Roger Mauger : né en 1912 à Paris 19ème ; domicilié à Vitry-sur-Seine (Seine / Val-de-Marne) ; bourrelier-sellier chez Citroën, manœuvre à l'usine U.D.E. ; sympathisant ou communiste pour les RG ; arrêté en janvier 1941 ; caserne des Tourrelles, maison centrale de Clairvaux, interné aux camps de Rouillé et de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il meurt le 19 septembre 1942.
Roger Mauger est né le 13 septembre 1912 à Paris XIXème. Il habite chez ses parents jusqu’en 1940. Il habite ensuite au 4, place de l’Eglise à Vitry-sur-Seine (Seine / Val-de-Marne) au moment de son arrestation (adresse relevée sur une liste du camp de Rouillé).
Il est le fils d’Augustine, Loreda Sénécal, née au petit Quevilly (76) le 10 mars 1875 (décédée en 1951 à Vitry) et d’Henry, Georges Mauger, né à Sotteville-les-Rouen (Seine-Inférieure/ Seine-Maritime) le 9 mars 1873, maréchal-ferrant chez Vasseur, son époux.
Ses parents se sont mariés le 12 septembre 1903 à Paris 17ème. Il a quatre frères aînés : Henri, Georges, né le 22 février 1904 à Paris 17ème, Edouard Léon, né le 2 mai 1905 à Notre-Dame de Bondeville (76), Ernest, né le
28 février 1907 à Paris 18ème, et Robert, Auguste, né le 19 mai 1908 à Paris 17ème.
Avant de s’installer à Vitry, les Mauger ont habité Paris 18ème, Bonnières, en 1915 au 105, avenue Victor Hugo à Aubervilliers. Pendant la guerre 14/18, au cours de laquelle leur père est mobilisé, il est possible qu’ils l’aient accompagné lorsqu’il est placé en tant que service auxiliaire agricole à Vert-en-Drouais (Eure-et-Loir).
Puis ils habitent à nouveau à Paris, les 18ème, puis 17ème arrondissements.
En 1932, la famille habite au 26, rue du Fort à Vitry (les parents et 3 des enfants dont Roger. Edouard Mauger, lui, habite Châtillon depuis 1930).
En 1934, date à laquelle Roger Mauger s’inscrit sur les listes électorales de la commune, ils habitent au 4, place de l’Eglise à Vitry (Lucie Mauger, née en 1886 en Seine-Maritime, habite au 6). Puis ils déménagent à nouveau au 25, voie Cuvier à Vitry-sur-Seine (en 1936, seuls son père (forgeron au chômage), sa mère et son frère Ernest, serrurier chez Hallais à Paris 18ème, y habitent.
C’est néanmoins l’adresse où Roger Mauger reçoit sa convocation pour la commission de réforme du service militaire, le 31 mai 1940. Après 1936, Il habite au 4, place de l’Eglise.
Roger Mauger est célibataire. Il est bourrelier-sellier de formation, et travaille d’abord chez Citroën. Puis il est embauché comme manœuvre à l’usine U.D.E. (Union De l’Electricité, à l’usine Arrighi Vitry-Sud).
Son père est membre du Parti communiste.
Roger Mauger écrit dans une de ses lettres du camp de Rouillé qu’il n’en a jamais été membre (mais on sait que la direction du camp lit les lettres, et qu’il espère être libéré). Il est un des animateurs de l’action revendicative dans son usine, ainsi que le consigne le registre du commissariat de Vitry : « Militant fervent, principal propagandiste Union d’électricité », complétant par « arrêté pour faits politiques« .
Ces renseignements sont consignés dans des fiches individuelles (reproduite ci-dessous) établies en octobre 1940 par le commissariat de Vitry et réactualisées régulièrement : pour Roger Mauger le 5 avril 1941. Lire l’article du site Le rôle de la police française dans les arrestations des « 45000 » de Vitry et Fiches et registres de la police française dans la répression anticommuniste et la
«politique des otages» : l’exemple d’Ivry et Vitry
Roger Mauger reçoit sa convocation pour la commission de réforme du service militaire, le 31 mai 1940. Puis il reçoit un nouvel avis l’invitant à se présenter avec ses pièces militaires et médicales le 18 juin 1940 à l’infirmerie du quartier Dupleix, place Dupleix à Paris 15ème .
Le 14 juin 1940 les troupes de la Wehrmacht entrent dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Les troupes allemandes occupent Ivry, et Vitry le 15 juin. L’armistice est signé le 22 juin. Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « Révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).
Roger Mauger diffuse la presse clandestine communiste pendant l’Occupation. Il est arrêté à son travail par la police française : « Arrêté pour faits politiques. A fait une demande de libération (objet rapport n° 572- 11/05/1941 »).
On ignore la date exacte de son arrestation (le registre du commissariat de Vitry ne mentionne qu’une seule date, celle de la mise à jour de la fiche, le 5 avril 1941), mais le 20 janvier 1941,
nous sommes certains qu’il fait partie des 69 internés des Tourelles et d’une centaine d’autres venant de la centrale de
Fontevraud, qui sont transférés à la maison centrale de Clairvaux (Aube), à la suite de l’arrêté d’internement administratif prononcé à leur encontre par le Préfet de Police de Paris, Roger Langeron.
La date de son arrestation est donc vraisemblablement celle du jour du transfert ou celui le précédant.
Lire dans le site l’article consacré à leurs conditions de détention particulièrement difficiles à Clairvaux : La Maison centrale de Clairvaux.
Il y écrira plusieurs lettres à ses parents. Nous disposons par ailleurs d’un document du Préfet de l’Aube, en date du 20 février 1941, certifiant « que le nommé Mauger Roger est actuellement interné administrativement dans le département de l’Aube, par arrêté de M. le Préfet de Police à Paris, pris en vertu du décret du 18 novembre 1939 », fait à Troyes.
Le 26 septembre 1941 , il est transféré au camp de Rouillé.
Lire dans ce site : le camp de Rouillé
Il y écrit de nombreuses lettres à sa famille. Le 11 décembre 1941, il décrit la vie quotidienne la « nourriture frugale ».
Le 29 décembre 1941 il fait état de sanctions qui viennent d’être levées, mais souligne « qu’il n’a droit qu’à un recto, que le préfet est venu mais qu’il n’y a pas eu d’amélioration pour la nourriture ».
Le 24 février 1942, il fait part du froid, de la neige, de la pluie et de la boue… « J’ai encore entendu parler de libération dans le camp. Pour mon compte personnel, cela ne ferait pas de mal de me faire cette farce là ». Il souhaite que Nénesse (son frère Ernest) prenne son courage à deux mains et lui donne des nouvelles de tout le monde.
Le 18 mars 1942, il signale que « la nourriture a baissé brutalement, presque de moitié. Surtout que maintenant on ne mange quasiment plus que des rutas (rutabagas) et des topinambours ».
Il parle du bombardement sur Billancourt, mais ne sait pas s’il y en a eu d’autres. Il signale que le matin même : « les Allemands sont venus chercher 14 copains, pour parait-il aller travailler dans le Nord de la France ». En fait il s’agit d’un groupe de 14 jeunes communistes qui – à la demande des autorités allemandes – sont transférés au camp allemand de Royallieu à Compiègne (le Frontstalag 122) en vue de leur déportation comme otages (1).
Le 1er avril il fait part des problèmes de ravitaillement et compte beaucoup sur les colis. Il parle du mariage de son frère et pense à demander une permission : « je verrai bien ce que ça donnera ».
Il donne des nouvelles de ses camarades vitriots internés à Rouillé : « Quand la femme à Amarot viendra, je lui donnerai ma grosse couverture, car avec les 3 de l’administration de Rouillé, j’en ai assez, vu que les froids sont passés. Je lui donnerai mon pardessus qui maintenant m’embarrasse plutôt et mon chandail bleu où il y a autant de trous que de laine » (lettre du 1er avril 1942).
Le 22 avril, il parle de la campagne de Vichy pour le blé : « cette fameuse campagne pour le blé démontre bien que le pays traverse une crise économique comme on n’en a jamais vu ». Il fait allusion à « quelques libérations : mais je me demande à quelles conditions ? Enfin, si je suis appelé à mon tour pour le questionnaire relatif à la libération, je verrai de quoi il retourne ».
Le 8 avril il écrit : « pour Pâques, nous avons passé deux bonnes journées (si l’on peut dire dans notre situation) : nous avions organisé des jeux en plein air et une petite pièce de théâtre ». Il fait état du bombardement de Saint-Nazaire, et de celui de la centrale de Gennevilliers.
Le 29 avril, il parle de la vente de la maison de ses parents : « vous m’en avez bouché une surface ! ».
Ses lettres des 6 et 12 mai sont remplies d’humour et de courage.
La plupart de ses lettres sont sur deux pages
Début mai 1942, les autorités allemandes adressent au directeur du camp de Rouillé (2) une liste de 187 internés qui doivent être transférés au camp allemand de Compiègne (le Frontstallag 122). Le nom de Roger Mauger (n°130) y figure.
C’est avec un groupe d’environ 160 internés (3) qu’il arrive au camp allemand de Royallieu à Compiègne le 22 mai 1942.
La plupart d’entre eux seront déportés à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet.
Arrivé fin mai à Compiègne, il n’a pas tout de suite le droit d’écrire… Et compte tenu des mesures de représailles consécutives à l’évasion de 19 internés le 22 juin, ce droit est à nouveau supprimé.
Au camp de Royallieu à Compiègne (le Frontstalag 122), il reçoit le matricule « 5943″.
Par un courrier en date du 29 juillet 1942 envoyé à son père par l’administration du camp, on sait qu’il a reçu 4 colis : « Pendant sa présence dans le camp de détention de police de Compiègne, 4 paquets ont, en tout, été remis au prisonnier Mauger, à savoir ceux arrivés les jours suivants : 4 juin, 22 juin, 29 juin, 4 juillet ».
Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à la déportation de 14 vitriots, voir les deux articles du site : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages».
Il commence une lettre pour ses parents le 5 juillet 1942, qu’il termine dans le wagon qui l’emporte vers Auschwitz et la jette à un arrêt. Elle arrivera à destination. Il y écrit : « Compiègne, le 5-7-42. Chers parents. Je suis prêt à être embarqué pour l’Allemagne, certainement pour travailler. Enfin, il ne faut pas se frapper. J’ai un moral excellent, et c’est le principal. Le plus
embêtant c’est que je n’ai pas de tabac. Je tâcherai de jeter cette lettre en cours de route. Je ne sais pas si elle vous parviendra, car je n’ai pas de timbre. Enfin j’espère qu’elle sera trouvée par une personne (… illisible) et que vous aurez de mes nouvelles. Je ne vois presque plus clair, aussi j’écris très mal. Nous avons touché une boule de pain et 3 camemberts, aussi notre voyage va durer au moins 3 jours dans des wagons à bestiaux. Comptez sur moi pour vous faire parvenir de mes nouvelles aussitôt que je le pourrais. Ne vous inquiétez pas, je suis bien portant et pas trop mal traité. Courage, et confiance, nous arriverons au bout de nos misères. J’arrête, je n’y vois plus clair. Bons baisers à tous et à bientôt. Roger. Dire que ça fait 18 mois que je suis enchristé et çà fait 4 fois que je suis déplacé. On a raison de dire que les voyages forment la jeunesse ».
«Le 6-7-42 Je termine ma lettre dans le train. 45 par wagon à bestiaux, avec tous nos paquets ce n’est pas drôle. En ce moment nous roulons en direction de la Belgique, c’est un cheminot qui nous l’a dit. J’ai tout lieu de croire que nous allons en Silésie (…illisible…) Ne vous en faites pas, j’ai le moral… Bon, j’ai trouvé un timbre, et j’espère que ma lettre vous parviendra. Bonjour à tous, Henri, Lucienne, Georges, Nénesse, Georgette et les copains. Je vous embrasse de tout cœur. Roger. Nous sommes plus de 1100 déportés ».
Roger Mauger a jeté une autre lettre depuis le train, en gare de Bar-le Duc.
Cette lettre « sans date, très abîmée », la nièce de Roger Mauger a toujours dit à sa propre fille qu’elle avait été « jetée du wagon dans une boite de camembert, trouvée par quelqu’un et donnée à ses parents ».
« Nous venons de passer à Chauny, La Fère, Versigny. ça fait drôle d’impression quand même. Quand on sait qu’on quitte sa famille pour une destination inconnue et que l’on ne sait pas pour combien de temps. Mais ça ne fait rien je suis optimiste et dans cette situation c’est nécessaire pour tenir le coup. Nous (…) à Laon. Nous sommes en gare de Laon. C’est m’a l’air (…) comme pays. Si on n’était pas fatigués on pourrait rigoler. Pour nos besoins intimes on fait cela dans une boite de camembert ou dans un papier, et on balance ça par un volet.
Nous comptons 5 jours de voyage, aussi comme nous sommes 45 avec tous nos paquets on ne peut pas s’allonger pour dormir. C’est dur comme ça. Je continuerai ma lettre plus (…) sympathie de la population se (…). Nous venons d’arriver à Bar-le-Duc. Je vais tâcher de faire partir cette lettre qui vous renseignera sur ma situation qui n’a rien de brillant. Mais il ne faut pas se frapper. Je n’ai pas de timbre mais j’espère que ce mot vous parviendra tout de même. Je vous quitte pour ce temps et je vous embrasse de tout cœur. Roger.
Ps : Nous avons quitté le camp de Compiègne à 6 h du matin, la ville était consignée car à 6 h1/2 il n’y avait personne dans les rues. Il est 15 h 30 ».
Lire dans le site l’article : Les lettres jetées du train par les déportés
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz.
Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages». Le 6 juillet, à six heures du matin, il est conduit sous escorte allemande à la gare de Compiègne avec ses camarades, puis entassé dans un des wagons de marchandises qui forment son convoi. Le train s’ébranle à 9 heures trente.
Depuis le camp de Compiègne, Roger Mauger est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.
Cf Article du site : Les wagons de la Déportation.
Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.
Son numéro d’immatriculation lors de son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 est inconnu. Le numéro 45865 ? figurant dans mes deux premiers ouvrages sur le convoi du 6 juillet 1942 correspondait à une tentative de reconstitution de la liste du convoi par matricules. Ce numéro, quoique plausible, ne saurait être considéré comme sûr en raison de l’existence de quatre listes alphabétiques successives, de la persistance de lacunes pour plus d’une dizaine de noms et d’incertitudes sur plusieurs centaines de numéros matricules. Il ne figure plus dans mon ouvrage Triangles rouges à Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ». Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau (Brzezinka), situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
Roger Mauger meurt à Auschwitz le 19 septembre 1942, d’après le certificat de décès établi pour l’état civil d’Auschwitz (in Death Books from Auschwitz Tome 3 page 791). Il convient de souligner que cent quarante-huit 45000 ont été déclarés décédés à l’état civil d’Auschwitz les 18 et 19 septembre 1942, ainsi qu’un nombre important d’autres détenus du camp enregistrés à ces mêmes dates. D’après les témoignages des rescapés, ils ont tous été gazés à la suite d’une vaste sélection interne des inaptes au travail, opérée dans les blocks d’infirmerie. Lire 80 % des 45000 meurent dans les 6 premiers mois, pages 126 à 129 in Triangles rouges à Auschwitz.
La mention Mort en déportation est apposée sur son acte de décès (arrêté du 26 janvier 1995, paru au Journal Officiel du 8 mars janvier 1995).
Son nom est honoré sur la stèle situé dans l’enceinte EDF à Vitry, dédié aux employés de l’ancienne centrale électrique U.D.E. Arrighi Vitry-Sud : soldats, déportés, civils, morts pour la France entre 1939 et 1945, (y figure également celui d’Adrien Raynal, un 45000 d’Orly).
Son nom, est également honoré sur la plaque située place des Martyrs de la Déportation à Vitry, inaugurée
à l’occasion du 50ème anniversaire de la déportation : 6 juillet 1942, premier convoi de déportés résistants pour Auschwitz – 1175 déportés dont 1000 otages communistes – Parmi eux 14 Vitriots (monument situé place des Martyrs de la Déportation à Vitry : A la mémoire des Vitriotes et des Vitriots exterminés dans les camps nazis).
À l’initiative de Robert Vigreux, conseiller municipal, puis de Jeanine Horner, habitante du quartier du Fort, le Comité du souvenir du Fort a été créé en 1962. Il a lancé une souscription afin que soit réalisée une plaque à la mémoire de sept résistants du quartier, morts dans la lutte contre l’occupant nazi (Jean Bécot, Georges Beunon, Daniel Germa, Jean Hernando, Jules Lacombe, Roger Mauger et Léon Moneger).
- Note 1 : Marcel Algret, Maurice Alexis, Henri André, Jean Bach, Roger Desjameau, Louis Faure, René Faure, Georges Guinchan, Faustin Jouy, Henri Migdal, Marcel Nouvian, sont tous déportés à Auschwitz. André Giraudon, de Bourges, est fusillé à Compiègne le 10 mai 1942.
- Note 2 : Dix-neuf internés de cette liste de 187 noms ont été soit libérés, soit transférés dans d’autres camps, ou sont hospitalisés. Trois se sont évadés. Cinq d’entre eux ont été fusillés.
Sources
- Documents confiés par son frère à José Martin (photocopies des lettres de Clairvaux et Rouillé, convocation à la Commission de réforme (18 juin 1940), première lettre du train. José Martin les a confiées à la FNDIRP (Roger Arnould en a tiré des photostats qu’il m’a confiés par la suite).
- Attestation du Préfet de l’Aube : Roger Mauger est détenu administrativement en vertu du décret du 18 novembre 1939.
- Liste de détenus transférés du camp de Rouillé vers celui de Compiègne le 22 mai 1942.
- Archives du Centre de documentation juive contemporaine : XLI-42. Death Books from Auschwitz / Sterbebücher von Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès établis au camp d’Auschwitz entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
- Bureau des archives de la Division des victimes des conflits contemporains (Archives de Caen du ministère de la Défense). Liste communiquée par M. Van de Laar, mission néerlandaise de Recherche à Paris le 29.6.1948, établie à partir des déclarations de décès du camp d’Auschwitz. Liste Auch 1/7. Liste V: n° 31946 – Liste S n° 234
- La Résistance à Vitry, brochure édité peu de temps après la Libération par la municipalité, sans date.
- De l’occupation à la Libération, témoignages et documents, brochure éditée par la Ville de Vitry-sur-Seine, pour le 50ème anniversaire de la Libération, Paillard éd. 1994.
- © Photo de la porte d’entrée du camp d’Auschwitz : Musée d’Auschwitz-Birkenau.
- © Site Internet Mémorial-GenWeb.
- © Site Internet Légifrance.gouv.fr
- © Archives en ligne du Val de Marne, recensement, élections.
- Registre matricule militaire de son père.
- © Fiches de police des commissariats d’Ivry et Vitry. Musée de la Résistance Nationale : mes remerciements à Céline Heytens.
- Archives de la préfecture de police de Paris. BA 2397.
- Courriel de sa petite nièce, madame Corinne Chastang, deuxième lettre du train.
Notice biographique rédigée rédigée en 2003 (complétée en 2012, 2016, 2017, 2020 et 2022, par Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées du site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique. Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com
Roger Mauger était le frere de mon Grand Père Robert
émouvant de document
je connaissais un peu l’histoire
mon grand Père et ma grand mère avaient divorcé juste après guerre
je ne connais rien ni personne de cette branche de famille