaux de la résistance à l’ennemi, en donnant
leur nom à des rues de la ville». A ces fins, le maire propose au conseil municipal d’adopter les modifications suivantes aux dénominations actuelles : La rue B cité Stransteel sera appelée Auguste Bérault, la rue B du toit familial sera appelée André Poirier, la rue nouvelle de la cité Thuilier sera appelée Antoine Bruneau
» (Guy Descamps). Le nom d’André Poirier est cité sur le site Internet du Groupe Archives Quatre Mares comme étant inscrit sur les monuments aux fusillés ou victimes de la déportation des établissements S.N.C.F. de Sotteville-lès-Rouen (stèle de la fédération du Parti communiste de Seine-Maritime).

  • Note 1 : Il ne semble pas en effet avoir déménagé au moment de l’évacuation, puisque Louis Eudier confirme cette adresse sottevillaise en 1945 (la ville de Sotteville-lès-Rouen a été évacuée le 12 juin 1940 : les cheminots reçoivent l’ordre d’évacuer Sotteville le 9 juin. Seuls 1200 Sottevillais sur 28 657 restent à Sotteville).
  • Note 2 : «A la fin de la guerre de 1914-1918, il y eut une prise de conscience des travailleurs sur la nécessité de s’occuper eux-mêmes, de leur devenir citoyen et social. Ils étaient organisés au sein de partis, syndicats, associations. Un terrain a été acheté rue de la République. Les cheminots principalement, et les autres travailleurs ont fait tomber leur veste. Je me souviens que mon père, après sa journée de travail et ses 4 tonnes de charbon, allait remuer le béton à l’aide de crocs, car la bétonnière n’existait pas. Ils ont monté les murs avec des parpaings. Je n’ai, hélas, pas de photos de cette aventure, le monde ouvrier était courageux, mais pauvre (il n’avait pas d’appareil photo). L’idée était de créer un endroit où se réunir. D’autres ont travaillé à la menuiserie. Je peux dire que la Maison du Peuple a été construite, de bas en haut, par les travailleurs, avec des imperfections évidemment». Léon Leroy, cheminot retraité, président de l’association «Mémoire de la ville», auteur de deux livres sur sa ville natale. 
  • Note 3 : Sur sa fiche au DAVCC figure cette note concernant son arrestation sans doute établie au moment de la demande d’homologation en tant que Déporté politique : «pourrait être en rapport avec ses anciennes occupations»

Sources

  • Mairie de Sotteville, 24 juillet 1992 : acte de naissance avec la mention marginale (8 novembre 1946) « Mort à Birkenau-Auschwitz le 15 septembre 1942« .
  • Historique de la Maison du Peuple de Sotteville – Le fil rouge Historique, par Guy Décamps. In © Siteinternet «Le Fil rouge», Institut CGT
    d’Histoire sociale de Seine Maritime.
  • Liste de déportés de Seine-Maritime établies à son retour de déportation par Louis Eudier in «Notre combat de classe et de patriotes, 1934-1945» (annexes).
  • Liste de militants de la CGT fusillés ou déportés pour leur action dans la Résistance établie par la CGT de Seine-Maritime.
  • Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres – incomplets – de l’état civil de la ville d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • Fichier national de la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche individuelle relevée par André Montagne en février 1992.
  • Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Archives de Caen du ministère de la Défense. « Liste communiquée par M. Van de Laar, mission néerlandaise de Recherche à Paris le 29.6.1948« , établie à partir des déclarations de décès du camp d’Auschwitz. Liste Auch 1/7. n°32326, n°223
  • « 30 ans de luttes au service des Travailleurs Normands et de la Paix« , page 53 (brochure édité par la Fédération de Seine Maritime du Parti communiste en 1964).
  • Fichier national de la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche
    individuelle consultée en juin 1992.
  • Liste (incomplète) par matricule du convoi du 6 juillet 1942 établie en 1974 par les historiens du Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau (Bureau des archives des victimes des conflits contemporains (Ministère de la Défense, Caen) indiquant généralement la date de décès au camp.
  • © Site Internet«Genweb».Relevé Sotteville-lès-Rouen, Jean Mamez.
  • © Site Internet «Légifrance.gouv.fr»
  • © Site internet «Le Fil rouge», Institut CGT d’Histoire sociale de Seine Maritime.
  • © Photo in Site Internet duGroupe Archives Quatre Mares, L’Histoire des Ateliers de Quatre Mares
  • © Photo des barbelés d’Auschwitz : Claudine Cardon-Hamet
  • © Archives en ligne de Seine Maritime. Registre matricule militaire.
  • © Dessin de Franz Reisz, in « Témoignages sur Auschwitz », ouvrage édité par l’Amicale des déportés d’Auschwitz (1946).
  • Plaques de rue : Google Street Wiew.

Notice biographique rédigée par Claudine Cardon-Hamet en 2000 pour l’exposition de Rouen de l’association « Mémoire Vive » consacrée aux déportés “45000” et “31000” de Seine-Maritime, complétée en 2006, 2012, 2017, 2018 et 2022. Docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 », Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000. Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice. Pour la compléter ou corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

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