Matricule « 46 173 » à Auschwitz   Rescapé

Lucien Vannier : né en 1891 à Loudun (Vienne) ; domicilié à Orléans (Loiret) au moment de son arrestation ; marié, deux enfants ; cheminot , membre du Parti communiste et de la CGT ; résistant arrêté le 18 octobre 1941 ; interné à Compiègne, déporté à Auschwitz, Flossenbürg, Wansleben ; rescapé. Décédé en 1969 à Paris.

Lucien, Ernest, Fernand Vannier est né le 6 juin 1891 au domicile de ses parents rue du Point du jour à Loudun (Vienne).
Il habite au 15, venelle de la Justice à Orléans (Loiret) au moment de son arrestation.
Il est le fils de Marie, Albertine Avoine (33 ans, sans profession) et de Lucien, Marius Vannier (39 ans, employé du chemin de fer) son époux.
Il a cinq frères et une sœur : Pierre (1881), Prudent (1883), Edmond (1886), René (1887), André (1889), Aline (1892).
Pendant son adolescence, avec ses parents, il habite Loudun, puis Orléans au 63, rue du Faubourg Bannier, où il apprend le métier de plombier.
Conscrit de la classe 1911, Lucien Vannier est appelé sous les drapeaux le 9 octobre 1912. Son registre matricule militaire indique qu’il habite à Orléans, rue du Faubourg Bannier, où il travaille comme plombier au moment du conseil de révision.
Il mesure 1m 57, a les cheveux blonds et les yeux « verdâtres ». Le menton saillant, le nez rectiligne et les oreilles écartées. Il a un niveau d’instruction « n°3 » pour l’armée (sait lire, écrire et compter, instruction primaire développée).
Il effectue son service militaire au 1er régiment de zouaves – à Bizerte en Tunisie selon madame Sylvie Levrel (1) – à partir du 13 octobre 1912.
Mobilisé à la déclaration de guerre le 1er août 1914 «Lucien va y subir les dégâts des gaz et être rapatrié en France» (1).
A la mobilisation générale, le 1er régiment de zouaves forme le « régiment de marche du 1er zouaves », envoyé en France. Ce régiment est appelé à partir de décembre 1914 le « 1er  régiment de marche de zouaves ».
A partir d’avril 1916, Lucien Vannier sera successivement affecté aux 12è, 13è et 213è Régiments d’artillerie.
Mobilisé, Lucien Vannier est « aux armées » le 2 août 1914. Le 22 août 1914, le régiment de marche du 1er zouaves  « reçoit le baptême du feu au Châtelet » (histoire du 1er Zouaves), en Belgique, et doit se replier sur Clermont. Au cours de la retraite, le 24 août, Lucien Vannier est blessé. Il est évacué sur l’hôpital auxiliaire du 6è corps, puis sur l’hôpital privé d’Arcachon le 14 septembre 1941. Il rejoint son régiment le 10 octobre, sur la ligne de front au plateau de Paissy (Marne). Le 25 octobre 1914, Lucien Vannier est évacué vers l’hôpital complémentaire n° 37 à Dieppe, puis le 15 novembre sur un dépôt de convalescents à Rouen.
Il est en convalescence le 16 décembre 1914. Il rejoint le dépôt du 1er régiment de marche de zouaves le 18 mars 1915.
Le 29 juillet 1915, la commission spéciale de réforme de la Seine n° 1 le propose pour un changement d’arme pour « fracture ancienne clavicule gauche ». Il est affecté au 12è régiment d’artillerie où il est incorporé le 6 avril 1916. Le 13 avril 1916 il est changé d’unité et passe au 13è régiment d’artillerie. Le 16 juin il est « aux armées » où les batteries du 13è RA sont implantées dans la forêt de Hesse (secteur d’Avocourt). En juin les batteries du 13è RA sont soumises à des bombardements d’obus lacrymogènes et suffocants. Le 11 juin 1917, Lucien Vannier est évacué, malade, par l’ambulance 14/13 (n° 14 du 13è RA) et en convalescence du 9 au 21 août 1917. Il rejoint son corps « aux armées » le 21 août 1917. Il « passe » au 213è régiment d’artillerie.

Lucien Vannier en uniforme du 213è RA et Jeanne Grajon le jour de leur mariage à Orléans

Lucien Vannier, en permission, épouse Jeanne, Marguerite Grajon, mécanicienne,
le 6 juillet 1918 à Orléans (cf photo où il est en uniforme avec le n° du 213è sur les pattes de collet). Le 15 février 1919, il est évacué par ambulance (4/5) pour « grippe » (la terrible pandémie de grippe espagnole de 1918 à 1919 a provoqué 30 millions de morts selon l’institut Pasteur) et entre le 25 février à l’hôpital complémentaire n° 75 de Lannion.
Il est en convalescence du 15 mars au 14 avril 1919 et reçoit 20 jours supplémentaires jusqu’au 2 mai 1919. Il rejoint le dépôt de son unité le 5 mai, où il est sans doute démobilisé le 12 juillet et mis à la disposition du P.O (compagnie des chemins de fer d’Orléans).
A cette date il est classé comme « affecté spécial mis à disposition du réseau du Paris-Orléans ».
Le couple donne naissance à deux enfants, Lucien, né en 1919 et Jacqueline «Jacky» née le 4 février 1923.  «Le couple va partir s’installer à Paris où Lucien est employé au personnel ouvrier des Chemins de Fer comme chaudronnier. Ils habitent au 14 rue Christophe Colomb» (1).
En février 1920, la 6è commission de réforme de la Seine le propose pour une pension permanente d’invalidité de 15 % pour « pachypleurite localisée au niveau d’une plaie cicatricielle de l’hémithorax gauche avec une gêne légère de l’épaule ».
Lucien Vannier est affecté au dépôt de Vitry-sur-Seine et la famille déménage alors à Ivry. «La vie est agréable à Ivry-sur-Seine pour les enfants. La commune leur propose de nombreuses activités dans son centre de loisirs et ses colonies de vacances. Jacky a 8 ans quand la famille peut se payer une moto. Grâce à celle-ci, ils vont pouvoir se rendre plus facilement dans leur famille. Justement, 3 ans plus tard, la maison d’une tante d’Orléans se libère et c’est une occasion de rejoindre une partie de la famille restée dans cette ville, aussi Lucien demande et y obtient sa mutation en 1934» (1).
Le 11 juin 1934, la famille habite au 15 venelle de la Justice à Orléans.
Employé du chemin de fer, il s’est inscrit au Parti communiste et à la CGT, dont il est un « militant actif ».

Orléans après les bombardements allemands de juin 1940

Le 14 juin 1940, la Wehrmacht défile à Paris, sur les Champs-Élysées. La ville cesse alors d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Le 16 juin Orléans est occupé après de violents bombardements. La moitié nord de la France et toute la façade ouest sont occupées. Le 22 juin 1940, l’armistice est signé : la moitié nord de la France et toute la façade ouest sont occupées. Le pays est coupé en deux par la « ligne de démarcation » qui sépare la zone occupée et celle administrée par Vichy. Le 10 juillet 1940 Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « Révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Au début de l’Occupation allemande, Lucien Vannier fait partie d’un groupe clandestin qui héberge des résistants, et réalise des actions de sabotages dans les services de la SNCF (témoignage de Louis Breton). «Toute la famille va dès le début participer à la distribution de tracts appelant à la résistance contre les occupants et le gouvernement de Pétain. Avec d’autres militants des Chemins de Fer, Lucien va effectuer des sabotages sur le matériel ferroviaire. Ayant la responsabilité d’entretenir et de réparer les machines, cette tache lui est accessible bien que dangereuse et ce d’autant plus, qu’il continue à distribuer des tracts encourageant ses camarades à résister et à agir en ce sens », Sylvie Levrel (1).
Selon une attestation du Secrétariat National du Front National : « a fait partie du Front National dès sa formation en 1941, entré dans la lutte contre l’occupant en 1940, il participa à de nombreuses actions : fourniture volontaire d’un local pour les réunions de groupe clandestin, hébergement de résistants traqués, arrêté sur dénonciation le 19/10/1941 par la Gestapo à son domicile » (Paris, 16/10/1950).

Le 18 octobre 1941, il est arrêté pour « distribution de matériel appelant les cheminots au sabotage« . 41 personnes présumé-es communistes sont arrêtés les 18 et 19 octobre. Sept d’entre eux seront déportés avec lui à Auschwitz : Marcel BoubouRobert Dubois, Cyprien Depardieu, Marcel CouillonHenri FerchaudRaymond GaudryJoseph LhorensAndré Lioret ).

Il est conduit à la prison rue Eugène Vignat à Orléans, puis il est remis aux autorités allemandes à leur demande. Celles-ci l’internent au camp allemand de Royallieu à Compiègne (le Frontstalag 122), le 26 octobre 1941.
A Compiègne les orléanais « vivaient très unis entre eux, s’entraidant fraternellement » comme l’écrit Roger Arnould à la fille de Lucien Vannier, témoignage qui résulte de ses entretiens avec les rescapés, comme André Gaullier.
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz.
Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, voir les deux articles du site : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942)  et «une déportation d’otages».

Depuis le camp de Compiègne, Lucien Vannier est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Lire l’article du site : Les wagons de la Déportation

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks, responsables aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le Parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941.
Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942.
Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45 157 » et « 46 326 », d’où le nom de « convoi des 45 000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité.
Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau.


Depuis le train, le 6 juillet 1942, Robert Dubois, militant d’Orléans jette sur le ballast une lettre qui décrit leur départ avec 3 jours de vivres, l’itinéraire suivi, et la présence dans le convoi de Raymond Gaudry, Joseph Lhorens et Lucien Vannier. 

Reproduction de la « lettre du train » de Robert Dubois

Cette lettre manuscrite a été recopiée à la machine à écrire par Henri Bouission, correspondant du « Patriote Résistant » pour le Loiret et envoyée à Roger Arnould en 1972 (reproduction ci-contre).

Lucien Vannier est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro matricule « 46173 ». Ce matricule sera tatoué sur son avant-bras gauche quelques mois plus tard.

Sa photo d’immatriculation à Auschwitz n’a pas été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.

Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».
Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau (Brzezinka), situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.

La fiche de Lucien Vannier retraçant ses divers Kommandos à Auschwitz

Le 13 juillet : «Nous sommes interrogés sur nos professions. Les spécialistes dont ils ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et s’en retournent à Auschwitz I, ils sont approximativement la moitié de ceux qui restaient de notre convoi. Les autres, dont je suis nous restons à Birkenau où nous sommes employés pour le terrassement et pour monter des baraques appelées Block». Pierre Monjault.
Lucien Vannier, âgé de 51 ans, indique qu’il est plombier-chauffagiste de métier. Ce qui va très certainement lui sauver la vie, puisqu’il est affecté au Kommando des Installateurs le 12 juillet 1942. Sa fiche indique diverses activités du Kommando des installateurs au 16 avril 1943.

Carte d’immatriculation à Auschwitz de Lucien Vannier

Sur la carte personnelle de Lucien Vannier on lit nettement la mention « RSHA », comme étant l’organisme responsable de sa déportation à Auschwitz, ce qui apporte la preuve que le convoi du 6 juillet 1942 n’est pas un convoi « NN ».

En application d’une directive de la Gestapo datée du 21 juin 1943 accordant aux détenus des KL en provenance d’Europe occidentale la possibilité de correspondre avec leur famille et de recevoir des colis renfermant des vivres, Lucien Vannier, comme les autres détenus politiques français d’Auschwitz, reçoit en juillet 1943 l’autorisation d’échanger des lettres avec sa famille – rédigées en allemand et soumises à la censure – et de recevoir des colis contenant des aliments. Ce droit leur est signifié le 4 juillet 1943.

Entre le 14 août 1943 et le 12 décembre 1943, il est en quarantaine au Block 11 avec la quasi totalité des Français survivants
Lire l’article du site « les 45 000 au block 11.
Le 12 décembre, les Français quittent le Block 11 et retournent dans leurs anciens Kommandos (la date indiquée sur sa fiche est le 15 décembre)..
Le 3 août 1944, il est à nouveau placé en “quarantaine”, au Block 10, avec la majorité des “45 000” d’Auschwitz I.

Dès 1944, devant l'avancée des armées soviétiques, les SS commencent à ramener vers le centre de l’Allemagne les déportés des camps à l’Est du Reich, dont Auschwitz. Les premiers transferts de "45.000" ont lieu en février 1944 et ne concernent que six d’entre eux. Quatre-vingt-neuf autres "45.000" sont transférés au cours de l'été 1944, dans trois camps situés plus à l'Ouest - Flossenbürg, Sachsenhausen, Gross-Rosen - en trois groupes, composés initialement de trente "45000" sur la base de leurs numéros matricules à Auschwitz.  Une trentaine de "45.000" restent à Auschwitz jusqu'en janvier 1945.  
La carte d’immatriculation à Flossenbürg de Lucien Vannier

Les 45 000 pris dans le chaos des évacuations (janvier-mai 1945).
Le 28 août 1944, Lucien Vannier quitte Auschwitz pour Flossenbürg,  où il arrive le 31 août 1944 avec un groupe de 30 autres « 45.000 »… : il s’agit de Georges Hanse (45653-19907), Jules Le Troadec (45766-19887), Albert Morel (45895-19885), Louis Paul (45952-19902), Henri Peiffer (45956-19 878), Roger Pelissou (19 908), Etienne Pessot (19 880), Gustave Raballand (19 904), Maurice Rideau (19 888), Mario Ripa (19 884), Jean Rouault (19 890), Georges Rousseau (19 895), Camille Salesse (19 898), André Seigneur (19 892), Stanislas Slovinski (19 883), Stanislas Tamowski (19 886), Jean Tarnus (19 881), Marcel Thibault (19 889), Léon Thibert (19 894), Gabriel Torralba (46264-19900), Lucien Tourte (19 906), Antoine Vanin (19 899), Lucien Vannier (46173-19903), Pierre Vendroux (46184-19 879), Francis Viaud (46190-19905). Jean Bach (46217-19882), Roger Debarre (46231-19893), Louis Faure (46234-19896), André Gaullier (46238-19891).
Il est enregistré Flossenbürg le 31 août 1944, sous le matricule «19 903». La mention « installateur » est inscrite sur sa carte.

La carte d’immatriculation de Lucien Vannier à Vansleben

Certains d’entre eux sont transférés vers d’autres camps : le 29 octobre 1944 Lucien Vannier et 10 de ses camarades vont à Wansleben (usine de potasse, un kommando de Buchenwald) où ils sont enregistrés le 1er novembre 1944. Il y reçoit le matricule «93 427». Il est avec :  André Gaullier (93 417), Jules Le Troadec (93 419), Henri Peiffer (93 420), Gustave Raballand (93 418), Maurice Rideau (93 421), Jean Rouault (93 422), Georges Rousseau (93 423), Stanislas Tamowski (93 413), Lucien Tourte (93 425), Lucien Vannier (93 427), François Viaud (93 248).

Le 12 avril 1945, Wansleben est évacué à marche forcée. Les « 45 000 » contournent Halle par le nord. Lucien Vannier et 8 autres de ses camarades « 45 000 » sont libérés le 14 ou le 15 avril 1945 entre les villages de Quellendorf et de Hinsdorf.

Lucien Vannier en 1946 avec son matricule de Wansleben

Libéré le 23 mai 1945 selon son souvenir, Lucien Vannier est rapatrié le 27 mai 1945 à l’Hôtel Lutétia (le 24 mai par Sarrebourg, selon l’Association des déportés et familles de disparus du camp de concentration de Flossenbürg et Kommandos). 

Il apprend alors que sa fille, arrêtée à Orléans le 17 avril 1941, a été condamnée à 12 mois de prison cellulaire à Orléans, puis internée aux camps de Choisel (Chateaubriant), Aincourt, Gaillon, Lalande (Monts). Elle s’en évade le 6 juin 1943 «Après quelques jours au vert dans une ferme pour me requinquer, où je fus gâtée, je pouvais reprendre le combat dans la Résistance, comme agent de liaison, dans différentes régions et organisations dans la Nièvre, dont le Front National de lutte pour la liberté et l’indépendance, puis dans les F.T.P.F de la Région Parisienne, près du C.N.R avec Auguste Gillot, et également sous les ordres du Colonel Rol Tanguy, jusqu’à la Libération de Paris». Lire sur le site de Madame Sylvie Levrel, petite fille de Guy Camus : Jacky Vannier évasion épique (1).
Lucien Vannier est homologué au titre de la Résistance intérieure française (Front National), et le titre de «Déporté résistant» lui est attribué le 1er avril 1954.

Lucien Vannier en 1966

Lucien Vannier est mort à Paris, le 6 mai 1969.

  • Note 1 : Citations de Madame Sylvie Levrel. J’ai pu compléter la notice biographique de Lucien Vannier grâce aux biographies de Guy Camus et de Lucien Vannier installées sur le site internet © «Généanet» de Sylvie Levrel  (mon grand-père Guy Camus). La fille de celui-ci, Marguerite Camus, militante aux Jeunes filles de France est arrêtée la veille de l’arrestation de son père et connaîtra les prisons et camps français. Au camp de Châteaubriand, elle se liera d’amitié avec « Jacqueline » Hélène Berthe Vannier, la fille de Lucien Vannier, arrêtée le 17 avril 1941.

Sources

  • Témoignage et attestation de Louis Breton, de Montereau.
  • Correspondance de Roger Arnould avec sa fille, Madame Jacqueline Fourré (novembre 1984)
  • Fichier de Brinon
  • Mairie de Loudun, état-civil, 8 mars 1994.
  • Fichier national de la Division des archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC), Ministère de la Défense, Val de Fontenay puis Caen, 1993.
  • ©  Echange de courriels avec Mme Sylvie Levrel en février 2012, 2015.
  • Chronique de madame Sylvie Levrel hébergée par Geneanet et relevée par Dominique Robichon.
  • Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Le Maitron, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, tome 43, p. 62. CD rom et site internet.
  • © Archives en ligne de la Vienne. Registres matricules militaires du Loiret.
  • Historiques du 1er  Zouaves et du 13ème  régiment d’artillerie de campagne, in © BNF Gallica.
  • Fiches d’Auschwitz, Flossenbürg et Wansleben in Archives d’Arolsen © International Center on Nazi PersecutionBad Arolsen Deutschland

Notice biographique rédigée en décembre 2006 (complétée en 2012, 2016, 2017, 2021, 2023 et 2024) par Claudine Cardon-Hamet (docteur en Histoire, auteur des ouvrages : Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000, et de Triangles rouges à Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Autrement, Paris 2005). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées de ce site) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique.
Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com.

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