Les fusillés de Villejuif © Pierre Cardon

 

« 12 fusillés (…), 25 déportés non encore rentrés et dont chaque jour qui passe nous apporte la triste nouvelle de leur mort dans les bagnes nazis, plus de 40 déportés rentrés des camps de la mort lente d’Auschwitz, Dachau, Buchenwald, Neuengamme, Ravensbrück (…), plus de 50 internés dans les camps ou prisons françaises. Tant de sang versé pendant quatre ans, tant de deuils cruels parmi nos familles se devaient d’être rappelés dans cette brochure ».

C’est en ces termes que le 29 septembre 1945 la municipalité et la section communiste de Villejuif éditent une brochure en « hommage à nos martyrs », intitulée « Villejuif à ses Martyrs de la barbarie fasciste ».

Le présent article est rédigé à partir de cette brochure, afin de montrer les différents moments de la répression anticommuniste à Villejuif, tout en soulignant les similitudes existant entre les arrestations tout au cours de la période allant de 1939 à 1942, et de mettre au jour les mécanismes qui conduisent certains militants devant le peloton d’exécution ou dans les camps nazis.

Pendant la « drôle de guerre », après l’interdiction des organisations communistes le 26 septembre 1939 par le gouvernement Daladier, les autorités françaises poursuivent les communistes qui ont une activité clandestine (essentiellement tournée vers la propagande).
Entre septembre 1939 et juin 1940 les militants arrêtés sont généralement présentés devant les tribunaux, et condamnés à de lourdes peines de prison qu’ils effectuent à La Santé, Fresnes ou Poissy.

© collection JC Levesque

Au moment de l’entrée des troupes allemandes à Paris en juin 1940, une grande partie d’entre eux réussissent à s’évader à l’occasion de « l’exode des prisons » (1) en direction des camps de Gurs et Mauzac.
Repérés par la police, nombre de ces évadés seront l’objet de nouvelles arrestations et d’internements dans les camps français, dès lors que l’activité communiste s’amplifiera. D’autres prisonniers sont transférés dans des maisons d’arrêt de l’Ouest (Fontevraud, île d’Yeu).

A partir du 10 juillet 1940, le nouveau régime de  Vichy s’acharne sur ceux  qui appartiennent à l’« Anti-France » (les Juifs, les étrangers, les communistes, les Francs-maçons etc..) et promulgue des textes de loi facilitant leur « internement administratif » sur simple décision du préfet.

Par ailleurs, la police arrête les militants bien connus de ses services (anciens élus et responsables syndicaux) et utilise des fiches de renseignements élaborées avant guerre sur les agissements des militants communistes et syndicalistes – on le sait notamment grâce aux études réalisées par le Musée de la Résistance à partir des documents des commissariats d’Ivry et de Vitry – (lire Le rôle de la police française Ivry et Vitry, BS1).
Après l’attaque de l’Union Soviétique, le 22 juin 1941, les Allemands prennent une part de plus en plus importante dans la répression de la résistance communiste. Ils profitent des  renseignements recueillis par la police française et la collaboration de celle-ci, dictent les arrestations à opérer et se saisissent des communistes placés par les autorités françaises dans des camps d’internement pour les fusiller ou les déporter. (lire dans le site, à titre d’exemple : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) .

Cette politique amènera 12 villejuifois devant les pelotons d’exécution allemands et plus de 70 d’entre eux dans les camps de concentration du Reich. 9 d’entre eux sont déportés à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », convoi que ce site étudie – après un temps passé dans les camps français et au camp allemand de Compiègne. 45 sont internés dans des camps français.

Premières arrestations à Villejuif

Dès 1939, des militants communistes reconstituent une section clandestine du parti à Villejuif et relancent la diffusion des journaux désormais clandestins « Front Rouge » (journal local) et « l’Humanité ».
Le triangle clandestin de direction semble avoir été composé d’Edmond Dubois (arrêté le 24 juin 1941), Louis Lequy (arrêté le 15 mars 1940) et André Guillaume (ce dernier assure la direction jusqu’en juin 1941 : menacé d’arrestation, il quitte Villejuif). D’autres militants les relaient : Renée Estrade,  déportée en 1944 à Ravensbrück, Maurice Cardin, Louis Garin, Robert Moussu et Léon Thibert (fusillés à Caen le 15 décembre 1941).
Dès septembre 1939, les jeunes communistes de Villejuif, sous l’impulsion d’Eugène Candon et Jean Richard distribuent et collent des tracts, inscrivent des mots d’ordre sur les murs. Des réunions se tiennent par groupe de quatre ou cinq.
Le conseil de Préfecture nomme une « délégation spéciale » le 4 octobre 1939 (à sa tête Léon Bley, ancien directeur de l’hôpital Paul Brousse). Les anciens conseillers municipaux communistes sont déchus de leur mandat le 29 mars 1940 par le conseil de Préfecture.
Les premières arrestations de villejuifois sont opérées par le commissariat de Gentilly dont dépend Villejuif.
Dans la brochure, René Herz souligne l’acharnement et la brutalité du « sinistre brigadier Gimelli ».

  • Septembre 1939 : arrestation d’Ivernault (ou Yvernault), délégué syndical de l’hôpital Paul Brousse pour diffusion de « L’infirmier syndicaliste ».
  • 1er novembre 1939 : arrestation de Jean Richard (25 ans, membre des jeunesses communistes) pour reconstitution de ligue dissoute. Ecroué à la Santé, Fresnes, Poissy. Interné à Fontevraud puis Compiègne, il sera déporté à Sachenhausen.
    Avec lui est arrêté Eugène Candon (18 ans) pour diffusion de presse communiste clandestine. Ils sont condamnés à 3 ans de prison. Eugène Candon, d’origine italienne est emprisonné à Fresnes et Fontevraud puis livré à Mussolini en octobre 1942. Il déporté dans un bagne aux îles Lipari. Libéré à la chute du Duce, il prend part aux combats de la Libération. Il est fusillé en décembre 1944 (témoignage de Richard).
  • 5 mars 1940 : Eugène Béthune, 64 ans, ancien adjoint au maire, militant communiste, est arrêté à son travail à l’asile de Villejuif. Il est interné à Baillet, puis à l’ile d’Yeu, Saint-Aigeau et Saint-Sulpice la Pointe. Il est libéré le 2 décembre 1943. A la Libération il est vice-président du Conseil municipal provisoire. Il est premier adjoint au Maire le 9 mai 1945 (Le Maitron).
  • 15 mars 1940 : Louis Lequy est arrêté, emprisonné à la Santé. Il connaît « l’exode des prisons ». Louis Lequy, secrétaire de la section clandestine du P.C. et 6 autres militants sont arrêtés le 15 mars 1940 pour distributions de tracts aux chômeurs. Ils
    connaissent « l’exode des prisons » (1) au sein de la « colonne de Cépoy ». Revenu à Villejuif, Louis Lequy sera arrêté une seconde fois, écroué à Fresnes, la Santé, Compiègne. Déporté à Neuengamme, il est libéré en juin 1945.
  • 25 mars 1940 : Arrestation de Louis Hyppolyte, 37 ans. Il est emprisonné à la Santé (la prison du Cherche-Midi est pleine) et connaît « l’exode des prisons ». Revenu à Villejuif, il est responsable des comités populaires du secteur d’Ivry. Il est arrêté à nouveau le 9 septembre 1943, déporté à Sachsenhausen. Il est libéré par les Soviétiques le 25 mai 1945.
  • 1eravril 1940 : arrestation de Madeleine François, 44 ans, pour activité communiste. Elle connaît « l’exode des prisons ». Revenue à Villejuif, elle est arrêtée à nouveau le 26 novembre 1941. Emprisonnée à La Roquette, Auxerre, Fresnes, Rennes, elle est déportée à Ravensbrück. Elle est libérée le 3 juillet 1945.
  • Mai 1940 : arrestation d’Auguste Lazard, employé à l’Asile. Ecroué à la Santé, il connait « l’exode des prisons » dans la « colonne de Cépoy ». Il sera arrêté à nouveau le 6 décembre 1940 et déporté à Auschwitz.
  • Juin 1940 : déroute de l’armée française, humiliation de la défaite, fuite du gouvernement Reynaud quittant Paris le 10 juin, prélude à l’exode qui jeta sur les routes de France des millions d’hommes, de femmes et d’enfants, entrée des Allemands dans Paris le 14 juin, signature de l’armistice franco-allemand le 22 juin.
10 juillet 1940 : instauration de l’Etat français (Vichy)
  • 17 septembre 1940 : arrestation de François Daoudal, jeune communiste entré dans l’action illégale dès septembre 1939.
    Ecroué à la Santé, Aincourt, Rouillé, Compiègne. Déporté et mort à Auschwitz.
  • Fin septembre 1940 : rencontre dans un terrain vague de la porte d’Italie de Louis Dolly, responsable de la région sud et de Dominique Ghelfi, responsable de Bicêtre.
Les villejuifois déportés à Auschwitz le 6 juillet 1942 © Montage Pierre Cardon
  • 5 octobre 1940 (2) : rafle d’élus et syndicalistes villejuifois qui viennent d’être démobilisés. Parmi eux Georges Le Bigot (ancien maire. Interné à Aincourt, Clairvaux, déporté et mort à Auschwitz).
    Armand Gouret (« dit Négus» 57 ans, terrassier, syndicaliste connu. Militant communiste, « meilleur diffuseur « de « Front Rouge » en 1937. Interné à Aincourt, Compiègne, il est déporté à Sachsenhausen le 24 janvier 1943. Il meurt à Dachau le 25 février 1945). Louis Dolly (Maire-adjoint en 1939, il est interné aux camps d’Aincourt, Clairvaux, Châteaubriant, Voves, il s’évade de Pithiviers. Responsable du PCF du Doubs et de Meurthe-et-Moselle, il participe à la libération de Nancy. Maire de Villejuif de 1944 à 1977. Conseiller général).
    André Darondeau, militant communiste depuis 1925. Interné à Aincourt,  Voves, puis Compiègne. Déporté et mort à Auschwitz.
  • 30 octobre 1940 : arrestation d’Albert Guillermou. Condamné à 3 mois de prison. Arrêté une deuxième fois le 28 avril 1942. Déporté comme otage et mort à Auschwitz.
  • Novembre : diffusion de «la Vie ouvrière», de «l’Humanité» et de «Front Rouge» à l’Asile de Villejuif.
  • 15 novembre 1940 : le directeur de l’Asile de Villejuif révoque 60 employés en vertu de la loi du 17 juillet 1940 (« les magistrats et les fonctionnaires et agents civils et militaires de l’Etat pourront être relevés de leurs fonctions». En vertu de cette loi, chaque établissement dresse la liste des agents « dont la manière de servir laisse à désirer »). Parmi eux, de nombreux communistes et syndicalistes.
  • Le 6 décembre 1940 (3), neuf militants communistes de Villejuif sont arrêtés, « en vue de leur internement à Aincourt »
    (Lire la note 1 et Le camp d’Aincourt). Il s’agit de 7 employés de l’Asile et d’employés communaux.
    Ce sont René Balayn (buandier à l’Asile, déporté et mort à Auschwitz), Henri Bourg, (infirmier à l’Asile, déporté à Dachau en 1944, rescapé),
    Raymond Ferrare, (Infirmier à l’Asile, ancien secrétaire du syndicat CGT des services publics-santé, déporté à Sachsenhausen, rescapé),
    Roger Gallois (infirmier à l’Asile, interné à Aincourt), René Herz, (infirmier à l’Asile, interné à Aincourt, libéré pour maladie. Responsable politique de Vitry et de Villejuif à l’insurrection).
  • Auguste Lazard, (buandier à l’Asile, déporté et mort à Auschwitz),
  • Gaston Pelletier, (infirmier, déporté et mort à Auschwitz), François Turbier, (égoutier, employé municipal, interné à Aincourt, Voves et Pithiviers).
  • Dominique Ghelfi au congrès FNDIRP de 1947

    Dominique Ghelfi (employé à Bicêtre, domicilié avant guerre au 6 rue Guy Moquet à Villejuif, replié à Paris, est également arrêté ce 6 décembre 1940 par un inspecteur du commissariat Maison-Blanche (13ème). Il témoignera à la Libération qu’à plusieurs reprises son domicile a été perquisitionné avant son arrestation et son concierge interrogé (6 décembre 1940), et qu’il était suivi depuis sa sortie du travail. Interné à Aincourt, Rambouillet, Gaillon, Compiègne. Il est déporté le 17 janvier 1944, et reviendra de Buchenwald). Sur la photo ci-contre, il représente les déportés de Villejuif au congrès de la FNDIRP de 1947 (photo © Gisèle Provost).

  • 30 avril 1941. Arrestation de François Estrade au cours d’une diffusion de tracts communistes. Ecroué 6 mois à Fresnes, interné à Rouillé et Voves, d’où il est libéré par les FTP le 10 août 1945. Participe aux combats de la Libération avec les groupes FTP d’Eure-et-Loir.
    7 mars 1941 : diffusion de « Nous les femmes », journal des femmes communistes du canton de Villejuif : « Pour un meilleur
    ravitaillement, unissons-nous
    ».
  • 8 mars 1941 : arrestation d’Henri Peyrat, 24 ans, pour distribution de tracts communistes. Interné à Clairvaux, puis Compiègne. Déporté à Sachsenhausen. Libéré en juin 1945.
  • Mai 1941 : formation du premier groupe FTPF avec Guillaume André (père), Yves Clevarec, François Sautet. 
  • 1ermai 1941 : diffusion de « Nous les femmes ».
  • Juin 1941 : Formation du Front national à Villejuif, sous la responsabilité de Thessier et du Parti communiste.
  • Le 22 juin 1941, 3 anciens conseillers municipaux communistes villejuifois sont arrêtés dans le cadre de l’opération « Theoderich » (4). Condamnés à 15 ans de travaux forcés, Louis Garin, Robert Moussuet, Léon Thibert sont fusillés à Caen le 15 décembre 1941. Charlotte Thibert, son épouse est également arrêtée. Relaxée faute de preuves, elle sera à nouveau arrêtée en septembre 1942.
  • Le 24 juin 1941, dans le cadre de la même opération « Theoderich »,
    arrestation dEdmond Dubois. Interné à Romainville puis Compiègne. Déporté et mort à Auschwitz.
  • Juillet 1941 : sabotage des lignes à haute tension de la centrale de Chevilly par
    « Nous les femmes » Villejuif, mars 1941

    le groupe Sautet, Glevarec et Guillaume. Sabotage d’un garage allemand boulevard Masséna (7 camions détruits). Le groupe fait sauter un autre garage allemand à la porte de Neuilly.

  • 2 juillet 1941 : arrestation de Charles Dehan. Condamné à 20 ans de
    travaux forcés, il est écroué à Fresnes, puis interné à Fontevrault. Il est
    fusillé au Mont-Valérien le 15 décembre 1941.
  • 30 juillet 1941 : arrestation d’Albert Etoc par la police française. Militant
    communiste. Ecroué à la Santé et Fresnes, interné à Clairvaux, Blois,
    Compiègne. Déporté à Mauthausen. Libéré le 6 mai 1945.
  • Le 25 septembre 1941, René Baudet, ajusteur outilleur est arrêté pour
    possession d’armes (un fusil à deux canons, une carabine, un révolver et 200 cartouches). Condamné à 15 ans de travaux forcés, il est jugé à nouveau et condamné à mort. Il est fusillé le 18 octobre 1941 au Mont-Valérien.
  • 13 octobre 1941. Arrestation d’Eugène Julien, 32 ans, pour détention d’arme et propagande communiste. Interné au fort de Villeneuve St-Georges. Déporté au camp d’Augsburg (Kommando annexe de Dachau, usines Messerschmitt). Libéré le 22 mai 1945.
  • 18 novembre 1941 : Gilberte Deslouis (« Bébé »), responsable des JC
    du secteur sud, est arrêtée. Emprisonnée à La Roquette, Fresnes, Romainville. Déportée à Ravensbrück le 29 août 1943. Libérée le 1ermai 1945.
  • 26 novembre 1941, Madeleine François, est arrêtée à nouveau par la police
    française. Enfermée à La Roquette, Auxerre, Fresnes, Rennes. Elle est déportée
    à Ravensbrück. Libérée le 3 juillet 1945.

    Matériel saisi chez Auguste Plaud
    • Le 9 décembre 1941 : René Plaud imprimeur, membre des jeunesses communistes est arrêté à Montreuil. Il est fusillé le 14 avril 1942. Il a 20 ans (son père, Auguste Plaud dénoncé par une voisine avait été arrêté à Villejuif le 7 septembre 1941 par les inspecteurs de la Brigade spéciale. Il est déporté à Bergen Belsen le 21 mai 1944, où il disparaît à 46 ans. La liste des tracts trouvés à son domicile (document ci-contre) témoigne du nombre et de la diversité des thèmes traités par la propagande communiste).
      Février 1942 : arrestation de Marcel Berçon (responsable à la propagande communiste clandestine à Ivry et dans le 13ème. Interné à Caen, Melun. Libéré par le CPL d’Ivry le 2 août 1944).
    • Arrestation de Charles Bloch. Déporté en Prusse orientale. Libéré le 27 avril 1945.
    • 6 mai 1942 : Après un coup de main des FTP (dont ils sont membres) contre les Allemands, Georges Frémont (Organisateur du Parti communiste illégal à l’hospice de Bicêtre, FTPF), André-Léon Bru (ancien conseiller municipal), Pierre Herz (ancien responsable syndical chez Renault), Mohamed Ben Sliman (agent hospitalier) sont arrêtés.
      Ils sont fusillés le 11 août 1942

Déportés dans les camps nazis de juillet 1942 à 1944

De nombreux villejuifoises et villejuifois sont arrêtés et déportés dans les camps nazis de juillet 1942 à 1944, après le départ du convoi du 6 juillet 1942 pour Auschwitz.

Par ordre alphabétique 

  • Robert Bachet (secrétaire de cellule chez Panhard en 1939. Entre dans le FTPF à son retour de captivité. Arrêté le 13 octobre 1942. Il est fusillé le 15 février 1943) ; Basseville (déporté à Natzweiler et Dachau) ;
  • Maurice Boulay (appartient au réseau France combattante. Déporté à Mauthausen en avril 1943. Libéré le 27 avril 1945) ;
  • Norma Bléron (arrêtée par les BS – affaire rue de Bucci. Ecrouée à la Petite Roquette. Déportée à Holleischen en avril 1944. Rapatriée en mai 1945) ;
  • Gilbert Bouton (22 ans. Arrêté le 11 mars 1943 par la Gestapo à la gare St Lazare. Déporté à Dachau. Libéré le 15 mai 1945) ;
  • Jean Brimioul (42 ans. Arrêté le 1eroctobre 1943 pour aide aux parachutistes. Déporté à Buchenwald. Rescapé).
  • Maurice Cardin (déporté à Bendorf) ;
  • André Cathelin (déporté à Buchenwald. Libéré le 4 mai 1945) ;
  • René Cogrel (déporté à Sachsenhausen, Kommando Heinkel, le 23 janvier 1943. Rescapé) ;
  • Gaston Decornet (51 ans, déporté et mort à Buchenwald le 14 février 1945) ;
  • Dutruel (38 ans. Réfractaire au STO. Déporté à Mauthausen en avril 1944. Libéré en mai 1945) ;
  • Renée Estrade (Communiste. Assure l’organisation des femmes. Quitte son domicile à l’arrestation de François Estrade. Ecrouée à la Petite Roquette. Déportée à Ravensbrück le 11 août 1944. Rentrée en juillet 1945) ;
  • Raymond Ferrare (33 ans. Communiste, arrêté à l’imprimerie clandestine du PC en avril 1944. Déporté à Sachsenhausen. Rescapé).
  • Bertrand Gauchet (48 ans, arrêté le 1erfévrier 1943. Déporté à Sachsenhausen. Libéré, il meurt 8 jours après son retour à Villejuif).
  • Gros (déporté à Sachsenhausen) ;
  • Paul Grizeau (Communiste, arrêté le 7 avril 1944. Déporté vers Dachau, décédé pendant le transport le 5 juillet 1944).
  • Manuel Grosmesnil (ancien conseiller municipal. Arrêté en mars 1943 à Bordeaux. Déporté à Sachsenhausen, sans nouvelles en 1945) ;
  • Henri Guiblier (23 ans, déporté à Neungamme, décédé le 25 février 1945) ;
  • Georges Guiblier (25 ans, réfractaire STO. Arrêté le 1erjuin 1944. Déporté à Bremen. Libéré à Sandbostel).
  • Jacques Hébrard (27 ans, déporté à Dachau. Libéré le 29 avril 1945) ;
  • Erin Jacquier (déporté à Neungamme. Libéré en mai 1945) ;
  • Pierre Labruyère (déporté et mort à Flossenbürg) ;
  • Maurice Lemaire (24 ans. Arrêté le 14 octobre 1943. Déporté à Natzveiller, puis  Dachau, Auschwitz, Buchenwald. Libéré le
    11 avril 1945).
  • Abel Mazure (34 ans. Arrêté le 7 août 1943. Déporté à Siegburg et Duisbourg. Rescapé).
  • Jacques Michaud (déporté à Buchenwald).
  • Guy Noll (21 ans, infirmier à l’hospice de Bicêtre. Arrêté le 15 décembre 1943 en
    Guy Noll, il pèse 85 kg avant sa déportation, et 45 à sa libération

    Saône-et-Loire où il est parti rejoindre le maquis. Relâché faute de preuves, il est arrêté à nouveau par la Gestapo le 14 février avec 65 de ses camarades du maquis. Emprisonné à Lyon, interné à Compiègne. Déporté à Gusen (Kommando de Mauthausen. Libéré le 5 mai 1945). Au départ, il pesait 85 kg. Il n’en fait plus que 45 à sa libération.

  • Robert Osberger (25 ans. Réfractaire au STO. Arrêté par la Gestapo le 16 mai 1943.
    Déporté à Sachsenhausen, Neugamme, décédé à Sandbostel).
  • Jean Pellerin (24 ans, déporté à Dora, mort à Elrich le 29 avril 1945) ;
  • Adrien Poisson (25 ans. Nom de guerre « Moreau ». Déporté à Dachau. Libéré le 14 mai 1945) ;
  • Henri Posta (24 ans. Arrêté comme réfractaire au STO. Déporté à Düsseldorf. Libéré le 8 mai 1945).
  • Louis Postec (35 ans. Communiste. Déporté à Sachsenhausen (kommando Heinkel).
    Rescapé).
  • Raymond Pezant (20 ans. Déporté à Sachsenhausen. Décédé le 22 janvier 1945 à
    Neungamme) ;
  • Pierre Provost, 1947 au congrès de la FNDIRP
    Pierre Provost en 1945

    Pierre Provost :  né le 28 novembre 1895 Port-Marly (Seine et Oise). Serrurier, artiste graveur en médaille, militant communiste. Il habite Villejuif depuis 1942, c’est sa planque de résistance. Il est arrêté le 23 juillet 1943, interné à Fresnes, Romainville et Compiègne. Déporté le 17 mai 1944 au camp de Buchenwald où il reçoit le n° matricule « 39 705 », affecté au block 31. Libéré le 11 avril 1945, il revient en France le 27 avril 1945 (avec les malades dont il avait la charge). Le 28 avril 1945, premier témoignage à chaud, à la salle des Fêtes de Villejuif. Il est élu conseiller municipal de 1947-1953. Il est décédé en 1986 à Villejuif (sources : courriel et la notice rédigée par sa fille, Gisèle Provost dans le Maitron. Photo de Pierre Provost en 1945 et au congrès de la FNDIRP de 1947 / © Gisèle Provost).

  • Jean Ricou (déporté à Sachsenhausen) ;
  • Adolphe Saumurot (43 ans. Arrêté le 7 avril 1943. Interné à Compiègne, déporté à Mauthausen. Sans nouvelles en 1945).
  • Jean Spring (31 ans, arrêté le 16 juin 1944. Déporté et décédé à Hambourg-Sandbostel)
  • Georges Vachon-France (Communiste, arrêté le 1erfévrier 1943. Tourelles, Compiègne. Déporté à Buchenwald. Décédé à Flossenbürg le 30 novembre 1944).
  • Algazi Victor et Huguette (15 ans et 14 ans : Arrêtés le 22 juillet 1944 par la Gestapo.
    Déportés et décédés à Auschwitz).
  • René Andrezovski et Henri Dreyfus (arrêtés comme juifs et sans doute déportés. Sans nouvelles en 1945).
Villejuifois emprisonnés et internés en France

Bardin Luisa, Béthune Eugène, Birkraer Joseph, Bizeul Henr, Bonesio Jacques, Bonesio Joseph, Bouffet, Bourg Henri, Boutary Roger, Carrière, Charpentier G., Chaumet Léon, Couchot Jean, Darre Alexis, Demichy Lucien, Denimal André, Deramon Augustin, Di Ciocco Antonio, Dolly Louis, Dosortz Samuel, Duperrier Lucien,  Foucard Auguste, Galant Henri, Gallois Roger, Godreau Arthur, Gratadoux Lucie, Gris Jules, Guillaume Paul, Herz René, Hugon Joseph, Jalamoviez Jacques, Landemaine F., Lebon Robert, Mahais Henri, Mechtour Lavachi, Merrueaux Marcel, Montel Albert, Pichard Georges, Plumet Marcel, Préault Pierre, Toceau Roger, Torti Sylvain, Turbier François, Turbier Germaine.

Morts dans les combats de la Libération

Lucien Cabouret, 26 ans, FTPF. Tué le 24 août 1944 sur les barricades de Villejuif.
Robert Duchène, 20 ans, FTPF. Tué le 24 août 1944 sur les barricades de Villejuif.
Roger Morinet. 21 ans, membre des corps francs nationaux.  Tué en mission. Août 1944.

  • 1940 : Les étapes du repli de la prison de la Santé : dessin de René Blanchet, FNDIRP Paris.

    Note 1 : « Exode des prisons ». Les prisons parisiennes de la Santé et du Cherche-Midi sont évacuées manu militari à partir du lundi 10 juin 1940, sur ordre de Georges Mandel, ministre de l’Intérieur. Le repli concerne plus de deux mille détenus. Cette opération a pour but de transférer ces détenus de la « prison militaire de Paris » au Camp de Mauzac (Dordogne). Au bout de cinq jours (le samedi 15 juin 1940) au départ du camp de Cepoy (Loiret), près d’un millier de détenus ont réussi à s’échapper. 1 040 détenus de la prison militaire sont entraînés dans un exode qui va les conduire, à pied, jusqu’à Châtillon-sur-Loire. Cet épisode est connu sous le nom de « colonne de Cépoy ».

  • Note 2 : Ces arrestations s’inscrivent dans le cadre de la grande rafle organisée, avec l’accord de l’occupant, par le gouvernement de Pétain à l’encontre des principaux responsables communistes d’avant-guerre de la région parisienne : les militants parisiens sont regroupé au Stade Jean Bouin et sont emmenés par cars à Aincourt. Le préfet de Seine-et-Oise, Marc Chevallier, exécute une rafle identique à celle de Paris dans son département. Au total, plus de 300 militants communistes, syndicalistes ou d’organisations dites «d’avant-garde», sont envoyés à Aincourt à partir du 5 octobre 1940.
    Lire dans le site : Le camp d’Aincourt
  • Note 3 : 58 arrestations sont effectuées dans le département de la Seine le 6 décembre 1940, à partir d’une liste de 69 noms, « en vue de leur internement à Aincourt ». Les arrestations sont effectuées par 9 inspecteurs de commissariats parisiens et par les agents de 14 commissariats de banlieue. 13 militants de Villejuif, Arcueil, Cachan et l’Haÿ-les-Roses sont arrêtés par le commissariat de Gentilly (dont le « sinistre brigadier Guimelli » cité dans la brochure « Villejuif à ses martyrs de la barbarie fasciste »).
  • Note 4 : Le 22 juin 1941, jour de l’attaque hitlérienne contre l’Union soviétique, sous le nom de code «Aktion Theoderich», les
    Allemands arrêtent plus de mille communistes dans la zone occupée, avec l’aide de la police française. D’abord placés dans des lieux d’incarcération contrôlés par le régime de Vichy, ils sont envoyés, à partir du 27 juin 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise), administré par la Wehrmacht et qui ce jour là devient un camp de détention des “ennemis actifs du Reich”.
Villejuif, le premier mai 1945 © Gisèle Provost

Claudine Cardon-Hamet docteur en Histoire, auteur des ouvrages : « Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 », Editions Autrement, 2005 Paris et de «Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45000 », éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé) et Pierre Cardon. Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cet article.

Sources

  • « Villejuif à ses Martyrs de la barbarie fasciste« , brochure éditée par la Vie nouvelle sous l’égide de la municipalité et de la section communiste de Villejuif (19 septembre 1945). Imp. M. Boivent. Les documents ont été rassemblés par René Herz, employé à l’Asile, arrêté le 6 décembre 1940, et interné à Aincourt (collection Pierre Cardon).
  • Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997. Edition informatique 2012.
  • Banque de donnée informatique du « Livre mémorial » de la FMD pour la vérification des lieux et dates de déportation des villejuifois cités dans la brochure de 1945.

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