Claude Cellier / 8 juillet 1942 à Auschwitz
Claude Cellier vers 1935  ©   Lionel Lapraye
Claude Cellier : né en 1897 à Messimy (Rhône) ; domicilié à Gentilly (Seine / Val-de-Marne) depuis 1935 ; clerc d’avoué,  cheminot, conservateur de cimetière ; responsable syndical cheminot lyonnais, communiste ; arrêté le 5 octobre 1940 ; interné aux camps d’Aincourt, de Rouillé et de Compiègne ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz où il meurt le 10 août 1942. 

Claude Cellier est né le 13 août 1897 chez ses parents au lieu-dit Malataverne à Messimy (Rhône).  Il habite – au moins depuis le 4 octobre 1935 – le logement de fonction du pavillon d’accueil du cimetière, au 9, rue Sainte-Hélène à Gentilly, au moment de son arrestation.
Il est le fils de Louise-Antoinette Brun, 25 ans, veloutière et de Guillaume Cellier, 25 ans et demi, veloutier (le veloutier est un tisseur qui fabrique le velours) son époux.
Ses parents habitent au 7 rue Alexandre à Lyon 5ème. Ils exerceront d’autres métiers par la suite.
Pour ce qui concerne l’enfance, l’adolescence et la partie lyonnaise de la vie militante de Claude Cellier (jusqu’à son arrivée en région parisienne) de ce clerc d’avoué de profession, je reproduis ci-dessous (en bistre) des extraits de la très documentée biographie de ce militant cheminot lyonnais réalisée par Maurice Moissonnier (in Le Maitron) notes de Jacques Girault, René Lemarquis et Jean-Pierre Besse).
Claude Cellier est venu s’installer en région parisienne après son mariage (le 11 février 1933 – Lyon 5ème), à Cachan (Seine / Val-de-Marne) où il est tête de liste communiste aux élections municipales (notes 1 et 2) des 5 et 12 mai 1935.
Le couple habite à Gentilly à partir de 1935 (Seine / Val-de-Marne) où Claude Cellier est employé comme conservateur du cimetière communal. Son
épouse travaille fin 1933 à Vitry. <

Extraits de la notice du Maitron par Maurice Moissonnier... https://maitron.fr/spip.php?article19136

« Le père de Claude Cellier était manœuvre à l’Arsenal de Lyon-Perrache, sa mère faisait des ménages. Ils avaient trois enfants dont deux filles. Élève de l’école laïque, Claude Cellier obtint le certificat d’études primaires, mais il abandonna ses études à l’âge de treize ans pour commencer à travailler. D’abord coursier chez une modiste, il était l’année suivante copiste dans une compagnie d’assurances de Lyon puis à la chambre syndicale des avoués. À seize ans, il devint clerc d’avoué et fréquenta des cours de droit jusqu’au 15 janvier 1915, date de son service militaire au 30ème Régiment d’infanterie à Annecy (Haute-Savoie) jusqu’en 1916, où il servit à Chambéry au 97ème RI. Il partit alors au front et fut fait prisonnier de guerre au Chemin des Dames le 22 juin 1917.
Rapatrié le 2 décembre 1918, il fut démobilisé le 1
er juillet 1919. Il entra le 7 juillet à la Compagnie du PLM comme homme d’équipe au service d’exploitation de Lyon.
Congédié pour raison de grève, le 30 avril 1924, il devint permanent syndical.
De 13 à 19 ans, Claude Cellier fit partie de groupements laïques et fut membre du conseil d’administration de la section laïque de Saint-Just et du Point-du-Jour. Il quitta ces organisations dont les dirigeants étaient hostiles aux grèves de mai 1920 auxquelles il participa. Le 28 mai 1920, il adhéra au parti socialiste SFIO où il lutta pour l’adhésion à la IIIème Internationale. Il était secrétaire adjoint de la sous-section de Saint-Just (…). Il participa à tous les congrès nationaux du PC, à partir de celui de Paris d’octobre 1922 jusqu’au 7ème en 1932. (…). Il fut élu en 1925 au comité régional du parti et réélu par la conférence régionale tenue à Lyon le 24 janvier 1926. Il était aussi membre du bureau régional du parti. Il intervint à la conférence nationale de Paris, salle Bellevilloise, le 11 mars 1930. En mars 1932, la région lyonnaise le délégua au VIIème congrès du parti tenu à Paris. Dès 1923, il milita « pour remonter le courant de défaitisme qui s’était emparé du parti au moment de la trahison de Frossard (…) lors de l’occupation de la Ruhr ». Membre de la cellule des cheminots, il était chargé du travail de propagande générale. Comme Claude Cellier le déclarait en 1933, « la plus grande partie de ma vie militante a toujours été et est encore dans l’organisation syndicale ».
Il avait adhéré dès le 1er septembre 1919 au syndicat des cheminots de la Compagnie PLM où il était entré en juillet. Ayant participé activement aux grèves de février et surtout mai 1920, il « remplaça les anciens dirigeants syndicaux qui étaient défaillants » et entra au Conseil d’administration du syndicat. Il passa à la CGTU en 1922. Il fut nommé en août 1923 à la commission de propagande de la CGTU du Rhône ; à la même date, il démissionna de la commission de contrôle de l’UD où il siégeait depuis 1922. Il participa au premier congrès unitaire ordinaire de l’Union des syndicats tenu le 5 août 1923 au cercle syndicaliste de Villeurbanne. Il y fut l’un des porte-parole de la minorité départementale qui défendait les orientations de la majorité confédérale en s’affirmant en faveur des commissions syndicales créées par les communistes et de l’adhésion à l’Internationale syndicale rouge : « Nous déposerons une motion d’adhésion à l’ISR et vous l’accepterez, disait-il en conclusion de son intervention, car la
Révolution russe est le prélude à la Révolution mondiale
». 
Après les désaccords du congrès de Bourges et la scission qui se produisit à Lyon en 1924-1925 au sein de la CGTU (…), il contribua à la création de l’Union unitaire demeurée fidèle à la confédération et installée rue Molière.
Claude Cellier défendit, aux divers congrès de sa corporation, les positions de Gaston Monmousseau, puis de Pierre Semard. Il devait plus tard s’opposer au passage à l’autonomie défendu par Devaux, Mérot, Breuil.

Lucien Midol, 1932 (Assemblée)

Après une visite à Lucien Midol exilé en Suisse, il eut la charge de « redresser l’Union des syndicats de la voie ». Il fut alors choisi par les cheminots comme délégué du personnel de sa catégorie auprès de l’Inspecteur principal et de l’Ingénieur en chef du PLM. En novembre 1923, il était secrétaire du Syndicat unitaire des cheminots de Lyon et créait un « Comité de gare » à Lyon-Perrache qui fit arrêter le trafic de cette gare pendant 3/4 d’heure en avril 1924.

Cette action entraîna la révocation de Claude Cellier par la Compagnie PLM le 30 avril 1924. Par une « procédure
habile autant que malhonnête
», cette sanction fut transformée en retraite par anticipation. Ayant, sur instruction fédérale, refusé de quitter son lieu de travail, il fut arrêté le 2 mai et emmené au Commissariat. Il fut relâché et échappa aux poursuites envisagées qui furent abandonnées suite à l’amnistie votée le 24 mai par le Cartel des Gauches. 

Claude Sellier à la une de l’Humanité

Le 1er juin 1924, il était désigné, par le Congrès de l’Union des syndicats unitaires du PLM, secrétaire permanent de l’Union. Il conserva cette responsabilité jusqu’en 1928. En juillet 1928, après le départ de Désiré Revol, « Le Bureau politique du Parti décidait de [l’]affecter comme secrétaire permanent de la 6ème Union régionale de la CGTU ». Cette décision fut ratifiée par le comité régional de l’UR et il conserva cette responsabilité jusqu’en 1933. Claude Cellier fut candidat à plusieurs élections : son nom avait été proposé par les militants lyonnais pour les élections législatives de 1928, mais le Centre refusa ; en mai 1932, il obtint dans la 6ème  circonscription de Lyon 868 voix au premier tour et 430 au second, tandis que le socialiste André Février était élu avec 7 139 voix (…) Claude Cellier quitta ensuite Lyon au moment de son mariage et s’établit dans la région parisienne ».

Il épouse Suzanne, Clémence Constant le 11 février 1933 à Lyon 5ème. Le couple aura un enfant.

Claude Cellier vient s’installer à Cachan (Seine / Val-de-Marne), après son mariage. Il s’implique dans l’activité du Parti communiste local.

Placard de la liste « Union républicaine » mai 1935

Il est tête de liste communiste aux élections municipales des 5 et 12 mai 1935 (1 et 2). Son épouse travaille dès fin 1933 à Vitry (Le Maitron).
Il est considéré par les Renseignements généraux comme un militant communiste de Cachan (une rue de Cachan porte son nom depuis 1949 par décision du conseil municipal).

Le couple habite à Gentilly à partir de 1935 (Seine / Val-de-Marne) où Claude Cellier est employé par la municipalité communiste comme conservateur du cimetière communal. Le couple habite – au moins depuis le 4 octobre 1935 – le logement de fonction du pavillon d’accueil du cimetière, au 9
rue Sainte-Hélène à Gentilly, au moment de son arrestation (in registre matricule militaire).

Son dossier du RGASPI (Archives d’État russes pour l’histoire sociale et politique) ne comprend qu’une note de la fédération Paris-Sud du PC. Il y est déclaré « très sérieux, agitateur pas organisateur, attaché au Parti, superficiel ». On y apprend que sa femme était, fin 1933, employée à Vitry-sur-Seine. La commission des cadres l’avait noté A.
Claude Cellier fut mobilisé en 1939 au fort Lamothe à Lyon (il n’est en fait « rappelé à l’activité » que le 23 février 1940 au dépôt d’infanterie n°142 : sur son livret militaire, son adresse est en effet notée depuis 1936 à « Paris » 9 rue Sainte-Hélène au lieu de Gentilly) et contribua alors à organiser l’action clandestine du PC dans le Rhône. 

Le 13 juin 1940 les troupes de la Wehrmacht occupent Créteil et Fresnes le 15 juin (elles investissent la prison). Le 14 juin elles sont entrées dans Paris, vidée des deux tiers de sa population. La ville cesse d’être la capitale du pays et devient le siège du commandement militaire allemand en France. Les troupes allemandes occupent toute la banlieue parisienne et les départements voisins les jours suivants.  Le 10 juillet 1940 le maréchal Pétain, investi des pleins pouvoirs par l’Assemblée nationale, abolit la République et s’octroie le lendemain le titre de « chef de l’Etat français ». Il lance la « révolution nationale » en rupture avec nombre de principes républicains (confusion des pouvoirs législatifs et exécutifs ; rejet du multipartisme, suppression des syndicats et du droit de grève, antisémitisme d’état…).

Démobilisé, il reprend son travail au cimetière. Mais il est surveillé par les Renseignements généraux parisiens, dont il est connu pour son activité militante à Cachan.

Le 5 octobre 1940, il est arrêté par la police française dans le cadre de la grande rafle organisée, avec l’accord de l’occupant, par le gouvernement de Pétain à l’encontre des principaux responsables communistes d’avant-guerre de la région parisienne (Seine et Seine-et-Oise) : les militants parisiens sont regroupé au Stade Jean Bouin et sont emmenés par cars au CSS d’Aincourt. Au total, plus de 300 militants communistes, syndicalistes ou d’organisations dites «d’avant-garde», sont envoyés à Aincourt à partir du 5 octobre 1940. Lire dans le site : Le camp d’Aincourt.

Motifs de l’internement de Claude cellier (RG)

Dès le 6 octobre 1939, Claude Cellier est révoqué par la « délégation spéciale » de Gentilly, mise en place par la Préfecture le 5 octobre 1939 !

Sur la liste « des militants communistes « concentrés » le 5 octobre 1940» reçue
par la direction du camp, figurent des mentions caractérisant les motifs de
leur internement (C 331/7). Pour Claude Cellier on lit : « Conservateur du cimetière de Gentilly, se livre à la propagande communiste clandestine ».

Suzanne Cellier est contrainte de quitter le logement de fonction du cimetière le 1er janvier 1941. Elle s’installe alors au 26, bis rue du Président-Wilson à Gentilly (cette adresse figure pour Claude Cellier sur la liste de transfert de Rouillé à Compiègne). Le 4 mars 1941, elle fait une demande de visite auprès du Préfet de Seine-et-Oise, qui la renvoie sur le Préfet de police de Paris.  Le 6 septembre 1941, Claude Cellier est transféré avec 148 autres internés administratifs d’Aincourt au camp de Rouillé (3).
Lire dans ce site :  le camp de Rouillé ‎

Rouillé : Motifs de l’internement de Claude cellier (RG)

Le 14 octobre 1941 le commandant du Centre d’Internement Administratif de Rouillé s’adresse au Préfet de la Seine pour obtenir des informations concernant 149 internés provenant d’Aincourt et arrivés à Rouillé le 6 septembre (doc C-331.24). Pour Claude cellier, la réponse des RG est quasiment identique à celle faite au directeur d’Aincourt. Motif d’internement : Conservateur du cimetière de Gentilly se livrait à la propagande communiste clandestine.

Début mai 1942, les autorités allemandes adressent au commandant du camp de Rouillé une liste de 187 internés qui doivent être transférés au camp allemand de Compiègne (Frontstallag 122). Le nom de Claude Cellier (n°48 de la liste) y figure. Le 22 mai 1942 c’est au sein d’un groupe de 168 internés (4) qu’il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Frontstalag 122). La plupart d’entre eux seront déportés à
Auschwitz dans le convoi du 6 juillet.
Lire dans ce site : La solidarité au camp allemand de Compiègne et Le « Comité » du camp des politiques à Compiègne .
Depuis ce camp administré par la Wehrmacht, il va être déporté à destination d’Auschwitz. Pour comprendre la politique de l’Occupant qui mène à sa déportation, on lira les deux articles du site qui exposent les raisons des internements, des fusillades et de la déportation : La politique allemande des otages (août 1941-octobre 1942) et «une déportation d’otages». Le 6 juillet, à six heures du matin, il est conduit sous escorte allemande à la gare de Compiègne avec ses camarades, puis entassé dans un des wagons de marchandises qui forment son convoi. Le train s’ébranle à 9 heures trente.

Depuis le camp de Compiègne, Claude Cellier est déporté à Auschwitz dans le convoi du 6 juillet 1942.

Cf Article du site : Les wagons de la Déportation. 

Ce convoi est composé au départ de Compiègne, de 1175 hommes (1100 « otages communistes » – jeunes communistes, anciens responsables politiques et élus du Parti communiste, syndicalistes de la CGT et délégués du personnel d’avant-guerre, militants et syndicalistes clandestins, résistants – de cinquante  « otages juifs » et de quelques « droits communs »). Il faisait partie des mesures de terreur allemandes destinées à combattre, en France, les judéo-bolcheviks responsables, aux yeux de Hitler, des actions armées organisées par le parti communiste clandestin contre des officiers et des soldats de la Wehrmacht, à partir d’août 1941. Lire dans le site le récit des deux jours du transport : Compiègne-Auschwitz : 6-8 juillet 1942. Sur les 1175 otages partis de Compiègne le 6 juillet 1942, 1170 sont présents à l’arrivée du train en gare d’Auschwitz le 8 juillet 1942. Ces derniers sont enregistrés et photographiés au Stammlager d’Auschwitz (camp souche ou camp principal, dénommé en 1943 Auschwitz-I) entre les numéros « 45157 » et « 46326 », d’où le nom de « convoi des 45000 », sous lequel les déportés du camp désignaient ce convoi. Ce matricule – qu’il doit apprendre à dire en allemand et en polonais à toute demande des Kapos et des SS – sera désormais sa seule identité. Lire dans le site : Le KL Auschwitz-Birkenau

Immatriculation le 8 juillet 1942

Claude Cellier est enregistré à son arrivée à Auschwitz le 8 juillet 1942 sous le numéro «45346»
selon la liste par matricules du convoi établie en 1974 par les historiens polonais du Musée d’Etat d’Auschwitz.

Sa photo d’immatriculation (5) à Auschwitz a été retrouvée parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation d’Auschwitz.
Lire dans le site le récit de leur premier jour à Auschwitz : L’arrivée au camp principal, 8 juillet 1942. et 8 juillet 1942 : Tonte, désinfection, paquetage, « visite médicale ».  Après l’enregistrement, il passe la nuit au Block 13 (les 1170 déportés du convoi y sont entassés dans deux pièces). Le 9 juillet tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau, situé à 4 km du camp principal. Le 13 juillet il est interrogé sur sa profession. Les spécialistes dont les SS ont besoin pour leurs ateliers sont sélectionnés et vont retourner à Auschwitz I (approximativement la moitié du convoi. Les autres, restent à Birkenau, employés au terrassement et à la construction des Blocks.
. Si nous n’avons pas de trace officielle de son affectation, quelques survivants qui l’avaient côtoyé à Aincourt ou Rouillé pensent qu’il reste à Birkenau (Roger Arnould recherches sur Gentilly 4/12/1972).

Claude Cellier meurt à Auschwitz le 10 août 1942 d’après le certificat de décès établi au camp d’Auschwitz (in Sterbebücher von Auschwitz Tome 2 page 160 et le site internet © Mémorial et Musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau). Ce certificat porte comme cause du décès « Diabetisches Koma » (coma diabétique). L’historienne polonaise Héléna Kubica a révélé comment les médecins du camp signaient en blanc des piles de certificats de décès avec «l’historique médicale et les causes fictives du décès de déportés tués par injection létale de phénol ou dans les chambres à gaz».  Lire dans le site : Des causes de décès fictives.
En relevant les dates de décès du début mois d’août 1942 sur le Sterbebücher (livre des morts) André Montagne a noté qu’il y a 205 morts dans les kommandos à l’appel du soir et 44 à l’appel du lendemain matin du 10 au 13 août. Parmi eux dix-neuf « 45.000 » le 10 août, treize le 12 août et cinq le 13 août.  D’après les témoignages des rescapés, ils ont tous été gazés à la suite d’une vaste « sélection » interne des « inaptes au travail », opérée dans les blocks d’infirmerie.
Claude Cellier a été déclaré « Mort pour la France » et homologué comme « Déporté politique ».
Claude Cellier est homologué comme Résistant, au titre de la Résistance Intérieure Française (RIF) comme appartenant à l’un des cinq mouvements de Résistance (FFC, FFI, RIF, DIR, FFL). Cf. service historique de la Défense, Vincennes  GR 16 P 114668

Plaque au cimetière

Une plaque commémorative est apposée à l’entrée du pavillon de garde du cimetière de Gentilly : « À la mémoire de notre regretté camarade Claude Cellier, ancien
conservateur du cimetière, exterminé par les nazis dans le camp de la mort d’Auschwitz, mort pour la France
».
Son nom est inscrit sur le monument situé dans le carré militaire du cimetière communal intitulé « A la mémoire de ceux de Gentilly exterminés par les Nazis dans les
camps de la mort et qui n’ont pas de tombe
 ».

A ceux qui n’ont pas de tombe
Rue Claude Cellier à Cachan

En 1949, le conseil municipal de Cachan donne le nom de Claude Cellier à l’ancienne voie « sentier des Grands-Places ».

Note 1 : Le Maitron émet l’hypothèse qu’il ait pu être également candidat à Lyon 6ème lors de ces mêmes
élections : En 1935, il fut sans doute candidat aux élections municipales dans le VIe arrondissement de Lyon sur la liste conduite par Pierre Capelle, bien que la profession de ce candidat soit alors celle de monteur en chauffage (mais nous savons que Cellier en changea souvent). Cette liste obtint 1 020 voix au premier tour et se désista au second tour en application des accords entre le PC et la SFIO.

  • Note 2 : Trois listes briguent les suffrages : celle du maire sortant Léon Eyrolles (union Républicaine), une liste SFIO (Antoine Marcilloux) et une liste communiste (Claude Cellier). In Au fil du temps, le contexte politique cachanais.
  • Note 3 : Le camp d’internement administratif de Rouillé (Vienne) est ouvert le 6 septembre 1941, sous la dénomination de «centre de séjour surveillé», pour recevoir 150 internés politiques venant de la région parisienne, c’est-à-dire membres du Parti Communiste dissous et maintenus au
    camp d’Aincourt depuis le 5 octobre 1940. D’autres venant de prisons diverses et du camp des Tourelles.
    In site de l’Amicale de Châteaubriant-Voves-Rouillé.
  • Note 4 : Dix-neuf internés de la liste de 187 noms sont manquants le 22 mai. Cinq d’entre eux ont été fusillés (Pierre Dejardin, René François, Bernard Grimbaum, Isidore Pertier, Maurice Weldzland). Trois se sont évadés (Albert Belli, Emilien Cateau et Henri Dupont). Les autres ont été soit libérés, soit transférés dans d’autres camps ou étaient hospitalisés.
  • Note 5 : 524 photos d’immatriculation des « 45.000 » à Auschwitz ont été retrouvées parmi celles que des membres de la Résistance intérieure du camp avaient camouflées pour les sauver de la destruction, ordonnée par les SS peu de temps avant l’évacuation du camp d’Auschwitz. A la Libération elles ont été conservées dans les archives du musée d’Etat d’Auschwitz. Des tirages de ces photos ont été remis par Kazimierz Smolen (ancien détenu dans les bureaux du camp d’Auschwitz, puis directeur du Musée d’Etat d’Auschwitz) à André Montagne, alors vice-président de l’Amicale d’Auschwitz, qui me les a confiés.

Sources

  • Fichier national de la Division des Archives des Victimes des Conflits Contemporains (DAVCC ex BAVCC), Ministère de la Défense, Caen. Fiche
    individuelle consultée en octobre 1993.
  • Le Maitron, Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Claude Pennetier (dir), éditions de l’Atelier, CD-Rom édition 1997. Edition informatique 2015, notice Maurice Moissonnier (notes de Jacques Girault et René Lemarquis et Jean-Pierre Besse).
  • Communication à l’amicale d’Auschwitz de M. Blanc-Césan de Cachan (31/12/1991 transmise à André Montagne) qui signale l’existence de la
    rue Claude Cellier à Cachan, en hommage au déporté matricule « 45346 » à Auschwitz.
  • Mémoire de maîtrise d’Histoire sur Aincourt d’Emilie Bouin, juin 2003. Premier camp d’internement des communistes en zone occupée. dir. C. Laporte. Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines / UFR des Sciences sociales et des Humanités.
  • Archives de la police / BA 2374 Archives du CSS d’Aincourt aux Archives départementales des Yvelines, cotes W.
  • Archives de la Préfecture de police de Paris, Cartons occupation allemande, BA 2374.
  • Camp de Séjour Surveillé de Rouillé : archives départementales de la Vienne (109W75)
  • Liste du 22 mai 1942, liste de détenus transférés du camp de Rouillé vers celui de Compiègne (Centre de Documentation Juive Contemporaine
    XLI-42).
  • Sterbebücher von Auschwitz(registres des morts d’Auschwitz), Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 (basé essentiellement sur les registres (incomplets) des certificats de décès établis au camp d’Auschwitz ayant enregistré, entre le 27 juillet 1941 et le 31 décembre 1943, le décès des détenus immatriculés).
  • Helena Kubica : “Methods and types of treatment”, p. 318 in “Auschwitz 1940-1945, tome 2. Musée d’état d’Auschwitz-Birkenau 2000.
  • © Site Internet Généanet.
  • © Site Internet Legifrance.
  • Archives du CSS d’Aincourt aux Archives départementales des Yvelines, cotes W.
  • Archives de la Préfecture de police de Paris, Cartons occupation allemande, BA 2374.
  • Photo cimetière © Laetitia Filippi in Genweb.
  • Photo d’avant guerre © Lionel Lapraye, arrière petit neveu de Claude Cellier. Mai et novembre 2017.

Notice biographique mise à jour en juillet 2015 (complétée en 2020 et  2022) à partir de la notice succincte que j’avais préparée à l’occasion du 60ème  anniversaire du départ du convoi (publiée dans la brochure éditée par le Musée d’histoire vivante de Montreuil).  Claudine Cardon-Hamet, docteur en Histoire, auteur des ouvrages : «Triangles rouges à Auschwitz, le convoi politique du 6 juillet 1942 » Editions Autrement, 2005 Paris et de Mille otages pour Auschwitz, le convoi du 6 juillet 1942 dit des «45000», éditions Graphein, Paris 1997 et 2000 (épuisé). Prière de mentionner ces références (auteur et coordonnées du  site et du Maitron) en cas de reproduction ou d’utilisation totale ou partielle de cette notice biographique. Pour la compléter ou la corriger, vous pouvez me faire un courriel à deportes.politiques.auschwitz@gmail.com

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